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2014 : SAISON DE FEDERER / SET 5 : LES TOPS

 L'Article


Saison de Federer

Set 5

Parce que 2014 est une saison quand même formidable, il faut revenir sur les trois meilleurs matchs de Federer lors de cette année et aussi sur les trois moments qui m’ont fait le plus vibrer.

Le top 3 des meilleurs matchs

Contre Novak Djokovic à Shanghai - le 11 octobre (victoire 6-4/6-4)

Le contexte

Après sa tournée américaine plutôt réussie (même si la demi-finale à l’US Open reste plus que frustrante), Roger Federer fond sur un Djokovic que l’on sent moins serein que d’habitude (le récent mariage et la future paternité font visiblement leur effet…). Ce dernier est tout de même invaincu sur le territoire chinois depuis plus de deux ans et a encore remporté la semaine précédente le tournoi de Pékin en exécutant en finale Tomas Berdych (passé tout près de repartir avec un bicyclette). Cette demi-finale est l’occasion de véritablement jauger le niveau d’un Federer que l’on sent revigoré, même s’il est passé tout près de la correctionnelle au deuxième tour du tournoi face à Leonardo Mayer (cinq balles de matchs sauvées). Le tout face à un Djokovic qui, lui, a visiblement retrouvé ses esprits.

Le match

Un véritable récital de Federer qui produit un tennis d’attaque de tous les instants. « Assis sur la table », il distribue de tous les côtés face à un Djokovic qui n’arrive jamais à reprendre son souffle. Les montées à la volée sont nombreuses et font presque toujours mouche. Federer se permet même le luxe de signer dans le premier set un jeu de service où il réussit quatre aces à la suite et bouclé en 48 secondes chrono, chose qui n’a pas souvent du arriver à un Djokovic, considéré (sans doute à raison) comme le meilleur retourneur du circuit. Malgré une fin de match un peu plus tendue, le Suisse s’en sort en deux sets.

L’effet

Avec cette victoire, Federer prouve qu’il faudra définitivement compter sur lui pour la fin de saison et, pourquoi pas, pour la place de numéro 1 mondial. Surtout que, le lendemain, il parvient à remporter le titre à Shanghai (pour la première fois de sa carrière) après deux tie-breaks très tendus contre Gilles Simon. Ce titre doit être le tremplin pour une fin de saison où tous les possibles sont ouverts et où Federer voit de multiples objectifs se profiler : gagner les ATP Finals, remporter la Coupe Davis, reconquérir la première place mondiale,...

Federer

Ce jour-là, Federer vole littéralement sur le terrain.

Contre Richard Gasquet en finale de Coupe Davis - le 23 novembre 2014 (victoire 6-4/6-2/6-2)

Le contexte

La Suisse a tourné à 2-1 le samedi soir après un double plus que maitrisé par Wawrinka et Federer. La veille, pourtant, Roger n’avait pas rassuré son monde lors de son premier match du week-end face à Monfils. Balayé en trois sets, et sans avoir jamais donné le sentiment de se révolter, le Suisse semblait un peu au fond du trou après une semaine marquée par l’agitation et les spéculations autour de son dos qui l’avait fait renoncer à la finale du Masters le dimanche précédent. La performance en double avait quand même rassuré sur son état physique et sa capacité à tenir un gros combat pour donner le point de la victoire à la Suisse.

Le match

A la place de Tsonga, au départ prévu mais blessé, c’est finalement Gasquet qui vient tenter de garder la France en vie dans cette finale de Coupe Davis. Malheureusement pour lui et pour tous les supporters français, Federer ne va pas le laisser espérer bien longtemps. D’entrée, il impose son rythme et, beaucoup trop tôt, le Français cède son service. La suite sera un long cavalier seul où Federer fait à peu près ce qu’il veut de la balle et de son adversaire. Les coups droits claquent, les services perturbent (euphémisme) Gasquet, le revers est solide, les amortis sont de sortie et les montées à la volée (presque) toujours gagnantes. C’est en fait un véritable récital, conclu par un jeu de service à l’image du match du Suisse : solide sur le fond et beau sur la forme.

