La Critique
Aller voir le premier film d'un jeune réalisateur a toujours un côté aventureux : quel va être son style ? va-t-on globalement l'apprécier ou le rejeter ? Dans ce cas précis, ça a plutôt été une bonne surprise. En effet, le film est rythmé (on s'embête très rarement) et l'idée de le diviser en plusieurs « chapitres » qui nous font voir ce qui a pu se passer à travers les yeux de quatre personnages principaux est intéressante. Cela nous permet de toujours remettre en question ce que nous pouvions penser et de garder une forme d'intrigue toujours en toile de fond. La fin, en elle-même, est tout de même un peu décevante.
Mais, avant tout, ce film traite des adolescents et de leur façon d'être. Pour cela le scénario met en place des personnages types : le sportif beau-gosse, la fille du lycée dont tout le monde est amoureux, le souffre-douleur ou la rebelle incomprise. Mais la réalisation évite qu'ils deviennent trop caricaturaux et donc plus vraiment crédibles. Tous les liens entre ces élèves, leurs moqueries mais aussi une certaine forme de tendresse est montrée avec beaucoup de justesse.
La performance d'ensemble des acteurs (souvent débutants) n'est pas pour énormément dans la réussite de ce film. En effet, je n'ai pas trouvé qu'ils donnaient une vraie crédibilité à leurs personnages. Jules Pelissier semble un peu toujours en retrait et je trouve qu'Ana Girardot en fait un peu trop dans son rôle mystérieux. Par contre, chez les adultes, l'improbable Serge Riaboukine (l'un des seconds rôles les plus prolifiques de ces dernières années) est très bon à chacun de ses apparitions.