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TimFaitSonCinema

BILAN : EURO 2012

 L'Article


Ce soir s’est terminé l’Euro 2012, après trois semaines et 31 matchs dont j’ai pu voir au moins une bonne moitié. Une compétition qui a sacré une nouvelle fois l’Espagne et dont on peut retenir certains éléments.


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LA FINALE

Dommage est le mot qui vient à l’issue de cette finale. En effet, elle a été pendant soixante minutes d’une excellente qualité. La première mi-temps a ainsi été assez géniale. L’Italie s’est fait punir deux fois mais, mis à part un premier quart d’heure assez difficile, à réussi à faire jeu égal avec l’Espagne au milieu du terrain. Elle a eu du mal à convertir cette domination au milieu de terrain (rarement l'Espagne s'est faite autant bouger) en véritables occasions. La Roja, elle, a enfin joué son jeu vers l’avant sans patienter de façon excessive. Mais s’il n’y a qu’un seul nom pour symboliser cette différence de niveau entre l’Espagne plutôt « poussive » des tours précédents et celle de la finale, c’est bien celui de Xavi qui a été immense dans ce match : précision des passes, vision du jeu, contrôle de balle,… Tout y est passé. La deuxième mi-temps est repartie sur un excellent rythme avec des attaques des deux côtés et notamment une énorme occasion pour Di Natale.

Mais le tournant du match est intervenu à la soixantième minute avec la sortie de Thiago Motta, qui était rentré juste auparavant. A 10, les Italiens n’ont plus du tout existé et le match a alors complètement perdu de sa saveur. Honnêtement, à partir delà, je n’ai pas beaucoup apprécié l’attitude espagnole puisque l’équipe a mis en place un pressing de plus en plus haut qui a complètement asphyxié une équipe qui était déjà à l’agonie. Les deux derniers buts peuvent paraître ainsi anecdotiques, mais 4-0 est un score extrêmement sévère pour cette équipe d’Italie qui a fait preuve pendant toute la compétition d’un vrai courage et de qualités de jeu que l’on n’attendait pas forcément. Et Sergio Ramos qui tente une talonnade en fin de match et en rigole, honnêtement, ce n’est vraiment pas utile pour l’image de cette équipe… Je trouve même cela un peu limite…

Pour l’Espagne, c’est donc un troisième titre majeur d’affilée, nouvelle consécration pour la génération (ou plutôt les générations) dorée(s) de ce pays. Se dire qu’à 28 ans, un joueur comme Iniesta (un peu moins en vue ce soir mais toujours impressionnant de facilité) a tout gagné (et en plusieurs fois) est tout simplement incroyable La grande question qui va les accompagner pendant deux ans est la suivante : sont-ils capables de prolonger cette série incroyable au Brésil en 2014 ? Pourquoi pas, après tout, car sur les onze joueurs titulaires ce soir au coup d’envoi, aucun n’aura atteint la limite d’âge dans deux ans (sauf peut-être Xavi) et quand on voit le banc, il y a vraiment de quoi voir venir… De toute façon, c’est une équipe dont on reparlera dans longtemps et ça sera bien mérité !!


LE NIVEAU DE JEU

On a toujours un peu peur quand arrive une compétition de ce niveau à la fin d’une saison où les meilleurs joueurs arrivent avec un minimum de cinquante matchs dans les jambes. Mais, honnêtement, j’ai plutôt été surpris de façon positive par le niveau global de cet Euro. Il y a eu quelques très bons matchs (l’Espagne-Italie numéro 1, l’Angleterre-Suède, l’Angleterre-Italie, le Portugal-Pays Bas) et pas beaucoup de parties d’un niveau faible (en même temps, je ne les ai peut-être pas regardé). Ce que l’on peut remarquer, c’est que la plupart des équipes ont essayé de faire du jeu. L’Italie, par exemple, est la grande révélation de cet Euro avec un jeu porté vers l’avant (seule équipe à jouer avec deux pointes) tout en réussissant à garder une assise défensive intéressante. L’Espagne a paru jouer avec le frein à main jusqu’en finale (et notamment contre la France). Son dernier match prouve qu’elle pouvait faire beaucoup mieux et moins se mettre en danger (ce fut quand même très chaud conter la Croatie et le Portugal).

