REPRISE DU CHAMPIONNAT DE LIGUE 1 (SAMEDI 10 AOUT)

Des pronostics foireux, des joueurs qu’on découvre, une excitation forcément au top, Falcao et Cavani… Bref, c’est la reprise du championnat de Ligue 1. Et cette année, on en prend encore pour neuf mois d’un long suspense (ou pas) où ça va se battre à tous les étages.

Le choc des titans

L’an dernier, la donne était claire : on trouvait d’un côté le PSG, ses stars mondiales, son entraîneur réputé à l’international et son effectif pléthorique. De l’autre, c’était vraiment de très lointains challengers qui seraient même sans doute réduits au rôle de sparring partners. On sait ce qu’il en est finalement advenu (un championnat plus serré qu’annoncé mais avec le dénouement attendu). En ce début d’année, c’est un peu la même chose, sauf qu’un élément a changé : la présence d’une deuxième vraie force sur la ligne de départ, en l’occurrence Monaco. Grâce aux investissements énormes d’un milliardaire russe, le club de la Principauté a fait un recrutement XXL (Falcao, Moutinho, Rodriguez, Toulalan ou Abidal) et se pose comme une vraie équipe capable de titiller les parisiens. Sans doute le manque de vécu collectif les empêchera de réussir cela sur la durée mais la deuxième place du championnat leur semble au moins promise. De son côté, Paris a dû changer d’entraîneur et a perdu une bonne partie de sa crédibilité européenne acquise après un quart de finale de Ligue des Champions mémorable face à Barcelone. Les cartes sont un peu rebattues mais les arrivées de Cavani et Marquinhos alors qu’aucune autre star n’a bougé confirme que l’équilibre de la Ligue 1 ne devrait pas beaucoup évoluer. La très grande bataille est peut-être pour la saison prochaine.

Certains s’émeuvent d’un championnat qui s’apparenterait aujourd’hui à une compétition à deux vitesses. Je dois bien avouer que j’ai du mal à véritablement entendre cela car on a suffisamment stigmatisé la Ligue 1 pour la perte de ses joueurs majeurs et son niveau devenu médiocre ou faible pour ne pas se réjouir de l’arrivée de tant de stars de classe mondiale. Imaginer cela il y a encore trois ans relevait de la folie pure et c’est maintenant réalité. On peut tout de même discuter de la folie des sommes engagées et des salaires versés, de l’origine des fonds ou encore d’un système peut-être devenu fou… Mais, quand même, quoi qu’en disent ceux que je considérerai de « pisse-froids », le Monaco-PSG de cette année va quand même envoyer du rêve. Deux équipes profitent de cette manne financière et c’est vrai qu’avec de tels effectifs, elles ne jouent plus dans la même cour que toutes les autres. Elles sont maintenant taillées pour la Ligue des Champions et plus vraiment pour être dominatrices en Ligue 1. Mais, en même temps, les deux dernières saisons ont montré que notre Championnat avait sans doute des défauts, mais il avait l’immense mérite d’être très solide et de ne pas donner si tôt que cela son champion. Toutes les équipes peuvent résister sur un match et la densité est telle qu’aucune partie ne sera facile pour le PSG ou Monaco. Mais, dans l’ensemble, ça ne laisse pas beaucoup de place aux autres, tout cela…

Le reste du monde…

Face à ces deux mastodontes, les autres rivaux historiques (Marseille, Lyon, Bordeaux) ou plus récents (Saint-Etienne, Lille) essaient de faire avec leurs moyens, qui sont eux-mêmes toujours moins importants, ce qui renforce une forme d’inégalité inhérente au système actuel du sport en Europe (et dont on peut discuter par rapport aux franchises et au salary-cap que l’on trouve de l’autre côté de l’Atlantique). Toutes ces équipes essaieront de résister le plus longtemps possible à Monaco et au PSG tout en jouant sur différents tableaux (coupes nationales et coupes d’Europe), ce qui finit toujours par se payer à un moment donné tant les effectifs sont aujourd’hui justes dans ces clubs. Marseille a, semble-t-il, réalisé un recrutement intelligent en attirant Dimitri Payet (pas forcément le joueur le plus constant mais capable de très bonnes périodes) et en conservant toute l’ossature de la saison dernière. Lyon s’est pourri la vie avec le feuilleton Gomis (poussé dehors mais parti pour rester sans jouer de la saison) et doit compter sur une participation en Ligue des Champions pour recruter encore dans un effectif qui perd de saison en saison en qualité et en expérience malgré l’apport de jeunes pousses prometteuses. Saint-Etienne a aussi joué la carte de la continuité alors que Lille essaiera de se relancer après un été compliqué par l’affaire Thauvin, sa jeune recrue qui est repartie sans avoir joué un seul match… Pour Bordeaux, cela s’annonce un peu plus compliqué… Et, dans ce championnat parfois un peu fou, on n’est jamais à l’abri d’une surprise et, personnellement, je mettrais bien une petite piécette sur le Stade Rennais, nouvellement coaché par Philippe Montanier, un entraîneur patient et intelligent. Pour la descente, ça sera comme toujours un combat fatal mais Sochaux, après trois saisons à flirter avec le danger, Guingamp, peu outillé pour la Ligue 1 ou encore Ajaccio, à l’effectif plus que limite, ne devraient pas être loin de la charrette…

UN ÉTÉ DE SPORT

LUNDI : Tournoi de Wimbledon
MARDI : Tour de France
MERCREDI : Championnats du monde de natation