L’effet

Après ce dernier coup amorti splendide, Federer s’écroule sur la terre battue lilloise, comme il l’avait fait à Roland Garros quatre ans et demi auparavant. Il faut dire qu’il vient de remporter le match qui permet à la Suisse de remporter la première Coupe Davis de son histoire. C’est un accomplissement énorme pour son pays mais aussi pour lui car ce trophée unique manquait à son palmarès (bien que, personnellement, je ne trouve pas que c’était une tâche indélébile sur son bilan). Après des années d’une relation complexe avec cette compétition (bien qu’il ait finalement beaucoup plus joué que l’on veut bien le faire croire), il réussissait enfin à offrir à son pays le Saladier d’argent, aidé dans cette quête par un Stan Wawrinka assez énorme le vendredi

Federer

Un point pour l'éternité...

Contre Andy Murray aux Masters – le 13 novembre (victoire 6-0/6-1)

Le contexte

Après le premier set du match précédent, Roger Federer sait déjà qu’il est qualifié pour les demi-finales. Il sait aussi que, pour se qualifier, Andy Murray n’a d’autre choix que de le battre en deux petits sets (ce qui pousserait Federer vers Djokovic en demis...). C’est le principe du Masters où le premier tour se joue en poules de quatre, ce qui implique souvent d’avoir fait des études très poussées pour comprendre qui est encore en lice et comment tel ou tel joueur peut encore se qualifier. Federer, lui, a simplifié les choses, en gagnant ses deux premiers simples par deux sets à zéro, face à Raonic puis face à Nishikori. Le Britannique, lui, a perdu d’emblée contre le Japonais, avant de se reprendre face au Canadien, dans un match marqué par un niveau extrêmement faible.

Le match

L’O2 Arena est chauffée à blanc pour ce duel entre ses deux protégés : le local contre celui qui, partout où il passe dans le monde, soulève les foules. Mais, assez vite, l’assistance va être anesthésiée par le scénario. En effet, alors qu’on attendait un Murray hyper-offensif pour essayer de déstabiliser Federer, c’est l’inverse qui se produit et, en quelques minutes, on comprend que le Britannique risque de passer un très mauvais moment. Le jeu de jambes de Federer est au rendez-vous, le service aussi et toutes les deuxièmes balles du Britannique font office de punition avec un retour qui fait presque toujours mouche. En moins d’une heure, l’affaire est entendue et le Maître passe même à deux points d’un 6-0/6-0 qui aurait été assez incroyable à ce niveau (il l'avait déjà fait, en demi-finale, face à Gaudio, en 2005).

L’effet

Les deux favoris de ce Masters (Federer et Djokovic) semblent s’être lancés dans une course effrénée à la performance avec des scores sans appels des deux côtés et un niveau qui semble tout simplement inatteignable par les autres joueurs du tournoi. La demi-finale entre Federer et Wawrinka montrera bien qu’il y avait tout de même du répondant avec un duel helvétique d’une intensité folle, même si on a déjà vu mieux au pur niveau tennistique. Demi-finale d’ailleurs assez « tragique » puisque remportée sur le fil par Federer (après avoir sauvé quatre balles de match) mais de laquelle il ressortira blessé et incapable de se présenter en finale face à Djokovic le lendemain, faisant craindre une fin de saison cauchemardesque…

Federer

Je crois que la photo dit tout...


