La Critique
Puisque c’est la période Marvel, qui sort un film tous les mois, à chaque fois dans des univers différents (Les Avengers avec Captain America 2, Spiderman et, donc les X-Men), il fallait bien que j’aille voir ce nouveau film de super-héros. Et autant le dire tout de suite, je suis un inculte total par rapport au monde des X-Men. Je n’ai vu aucun des six films qui sont sortis depuis presque quinze ans, alors que c’est pourtant un succès planétaire qui ne se dément pas. Et je dois avouer que j’ai parfois eu du mal à suivre comment ça se déroulait, finalement assez peu intéressé par ces mutants. Alors, pour faire les choses simplement, les trois premiers volets forment visiblement un tout. Les quatrièmes et sixièmes sont consacrés au personnage devenu mythique de Wolverine et le cinquième opus permet un retour dans le passé pour comprendre comment se sont formés les X-Men. Pourquoi dire tout cela ? Parce que ce X-Men : Days of future past effectue en quelque sorte un pont entre deux générations et c’est d’ailleurs Bryan Singer, celui qui avait réalisé les deux premiers volets (et adoré par les fans des X-Men) qui revient aux manettes. Mais même si je n’ai pas vu ses films de super-héros, ce réalisateur est loin d’être un inconnu car c’est lui, qui, au cœur des années 90 et alors qu’il n’avait que trente ans, avait réalisé l’un des films les plus étonnants qu’il m’ait été donné de voir : le plutôt dingo Usual Suspects et son twist final devenu mythique. Depuis, il s’était occupé de séries télé, avait fait quelques films « traditionnels » (comme Walkyrie) mais il s’était surtout occupé de super-héros, puisque, en plus des X-Men, il a aussi tenté de redonner vie à un autre personnage culte en 2006 (Superman returns). Forcément, j’aurai du mal à comparer avec tous les films précédents mais, comme cela, le jugement peut se faire de façon plus « indépendante » et, alors, cette découverte avec ce nouvel univers Marvel m’a-t-elle réellement convaincue ?
Et bien, j’ai vraiment l’impression d’être à contre-courant tant la critique (et de tous bords, en plus) est enthousiaste mais, honnêtement, ce X-Men ne m’a pas fait une grande impression. J’ai surtout eu l’impression de ne jamais être véritablement rentré dedans. Alors oui, c’est sûr que c’est un divertissement plutôt honnête, devant lequel on ne s’ennuie pas vraiment et qui réserve quelques séquences assez réussies (l’évasion du Pentagone réalisée avec l’aide de Vif-Argent est même sacrément impressionnante). Néanmoins, ça ne m’a à aucun moment vraiment interpellé ou excité. Alors peut-être cela vient-il du fait que je n’ai pas vraiment réussi à me fondre dans cet univers des X-Men ? Sans doute mais je trouve d’un autre côté que, quand on y est complètement étranger comme moi, le début n’est pas forcément très clair à suivre et les intrigues reprennent beaucoup d’éléments qui sont des références aux autres opus. C’est vrai que l’on n’est pas obligé d’être « inculte » comme moi sur ce coup mais si on l’est, ce n’est pas toujours évident. On comprend évidemment les enjeux principaux mais ça a quand même un côté agaçant de se sentir un peu à l’écart de presque tout ce qui se dit ou ce qui se passe. Surtout que, dans ce film, le nombre de personnages est très important, sans compter le fait que, pour certains, on les voit dans deux périodes différentes. D’ailleurs, cet aspect est plutôt pas mal géré (pas trop d’allers-retours inutiles) et la reconstitution des années 70 est plutôt sympathique (ah, ce bon vieux Claude François en bande-son, ça fait toujours son effet !). Elle permet même d’apporter par moments une bonne dose d’humour. Cette accumulation de mutants provoque parfois un sentiment un peu brouillon car tous ne sont pas vraiment travaillés par le scénario. Pourtant, on aimerait bien en savoir davantage sur les réelles motivations de ces personnages qui, chacun à leur manière, se retrouvent dans une situation complexe et devant des choix importants. Et puis, le scénario réserve aussi quelques passages à vide assez difficiles à comprendre. Vous aurez compris, sans être hostile (loin de là), ce nouveau film de super-héros aura été loin de complètement me satisfaire et je ne suis pas persuadé d’être présent pour la suite qui est, évidemment, déjà prévue…