La grosse surprise est venue de l’élimination prématurée du dernier finaliste de la Coupe du Monde. Je voyais vraiment les Pays-Bas remporter ce trophée mais les problèmes d’égo ont repris le dessus et la base défensive a semblé avoir pris dix ans entre les deux compétitions. Un Euro à oublier pour eux. Sinon, on a retrouvé dans le dernier carré les quatre meilleures équipes du Tournoi, ce qui n’est pas toujours une réalité. L’Angleterre, bien que plutôt séduisante en quarts de finale, n’a pas réussi à dépasser la relative faiblesse de son équipe. La France, elle, a, selon moi, raté son Euro (voir ci-dessous). La Grèce n’avait pas grand-chose à faire en quarts de finale et a essayé de refaire le coup d’il y a huit ans mais s’est heurtée à une Allemagne inspirée ce soir-là. L’Allemagne, justement, a explosé mentalement en demi-finales, dans un match qu’ils n’ont jamais su prendre par le bon bout et où leurs joueurs cadres ont déjoué.

L’un de mes plus grands regrets aura été de ne pas voir en phase finale l’équipe de Croatie que j’ai vraiment apprécié durant cet Euro et notamment son maître à jouer, le génial Modric que je trouve absolument formidable. C’est une sorte de Pirlo en un peu plus rapide. Il a en tout cas une classe naturelle assez impressionnante. Leur match contre l’Espagne pourra leur laisser des regrets… Sinon, c’est plutôt une belle compétition à laquelle on a assisté et c’est tant mieux. Maintenant, plus de football jusqu’à mi-août, mais le sport ne s’arrêtant jamais, il y a plein d’autres chose à voir d’ici-là…


L’ÉQUIPE DE FRANCE

On ne peut pas se satisfaire du parcours de l’Equipe de France lors de cette compétition. Le problème, c’est que depuis trop longtemps, on ne peut pas limiter l’analyse qu’au seul terrain, ce qui devrait être la norme. Pourtant, il y aurait déjà beaucoup à dire. Mais non, c’est souvent des à-côtés dont on parle le plus. Je vais essayer d’éviter un peu ce travers même si les deux me semblent tout de même assez liés pour mériter un peu qu’on s’attarde sur l’attitude de ce groupe ou au moins de certains de ses éléments. Avant la compétition, j’étais plutôt optimiste (en même temps, je le suis toujours). Ce n’est pas tant cette vingtaine de matchs sans défaites qui me rassurait mais plutôt une impression générale d’allant collectif et d’un vrai groupe qui naissait. Je les voyais passer le premier tour et battre l’Italie en quarts de finale.

Je dois bien dire que le premier match contre les Anglais a largement refroidi mes ardeurs. Je fais partie de ceux qui ont été vraiment déçus par leur prestation. Selon moi, la France a perdu ce soir-là deux points plutôt qu’elle en a gagné un. Si on enlève les vingt premières minutes catastrophiques qui peuvent s’expliquer par une certaine tension, le reste du match n’a pas été très bon dans le contenu. Les attaques étaient poussives et le milieu pas assez porté sur l’offensive. Clairement, les joueurs ont semblé se contenter du nul, tout comme leur sélectionneur. Mais ce match a plus une portée symbolique car il est celui du début des problèmes extra-sportifs. Alors que Nasri (auteur par ailleurs d’un match plus que moyen) égalise d’une jolie frappe il adresse un magique « Ferme ta gue*** ! » à destination de la tribune de presse (il confirmera plus tard que le quotidien sportif était plus particulièrement visé). Plus que la bêtise d’un joueur qui croit que le monde entier lui en veut, ce comportement est surtout horripilant car il montre que le joueur pense avant tout à lui avant de pense à l’équipe. La suite de cette affaire a encore été plus ubuesque puisque la réponse de Blanc (« C’est un problème entre lui et vous ») et celle de la fédération n’ont pas été fortes et, à partir de là, les joueurs se sont peut-être crus tout permis.

Je n’ai pu voir du match contre l’Ukraine que le dernier quart d’heure mais j’en ai entendu dire plutôt du bien. En même temps, en face, c’était l’Ukraine, équipe vieillissante qui avait déjà beaucoup donné deux jours auparavant face aux Suédois. Et là, dans tout le pays, il y a eu une immense vague d’optimisme car la France avait enfin gagné en match en phase finale (la dernière remontait à la demi-finale de 2006) et était donc quasiment qualifiée. On en était presque à choisir notre adversaire pour les quarts de finale en se disant que l’Espagne ne serait pas forcément une mauvaise pioche car ils avaient fait mois d’impression que les années précédentes.

