Toggle navigation
TimFaitSonCinema
Au tout début des années 60, un couple d’américains est en voyage à Athènes. Ils y rencontrent un compatriote qui est guide dans cette ville et arnaque allègrement les touristes. Les trois se lient d’amitié et un événement violent va encore plus les rapprocher puisqu’ils seront obligés de faire cause commune.
Verdict:

Au lieu de faire un vrai thriller qui aurait pu avoir un intérêt, le réalisateur nous offre plutôt un exercice de style, certes très soigné, mais qui manque bien trop d’âme pour être satisfaisant. Tout le monde fait le job mais la mayonnaise ne prend jamais véritablement.

Coup de coeur:

Viggo Mortensen

La date de sortie du film:

18.06.2014

Ce film est réalisé par

Hossein AMINI

Ce film est tagué dans:

Thriller

Chargement...


 La Critique


Il n’est pas rare de voir des scénaristes passer derrière la caméra. L’exemple qui me vient le plus rapidement en tête est celui de Paul Haggis qui, en même temps qu’il a écrit parmi les plus beaux scripts de Clint Eastwood (Million dollar Baby ou Lettres d’Iwo Jima), a aussi tourné ses propres films et a même récupéré un Oscar pour Collision (même si les mauvaises langues diront que c’est parce que les votants n’avaient pu départager Brokeback Mountain et Munich). Mais les exemples de Tony Gilroy ou J.J. Abrams sont aussi là pour rappeler que, parfois, l’envie de ceux qui écrivent de mettre eux-mêmes en image leurs scénarios est plus forte que tout. Avec Hossein Amini, on est encore tout à fait dans le même esprit puisqu’après avoir collaboré avec différents réalisateurs (et notamment Nicolas Winding Refn pour Drive, dont il a signé l’adaptation), l’Iranien a décidé de se prendre en main et de s’occuper du scénario, à partir d’un roman de Patricia Highsmith, puis de la mise en scène.

Ce qui est assez amusant, c’est la façon dont est présenté le film sur l’affiche puisqu’on parle des « producteurs de La taupe, de l’auteur de Le talentueux Monsieur Ripley et du scénariste de Drive ». Plus que de miser sur le long métrage en lui-même, on s’oblige à convoquer d’autres œuvres, ce qui semble donner un aspect assez hétéroclite. Et c’est assez étrange car il me semble que le nom des trois acteurs au-dessus de l’affiche aurait largement suffi pour attirer les spectateurs puisque, pour sa première mise en scène, Hossein Amini a réussi à réunir un casting vraiment de qualité avec Viggo Mortensen, Kirsten Dunst, deux très grosses têtes d’affiche, ainsi qu’Oscar Isaac qui se fait de plus en plus sa place à Hollywood. Mais est-ce que tout cela mis bout à bout permet de faire un vrai bon film ? Et bien, pour moi, la déception n’en a été que plus grande car, justement, The two faces of January n’est pas un long métrage pleinement satisfaisant.

 

Je ne sais pas du tout ce que donne le roman mais l’adaptation qui en est faite est en tout cas particulièrement plate. Il n’y a pas vraiment de suspense et on se retrouve dans le cadre d’un thriller extrêmement feutré où les seuls enjeux sont bien plus à propos des relations entre les personnages qu’autre chose. En effet, on est assez vite dans le cadre d’un trio amoureux assez classique avec un couple qui voit l’irruption d’un troisième larron qui va séduire la jeune femme. Mais tout cela se passe quand même dans une ambiance assez particulière puisque ce trio va devoir très tôt partir en cavale puisqu’un meurtre a été commis. C’est bien cet état de fait qui va encore plus rapprocher les trois protagonistes principaux et qui va leur ouvrir à leurs différentes pérégrinations (notamment sur une petite île de la Crète).

D’aventures, il n’y en n’a pas vraiment et aucun moment de tension n’est vraiment décelable puisqu’il ne se passe presque rien. Même la fin, où il pourrait y avoir un peu d’action, tombe assez vite à l’eau. Ce qui est très étonnant, c’est que, visiblement, le scénario essaie de créer du mystère mais il n’en génère jamais véritablement. Au lieu de ça, c’est plutôt de l’attente qui naît dans l’esprit du spectateur qui a toujours l’impression que ça va réellement démarrer mais celle-ci est bien plus déçue qu’autre chose. Ce qui est bien plus important ici, c’est l’atmosphère qui se dégage de tout le long métrage (d’ailleurs, Drive était aussi bien plus un film d’ambiance qu’un film d’action) et, il faut bien le dire, c’est plutôt pas mal rendu : le côté étouffant du climat en Grèce dans les années 60 traverse tout le film mais ça ne lui permet jamais de décoller. En effet, passé le charme de la première demi-heure, l’ennui arrive bien trop rapidement devant une intrigue qui n’avance jamais. Et au milieu de tout cela, les trois acteurs principaux font ce qu’ils peuvent avec un Viggo Mortensen plutôt pas mal, une Kirsten Dunst égale à elle-même et un Oscar Isaac que l’on a connu meilleur. Pas de quoi être bien enthousiaste…




 Rédiger Un Commentaire