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2013 : UN ÉTÉ DE SPORT (3)

 L'Article


CHAMPIONNATS DU MONDE DE NATATION (19 JUILLET / 4 AOUT)

Natation

Alexandre Boyon et ses formules fleuries, les séries du matin avec des nageurs qui vont à deux à l’heure (tout est relatif), des bleus qui gagnent, des relais de folie, un blog devenu mythique sur lemonde.fr… Bref, ce sont les Championnats du Monde de natation. Et, en 2013, c’était plutôt calor à Barcelone.

Et encore une vague bleue !

Décidemment, en dix ans, la France est devenue une grande nation de notation. Après le zéro pointé historique de 2001 et les deux médailles de bronze en 2003, les choses commencent doucement à s’améliorer (deux titres et un bronze en 2005, deux titres et quatre autres médailles en 2007, six médailles en 2009) sous l’impulsion de Laure Manaudou, jusqu’à 2011 et ses Mondiaux incroyables avec dix médailles dont deux titres (meilleure nation européenne). Quoi qu’on en dise, tout a changé avec l’apparition d’une comète qui a révolutionné l’image de la France dans le concert international. Il s’agit bien entendu de Laure Manaudou. Avant elle, il était de bon ton de croire que, français, on ne pourrait gagner des médailles internationales que de manière très épisodique et si certains (Maracineanu, Figuès, Esposito) avaient pu montrer la voie d’un certain succès, celui-ci restait tout de même bien maigre. Les trois médailles olympiques d’Athènes ont vraiment changé la donne et, depuis, de nombreux talents sont venus compléter une équipe de plus en plus compétitive (Bernard, Duboscq ou, plus récemment, Agnel, Stravius ou F. Manaudou), tout cela en gardant quelques anciens (Bousquet ou Gilot) garants du meilleur esprit possible pour toute cette nouvelle génération. Bizarrement, chez les femmes, cela a eu moins de force et, hormis Camille Muffat, ce sont maintenant les hommes qui jouent les premiers rôles. Barcelone en a été une nouvelle manifestation.

On peut dire que l’on possède actuellement en la personne de Yannick Agnel un spécimen comme on en fait pas si souvent. Après une année post-olympique marquée par sa rupture avec son entraîneur de toujours (Fabrice Pellerin), une installation tardive à Baltimore sous la houlette de Bob Bowman (l’homme qui a façonné Michael Phelps) et donc une préparation plus que limite, il a réussi à repartir de ces Mondiaux avec deux titres dont un en individuel dans un 200 mètres maitrisé de bout en bout. Il a aussi participé à ce relais 4x100 nage libre complètement fou qui a vu une remontée fantastique des Français lors des deux derniers relais de Gilot (supersonique) et Stravius (maître tacticien). Le dernier soir a aussi vu deux titres en une heure avec le sacre de Camille Lacourt sur 50m dos (Stravius médaille d’argent) et celui du relais 4x100 4 nages après disqualification des Américains. Les Français ne pouvaient pas mieux conclure une nouvelle semaine qui prouve à la fois leur talent mais aussi la place qu’ils ont maintenant pris dans le monde de la natation. Côté déceptions, on peut noter celle de Camille Muffat, méconnaissable sur 400 mètres et celle du relais 4x200 nage libre que l’on attendait à la bataille pour le titre et qui a finalement fini à une frustrante quatrième place. Le bilan reste toute de même plus que satisfaisant et, dans trois ans, à Rio, ça devrait encore faire mal. Le plus dommage reste tout de même que j’ai réussi à rater le direct de toutes les belles émotions… Mais ce n’est que partie remise, n’est-ce pas ?

Born in the USA

Un an auparavant, le monde de la natation se faisait à l’idée de perdre le plus grand champion qu’elle ait jamais connue : le boulimique et exceptionnel Michael Phelps. Fin d’une ère ? Sans doute pour le sport lui-même tant ce dernier a écrasé sa discipline sportivement et médiatiquement. Mais pour ce qui est des Etats-Unis, il ne faut pas s’inquiéter, merci pour eux. Si Ryan Lochte (que l’on pourrait considérer (très) méchamment comme le « Phelps du pauvre ») a continué de remplir son armoire à médailles (trois d’or, une d’argent ici, ce qui porte le total à vingt-trois médailles dont quinze titres) tout en jouant la carte de la décontraction et dispute le titre de nageur de ces mondiaux au Chinois Sun Yang (trois titres en demi-fond), c’est aussi du côté des filles qu’il faut maintenant regarder. De telle sorte qu’on ne sait plus bien où donner de la tête…

En effet, deux toutes jeunes athlètes, déjà remarquées à Londres, ont éclaboussé de leur classe ses Mondiaux : d’un côté Missy Franklin (dix-huit ans, six titres dont trois en individuel) et de l’autre Katie Ledecky (seize ans, un look improbable mais quatre titres dont trois en individuel, agrémentés de deux records du monde). Elles sont tout simplement incroyables et devraient marquer durablement l’histoire de leur sport (Franklin est déjà la nageuse la plus titrée de l’histoire de son sport si on ajoute ses trois titres obtenus à Shanghai deux ans auparavant). C’est à croire que, de l’autre côté de l’Atlantique, la fabrique à champions ne s’arrête absolument jamais. Alors que, chez nous, on est déjà content quand on a touché un ou deux champions d’exception par décennie, ils se comptent quasiment sur les doigts de deux mains aux Etats-Unis. Ne jouant pas dans la même catégorie, il ne sert à rien de se comparer. Mais quand même, quand on sait l’âge de ces jeunes demoiselles, on peut se dire que le règne de la bannière étoilée sur la natation mondiale est encore très loin de s’interrompre…

UN ÉTÉ DE SPORT

LUNDI : Tournoi de Wimbledon
MARDI : Tour de France




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