Et, patatras, viens ce match horrible contre la Suède. Catastrophe totale : pas d’implication, joueurs mangés dans les duels, perdus sur le terrain,… On apprend en plus les jours suivants que le retour aux vestiaires a été particulièrement chaud… Moi, personnellement, je vois un vrai parallèle avec la Coupe du Monde de Rugby 2011 où la France se qualifie en quarts de finale après une défaite honteuse (encore bien plus) contre les Tonga. Mais, dès le début du match contre l’Espagne, on comprend que l’issue ne sera pas la même. L’équipe de France prend le parti de reculer et de laisser jouer cette équipe pour la prendre en compte. Sur le principe, ce n’est pas si bête mais la France n’a presque aucune percussion et ne met jamais en danger un Casillas qui passe sa soirée la plus tranquille de l’Euro (presque autant que contre les Irlandais). La France se rate finalement dans les grandes largeurs et si elle n’encaisse que deux buts, elle le doit plus au niveau assez fiable de cette Espagne-là…

Bilan : une victoire, un nul et deux défaites, ce qui n’est pas glorieux du tout… Peut-on pour autant considérer que c’est un gâchis ? Oui si on regarde la manière mais pas vraiment si on considère le véritable potentiel de cette équipe. En étant honnête, la France n’a pas de joueurs de niveau international. On nous parle de Lloris mais il ne fait pas selon moi partie des cinq meilleurs gardiens au monde (même si sur cette compétition, il n’y a rien à dire sur sa performance). Benzema ? Il n’a jamais rien fait en grande compétition. Ribéry ? Il faut qu’il soit vraiment en forme (ce qui était le cas sur cet Euro) pour être considéré comme un joueur de top niveau. Sinon, c’est tout de même assez faiblard… Si, en plus de cela viennent s’ajouter des problèmes de comportement, c’est sûr que les choses deviennent beaucoup plus compliquées. D’ailleurs, quatre joueurs passeront ce mois-ci en commission de discipline, et écoperont sans doute de matchs de suspension. Mais, selon moi, Nasri, le joueur qui cristallise le plus de critiques, n’a rien à faire dans cette équipe car il est l’un des joueurs les plus surcotés de ces dernières années (le fait qu’il soit le premier joueur à sortir u centre de formation de Marseille depuis une vingtaine d’années doit y être pour quelque chose…). En ce sens, le suspendre n’aurait même pas de sens…

Blanc est finalement parti et a laissé sa place à Didier Deschamps, pour le même résultat en 2014 ? J’espère que non, mais, finalement, je n’ai plus vraiment d’espoir et je dois bien me résigner en me disant que j’ai eu de la chance d’être bercé dans ma jeunesse par une génération exceptionnelle qui gagnait tout ou presque. Il va falloir se dire que ça ne reviendra pas de sitôt, et ce n’est pas facile…


MES PRONOSTICS

Voilà ce que j’avais parié et ce qui s’est réellement passé. Je réalise en fait des pronostics honnêtes sans être exceptionnels. C’est en fait le groupe A et la performance horrible des Pays-Bas qui me plombent complètement le bilan…

Eliminés au premier tour : 5/8
- Grèce = FAUX (quarts de finale)
- République Tchèque = FAUX (quarts de finale)
- Portugal = FAUX (demi-finale)
- Danemark = VRAI
- Croatie = VRAI
- Eire = VRAI
- Ukraine = VRAI
- Suède = VRAI

Eliminés en quarts de finale : 1/4
- Angleterre = VRAI
- Italie = FAUX (finaliste)
- Russie = FAUX (éliminé au premier tour)
- Pologne = FAUX (éliminé au premier tour)

Eliminés en demi-finales : 1/2
- France = FAUX (éliminé en quarts de finale)
- Allemagne = VRAI

Défaite en finale : 0/1
- Espagne = FAUX (vainqueurs)

Vainqueur : 0/1
- Pays-Bas = FAUX (éliminé au premier tour)


L’ÉQUIPE TYPE

Equipe Type



GARDIEN : Iker CASILLAS (Espagne)

Toujours aussi sûr sur sa ligne, il est véritablement le dernier rempart d’une défense assez incroyable sur cet Euro. Sur la finale, il a encore montré que, pour lui mettre un but, il faut quand même se lever de bonne heure. Tout simplement impérial. Et quand on sait qu’il a atteint lors de ce dernier match la barre des cent victoires en sélection, à « seulement » 31 ans, il y a un peu de quoi avoir peur…


