Toggle navigation
TimFaitSonCinema
Alors qu’elle est devenue Princesse de Monaco, et qu’une crise majeure avec la France secoue son Etat, Grace Kelly voit sa vie remise en question par une proposition de rôle provenant d’Alfred Hitchcock.. Comment cette femme va-t-elle pouvoir gérer cette situation ?
Verdict:

Raté à tous les niveaux, ce Grace de Monaco est ce que l’on peut appeler un désastre cinématographique. Il n’y a presque rien à sauver et on se demande même comment on a pu en arriver là. Le tollé médiatique est donc mérité et je m’y associe !

Coup de coeur:

Bon, ben,…

La date de sortie du film:

14.05.2014

Ce film est réalisé par

Olivier DAHAN

Ce film est tagué dans:

Biopic

Chargement...


 La Critique


Ca y est, nous y sommes enfin : on peut enfin découvrir au cinéma ce fameux Grace de Monaco. Car s’il y a un film dont on entend parler depuis deux ans et l’officialisation de Nicole Kidman dans le rôle titre avec, aux manettes, Olivier Dahan, reconnu à Hollywood avec La Môme, c’est bien celui-là. Depuis, il ne se passe pas trois mois sans qu’on en entende parler et cela s’est renforcé ces dernières semaines depuis qu’on a appris que le Festival de Cannes (jamais avare d’une petite polémique pour faire parler les médias) a décidé d’en faire son film d’ouverture. Tout a d’abord commencé gentiment  avec une première photo en octobre 2012 montrant l’actrice principale dans le rôle. N’étant pas en âge de connaître Grace Kelly, je n’avais pas grand-chose à dire sur la ressemblance entre les deux femmes. D’aucuns disaient que ce n’était pas flagrant… Mais les choses se sont sérieusement corsées lorsque la sortie américaine du film (prévue au départ en novembre dernier) a commencé à être repoussé sur début 2014 (sortant de fait le film de la course aux récompenses). Olivier Dahan s’est ensuite lâché expliquant les déboires qu’il a eus avec ses producteurs (les fameux frères Weinstein) par rapport au montage, ces derniers ayant fait une version parallèle que lui jugeait catastrophique. Finalement, c’est bien celle de Dahan qui est sortie chez nous et, actuellement, rien n’est prévu pour les Etats-Unis… Et puis, ces dernières semaines, ce fut au tour de la famille princière de Monaco de créer une vive polémique. Se basant uniquement sur la lecture du scénario et sur la bande-annonce (assez terrible, il est vrai), les héritiers de Rainier et de la Princesse Grace ont fait savoir que ce film était en grande partie faux historiquement et qu’il ne rendait pas honneur à ces personnages mythiques. Au pire, on s’en moque un peu de l’avis de la famille Grimaldi car ça reste une œuvre de fiction… Mais j’ai surtout peur qu’elle prenne sérieusement peur en visionnant l’ensemble du film. Car ce n’est rien d’autre qu’une très grosse catastrophe dont il n’y a vraiment pas grand-chose à sauver…

 

Pour décrire ce ratage et essayer de l’expliquer un peu, je ne sais même pas trop par où véritablement commencer. On va essayer de faire les choses dans l’ordre et d’aborder les soucis les uns après les autres, calmement… Ce qui est sans doute le plus marquant, c’est la laideur visuelle de l’ensemble. Parce que, honnêtement, quand on a fini de visionner le film, la longue polémique sur le montage fait doucement rigoler. Car avec un tel matériau de départ (et, donc, les images filmées par Dahan), je ne vois pas bien ce qu’un autre montage aurait pu donner de bien mieux… Car c’est quand même dans l’ensemble particulièrement moche : la photographie n’est pas bien travaillée, aucune scène ne ressort du lot et il n’y a finalement que les plans lointains de Monaco qui valent un peu le coup même si ça reste des images assez banales (mais dans ce contexte, on se raccroche à ce qu’on peut…). Mais surtout, ce qui est vraiment problématique ici, c’est la manière dont Olivier Dahan surligne absolument tout son propos par des artifices visuels. Comme s’il sentait que son scénario ne suffisait pas (nous y reviendrons), il insiste absolument sur tout avec des effets souvent ridicules (travelling vers le visage de Kidman, ralentis,…). Avec une musique hyper-présente (et largement oubliable en plus), je vous promets que ça fait un effet bœuf… Il y a notamment deux séquences en cœur de film où Grace prend conscience de sa réelle condition (elle est quand même enfermée dans une prison dorée) et commence à comprendre les choix qu’elle doit faire. C’est mis en scène en poussant très loin le curseur du ridicule. Et ce ne sont pas les seules qui sont dans la même veine. En fait, globalement, il n’y a vraiment pas grand-chose à ressortir du côté technique… Et comme, en plus, c’est au service d’un scénario à la limite de l’affligeant, je vous laisse imaginer les dégâts.

 

En choisissant de s’intéresser à une année particulière de la vie de l’héroïne, Grace de Monaco ne faisait pas forcément un mauvais choix. Mais, traité de cette manière, l’ensemble devient bien plus discutable. Car c’est bien le côté extrêmement naïf et cucul de l’ensemble qui m’a sauté aux yeux. Parfois, on se demande si tout n’est pas au second degré tant ça tourne à l’absurde… En effet, le côté politique est vu presque de manière comique, Rainier et sa sœur passent presque pour des abrutis (je commence à comprendre les réticences de la famille), le personnage du prêtre ne vaut pas un clou et, globalement, les réactions de Grace et sa façon de se comporter ne riment à pas grand-chose. On voulait nous montrer un destin de femme mais le manque de profondeur du scénario fait de tout cela quelque chose de bien trop superficiel et de parfois assez risible… Et puis, disons un mot sur les acteurs secondaires, tous insignifiants (Tim Roth et Franck Langella n’essaient même pas de sauver les apparences) et de Nicole Kidman, que je ne trouve pas fondamentalement mauvaise ici mais qui pose quand même un peu un souci. Ce n’est presque plus une actrice tant elle est figée mais elle ressemble plus à une poupée de cire à peine animée. Ça passe à peu près ici dans ce contexte mais il faudra vite faire quelque chose… Depuis qu’il a été présenté à Cannes, c’est sous un feu nourri de critiques que Grace de Monaco continue son chemin. A tel point que je me demandais s’il n’y avait pas là un peu d’acharnement gratuit sur un réalisateur qui n’a jamais été trop apprécié et sur le choix du Festival de mettre un tel film à l’honneur. C’est aussi une des raisons qui m’ont poussé à aller le voir et me faire mon opinion. Et, honnêtement, tout ce que je peux dire, c’est que ce tollé médiatique est mérité car ce long-métrage est juste mauvais. On atteint même assez souvent la limite vers le grand n’importe quoi… Que dire de plus sinon que Rainier et Grace ont donc des raisons supplémentaires de s’en retourner dans leur tombe. 




 Rédiger Un Commentaire