Le top 3 des plus grandes émotions

Le voir jouer en vrai

Le contexte

Depuis mon anniversaire en janvier 2014 et le (super) cadeau de tous mes amis, qui se sont cotisés pour me permettre d’aller à Roland Garros, je sais que je tiens une occasion en or de le voir jouer. Je vous passe l’étape de la commande des places (et le stress qui va avec…) pour arriver à la fin du mois de mai car, pour moi, le tirage au sort et l’ordre des matchs a une importance capitale, sachant que j’y vais deux jours : le jeudi sur le Lenglen et le vendredi sur le Central. Dès le dimanche précédent, je comprends que le vendredi est mon opportunité et c’est la veille, lors du match de Gaël Monfils que je suis sur le Lenglen, que j’apprends que je pourrai effectivement voir le Maître en démonstration le lendemain

Si vous voulez de nouveau passer deux jours à Roland avec moi, c’est par ici.

Le moment

Forcément, voir entrer sur un court un sportif que l’on admire autant, c’est très impressionnant. Pendant près de trois heures et demie qu’il passe sur le court, je vais pouvoir me régaler et m’en mettre plein les mirettes avec un festival de coups droits qui claquent, de revers à une main qui fusent et de coups de génie dont lui seul a le secret. Ce qui est agréable c’est que, en face, Tursunov ne se laisse pas faire et offre une opposition plutôt sympathique car, sans être génial, ce Russe a quelques arguments dans sa raquette pour enquiquiner par séquences le Suisse. Une petite interview rigolote en fin de match et la représentation est finie. Mais quel pied : C’est tout simplement génial de pouvoir observer ça en vrai !

Federer

C'est facile, je suis juste derrière son poignet !!

Les meilleurs moments de ce match : 



La victoire en Coupe Davis

Le contexte

Ah, la fameuse histoire de Roger Federer avec la Coupe Davis… Qu’est-ce que ça a bien pu faire couler comme encre avec un mythe bien ancré dans la tête du grand public : Federer s’en moquerait de son pays et du Saladier d’argentPourtant, avant la campagne 2014, le Suisse avait joué pas moins de 58 matchs de Coupe Davis (39 de simple et 19 de double), soit exactement deux fois plus que Nadal… Bref, je ne vais pas m’étendre là-dessus car ce débat m’a toujours semblé absurde, tout comme celui qui consiste à considérer la Coupe Davis comme absolument essentielle dans la carrière de tout joueur de tennis. A mon avis, il s’agit d’une compétition tellement à part qu’elle ne « compte pas vraiment » dans le palmarès. Toujours est-il qu’en 2014, la Suisse a parfaitement géré son affaire et se retrouve en finale pour la première fois depuis 1992 (sa seule participation, avec une défaite à la clé). Et ce match décisif se jouera contre la France, dans une ambiance exceptionnelle avec plus de 27 000 personnes chaque jour. Bref, c’est une finale de rêve… Qui semble tourner au cauchemar une semaine avant quand Federer est obligé de déclarer forfait en finale du Masters afin de préserver son dos

Le moment

Une finale de Coupe Davis, c’est un moment à part et, pour Federer, ça ressemblera vraiment à une valse à trois temps puisqu’il jouera finalement les trois jours, alors que son premier entraînement sur la terre battue lilloise datait du mercredi (et ce n’était pas bien beau à voir) :

  •   Le vendredi, Federer rentre sur le court juste après une solide victoire de Wawrinka sur Tsonga. La pression n’est donc pas sur ses épaules mais sur celles de son adversaire du jour, un Gaël Monfils remonté comme un coucou. Le match est assez terrible pour un Federer qui, clairement, n’est pas au top physiquement (même si ça semble un peu s’améliorer vers la fin) et a en plus la malchance de tomber sur un Français en très grande forme. Résultat : trois sets secs et égalité entre les deux équipes.

  •   Le double aura donc une importance capitale et on ne sait pas encore (même si on s’en doute) que ce sont les deux champions olympiques de 2008 qui vont tenter de faire virer leur équipe en tête le samedi soir. La paire Fedrinka (ou Wawerer, au choix) fait un match monstrueux, avec un physique de plus en plus retrouvé pour Federer et un Wawrinka toujours aussi puissant des deux côtés (quelle merveille de revers, on ne le dira jamais assez). Score sans appel et avantage très net pour la Suisse.

