La Critique
Et le grand jeu des comparaisons continue ! Après les deux Guerres des boutons à une demi-heure d’intervalle, voilà un film (Sexe entre amis) qui a le même synopsis qu’un autre (Sex Friends) et qui sort six mois plus tard. N’ayant jamais trouvé le temps pour aller le voir depuis sa sortie début septembre, je me disais qu’un visionnage en DVD suffirait sans doute pour se faire une idée. Mais j’ai tout de même réussi à attraper la dernière séance sur Lyon (cool), mais celle-ci était en VF (beaucoup moins cool). Et si on continue à faire des comparaisons, Sexe entre amis est plutôt mieux que l’autre. Mais il n’y a pas non plus de quoi faire lever les foules, c’est le moins que l’on puisse dire…
Pourtant, le film commence plutôt sur de bonnes bases (je crois me souvenir que j’avais dit la même chose pour Sex Friends) avec une première séquence inventive et originale qui nous met tout de suite dans le rythme. C’est plutôt « funky », au moins dans la première heure et les personnages sont moins lisses, plus tranchés. Il y a des dialogues bien trash et le scénario permet au long-métrage d’avancer tranquillement, sans grandes surprises, mais de façon plutôt efficace. Il y a en plus un personnage secondaire assez incroyable (le rédacteur de la page sport complètement homo) joué par Woody Harrelson. Celui-ci confirme encore qu’il est bien un des acteurs les plus géniaux mais aussi les plus sous-utilisés de sa génération. La première heure passe ainsi : les deux personnages apprennent à se connaître, et deviennent donc partenaires sexuels… Si la musique est trop présente, il n’y a, jusque-là, rien d’anormal, si ce n’est un petit plaisir coupable à observer ce couple Timberlake-Kunis qui fonctionne, il faut le dire, plutôt bien.
Les choses se gâtent quand les deux amis partent à Los Angeles rencontrer sa famille à lui. On sait depuis le début que la relation purement physique ne tiendra pas et qu’ils tomberont amoureux. C’est entendu. Mais on redoute tout de même le moment où le film va en arriver à ce point car, à partir de là, il n’y aura plus grand-chose à en tirer. C’est ce qui se passe puisque la deuxième partie est beaucoup moins fun, beaucoup plus longue et prévisible. Il y a aussi cette façon de se moquer des comédies romantiques tout en en utilisant complètement les codes. Il y a une bonne dose de second degré, bien sûr, mais le scénario oblige tout de même le réalisateur à faire des clichés, être un minimum sérieux et finir le film de la façon la moins originale possible. Bref, la deuxième heure est plutôt moins bonne que la première mais le film a le mérite de ne jamais tomber complètement du côté de la niaiserie même si c’est parfois un peu limite.
Ce qui est particulièrement drôle, c’est la façon dont les deux films, s’ils sont assez différents dans la forme (encore que, pas tant que ça…) se rejoignent par contre vraiment sur le fond. Les deux personnages centraux disent ne plus croire en l’ « amour véritable » tout en y croyant secrètement ; ils n’osent pas s’avouer leur amour, trop anxieux de tout gâcher ; ils arrivent finalement à se le dire, aidés par un personnage dont on n’attendait pas forcément cela. De plus, si ces personnages n’ont plus foi en l’amour, c’est en grande partie à cause des névroses de leurs parents (il faut dire que là, ils sont particulièrement gratinés). Finalement, les deux synopsis se ressemblent vraiment beaucoup (trop ?) et démontrent qu’avec une telle idée de base, il n’est pas vraiment possible de faire un bon film. Même en retardant au maximum le côté « comédie romantique », on finit toujours par y tomber et c’est là que tout le punch du début se perd invariablement…