ARRIÈRE GAUCHE : Jordi ALBA (Espagne)

Alors que son tournoi était déjà assez incroyable, il a montré en finale qu’il était bien la grande révélation de cette compétition : rapide, superbe contre-attaquant (quel but sur ce contre supersonique !) et défenseur plus que correct, il est vraiment le symbole de ces arrières latéraux modernes. Acheté par Barcelone, il va pouvoir débouler dans le couloir gauche sans se poser de questions…


ARRIÈRE DROIT : Theodor GEBRE SELASSIE (République Tchèque)

Sur un poste où aucune des meilleures équipes n’a proposé une véritable star (le poste d’arrière droit confirme qu’il est bien sinistré actuellement en Europe), c’est ce tchèque infatigable qui a le mieux tiré son épingle du jeu. Formidable contre-attaquant, il a juste oublié Cristiano Ronaldo dans son dos en quarts de finale.


DÉFENSEUR CENTRAL : Sergio RAMOS (Espagne)

Sur cet Euro, il n’y a aucune discussion possible, Sergio Ramos a été le meilleur défenseur central. Solide, rude sur l’homme, présent en attaque quand il le faut, le joueur du Real a pleinement participé au superbe Euro défensif de son équipe (un seul but encaissé, lors du premier match, face à… l’Italie).


DÉFENSEUR CENTRAL : Andrea BARZAGLI (Italie)

Même si sa finale a été plus compliquée, il a prouvé lors des matchs précédents qu’il était particulièrement solide au sein d’une défense qui a bien tenu pendant toute la compétition.


MILIEU DÉFENSIF : Sami KHEDIRA (Allemagne)

Le seul allemand à avoir véritablement tenu son rang en demi-finale, il a fait parler son énorme abattage en couvrant tout le milieu de terrain que ce soit défensivement mais aussi, et c’est plus intéressant, offensivement. Auteur d’un but en quarts de finale, il a vraiment été excellent tout le temps.


MILIEU DÉFENSIF : João MOUTINHO (Portugal)

Une incroyable activité dans l’entrejeu. On a vraiment eu l’impression qu’il avait trois poumons à la place des deux réglementaires. Toujours bien placé, il a fait parler sa science du jeu pour apporter offensivement, notamment sur ce centre en quarts de finale qui donne le but à Ronaldo. Infatigable.


MILIEU CRÉATEUR : Andrea PIRLO (Italie)

Dommage que sa finale n’ait pas été à la hauteur de son tournoi. En effet, il est passé à côté du dernier match, multipliant les mauvais choix offensifs et les approximations dans les transmissions. Mais, quand même, quel régal dans sa conduite de balle et dans sa façon d’imposer son rythme, toujours assez lent, à tout le jeu adverse. Et ses longues balles sont toujours un délice…


AILIER GAUCHE : Andrès INIESTA (Espagne)

Le meilleur joueur du tournoi. En tout cas celui qui est resté à un niveau constant au cours des six matchs joués par l’Espagne. Créateur de génie, il a un vrai talent pour les passes dans l’intervalle et les petits espaces. Vrai maitre à jouer alors que Xavi était plus en retrait, il a toujours été dans les bons coups de son équipe. Quel joueur…


AILIER DROIT : Cristiano RONALDO (Portugal)

Si ses deux premiers matchs n’ont pas été à la hauteur de son talent, les deux suivants (sorte de huitièmes de finale conter les Pays-Bas et quarts de finale) ont été impressionnants. On n’a vu presque que lui. En plus de ses buts, il a tapé un nombre de fois incroyable les montants adverses. Beaucoup plus effacé en demi-finales mais force est de reconnaître que, sur deux matchs, il a marqué la compétition.


ATTAQUANT DE POINTE : Mario BALOTELLI (Italie)

Comme quoi, parfois, un seul match suffit à faire rentrer un joueur dans une équipe type… C’est vraiment le cas pour Balotelli qui a pu agacer lors de tous ces matchs par ses mauvais choix, ses coups de sang et sa volonté de trop en faire… Mais, en demi-finale, il a aussi inscrit un doublé assez incroyable avec un deuxième but qui risque de rester dans les annales. Lui, c’est quand même un phénomène et si j’ai toujours du mal à comprendre le foin qu’il y a autour de lui, il faut bien avouer qu’il est assez unique en son genre.

Et voilà les remplaçants :

Les remplaçants




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