  •   C’est donc à Federer de conclure l’affaire lors du premier match du dimanche et en apprenant dans la matinée que c’est Gasquet qui lui fera face, je dois bien avouer que je n’ai plus trop d’inquiétude sur sa capacité à apporter ce fameux troisième point décisif. De fait, après un match d’une très grande qualité (voir plus haut), Federer peut s’écrouler sur la terre battue et célébrer avec ses compatriotes cette splendide victoire qui donne à la Suisse son premier Saladier d’argent. Au moins, la discussion est close sur le palmarès de Federer à qui il ne manque rien d'important (et qu'on ne vienne pas me parler de la médaille d'or en simple, c'est un faux débat : il a gagné une médaille d'or olympique, c'est ce qui importe. Il aurait pu le faire en tricot ou en jeu de paume que ça n'aurait rien changé. Ce qui compte, c'est le métal !)

    Federer

    Ca lui fait quand même quelque chose de le gagner, ce bon vieux Saladier d'Argent...

    Les meilleurs moments du match décisif face à Gasquet : 



Sa remontée dans le quatrième en finale de Wimbledon

Le contexte

Après un Roland Garros en demi-teinte (élimination en huitièmes de finale par un Gulbis en très grande forme), Federer s’est repris en remportant « son » tournoi sur gazon à Halle et a franchi sans trop de soucis tous les tours précédents à Wimbledon avec un seul set perdu en route (contre Wawrinka) et une demi-finale pleine de maîtrise face au bombardier canadien (j’ai nommé Milos Raonic). En finale s’avance face à lui un Djokovic qui semble un peu plus hésitant, ayant laissé échapper un set contre Stepanek, deux contre Cilic ou un contre Dimitrov. Le Serbe joue aussi pour récupérer la première place mondiale, ce qui ajoute un petit piment supplémentaire à une confrontation qui n’en manque déjà pas au départ. Après trois sets très serrés et indécis, Djokovic mène deux sets à un après avoir remporté un tie-break vraiment tendu. Pire, il prend assez tôt le service de Federer dans la quatrième manche et se retrouve à mener 5-2 à un moment où le match atteint vraiment une intensité extraordinaire… On sent qu’il n’est pas loin du tout de la victoire…

Le moment

Et puis, l’impensable (ou presque) se produit puisque, après être « resté » en vie sur son service (bouclé blanc), Federer va aller chercher celui de Djokovic avec un jeu hyper offensif, une volonté de faire mal sur tous les coups de raquette et un appui sans faille d’un public londonien que j’avais rarement vu dans un tel état. A 5-4 pour le Serbe sur le service du Suisse, le premier se procure une balle de titre, sauvée avec un ace (confirmé par le hawk-eye). A 5-5, Federer ne va pas desserrer l’étreinte et en profite pour aller chercher une nouvelle fois le service et conclure sur sa propre mise en jeu. C’est vraiment là que l’on voit ce qu’est un champion, un vrai : il a toujours cru en lui et, au moment où il le fallait, il a réussi à sortir les points nécessaires. Ambiance de feu, cinquième set en finale en finale de Grand Chelem… Tout est réuni et on a vraiment le sentiment que Federer peut aller chercher ce dix-huitième Majeur face à un Djokovic. Surtout quand, dans le septième jeu (le fameux, si cher à Jean-Paul Loth), le Suisse obtient une balle de break, sauvée avec autorité par le Serbe. Par la suite, les choses se compliqueront et, alors qu’il sert pour rester encore en vie, Federer finit par craquer dans ce qui reste le plus beau match de la saison en Grand Chelem (d’ailleurs, l’ATP ne s’y est pas trompée en le désignant comme tel). Mais quelle remontée fantastique dans le quatrième set…

Federer

Un champion comme Federer n'est jamais fini...

Le match en intégralité est à retrouver ci-dessous. C'est long mais c'est quand même du grand tennis : 




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