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DIX MOMENTS DE SPORT INOUBLIABLES EN 2011 - N°10 À 1

 L'Article


Les années impaires ont ceci d’étrange qu’elles ne possèdent ni évènement majeur en football (Coupe du Monde ou Euro) ni même de Jeux Olympiques (été comme hiver). Ce sont un peu des années bâtardes, où seules des compétitions moins importantes (Championnats du monde en natation ou athlétisme) viennent remplir les douze mois de l’année. Néanmoins, les sports collectifs français ont pu se distinguer dans différentes compétitions d’importance, et, de toute façon, la planète sport ne s’arrête jamais vraiment…

Voici les dix moments qui sont pour moi inoubliables en 2011. Ce ne sont peut-être pas les plus grands instants de sport de cette année 2011 mais bien ceux qui m’ont le plus fait vibrer.

Les évènements suivants auraient aussi pu prendre place dans ce Top 10 :

- Le premier titre de champion NBA des Dallas Mavericks et de tous ses joueurs
- La victoire de Jean-Baptiste Grange aux Championnats du Monde de slalom
- Les 17,92m de Teddy Tamgho au triple saut des Championnats d’Europe en Salle d'athlétisme et globalement, ces Championnats un peu fous côté français dans un Bercy en fusion
- Le cinquième titre de champion du monde de Riner
- La fin de saison de Roger et notamment sa victoire sur Nadal à Londres



1. La victoire de Roger Federer en demi-finale de Roland Garros face à Novak Djokovic (Vendredi 3 juin)

3 juin 2011, Court Central de Roland Garros, après-midi de rêve. Nadal bat tranquillement Murray en apéritif du match que tout le monde attend : l’invincible Djokovic (41 victoires et aucune défaite) contre la légende Federer. Tant de choses sont en jeu pour Djokovic, plus encore qu’une « simple » qualification pour la finale parisienne : la première place mondiale, le record du meilleur début de saison,… Le central est plein comme un œuf et prend tout de suite fait et cause pour le Suisse. L’excitation est à son comble. Tout est réuni pour un grand match.
Après dix minutes de jeu, on comprend que cette demi-finale pourrait bien rester dans les annales. D’entrée, le niveau de jeu des deux côtés est tout simplement incroyable. Federer résiste avec un revers retrouvé aux coups de boutoir serbes et profite de la moindre occasion pour mordre dans la balle. Les points somptueux s’enchaînent et devant mon écran, j’ai vraiment le sentiment d’assister à quelque chose d’immense. Aucun joueur ne veut lâcher sa ligne de fond de court et le combat est dantesque. Break Djoko, puis débreak dans la foulée. Revers, coups droit, amortis, volées, tous les coups et toute la géométrie du court y passent. Ce premier set se termine sur un tie-break remporté par Federer, conclusion de ce qui peut s’apparenter à un véritable chef-d’œuvre. Sans aucun doute le plus haut niveau de tennis que j’ai pu voir pratiqué depuis que je m’y intéresse sérieusement.
Les deux sets suivants sont très bons mais n’atteignent pas le niveau du premier. Les joueurs se retrouvent à deux sets à un en faveur du Suisse. Dans la quatrième manche, la grande bataille reprend. Le niveau redevient dantesque. Les balles partent dans tous les sens, les rallyes sont d’une grande intensité. Roger nous offre des coups d’anthologie (dont ce passing de revers à une main devenu légendaire) alors que Djokovic se bat comme un diable et parvient même à servir pour le set à 5-4 après avoir breaké. Mais Roger ne veut pas d’un cinquième set périlleux et il lâche ses coups. Une nouvelle fois, le set se termine au tie-break, à la nuit tombante, dans une ambiance complètement irréelle avec un public en délire comme rarement à Roland Garros. Roger sort un tie-break de folie, sert alors pour le match et sort l’ace magique. Il exulte comme rarement, index levé. Il a conscience d’avoir accompli une énorme performance. Djokovic, lui, est particulièrement fair-play. Même s’il perdra la finale deux jours plus tard, Federer aura au moins prouvé ce jour-là qu’il fallait toujours compter sur lui pour sortir des matchs incroyables quand il le fallait.

federer

2. Le Haka et le contre-Haka français lors de la finale de la Coupe du Monde de rugby (Dimanche 23 octobre)

Tout le monde a un peu l’impression que cette équipe de France est en finale de la Coupe du Monde de rugby par effraction. Je ne suis pas d’accord avec cette vision même s’il faut avouer que le parcours jusqu’à la finale fut pour le moins chaotique. La France a déjà réussi l’« exploit » de passer les poules en perdant deux matchs ; elle a ensuite bénéficié d’un tableau plutôt favorable avec comme adversaires les Anglais puis les Gallois. D’ailleurs, cette demi-finale, les Français ne méritaient sans doute pas de la gagner. France – Nouvelle-Zélande est la finale qui faisait tant rêver tous les observateurs et les amoureux du rugby français deux mois plus tôt, il n’était donc pas question de renier son plaisir. Ce dimanche matin (pour nous en France), nous y sommes : c’est le moment de vérité et la seule peur qui peut nous habiter est celle d’être vraiment ridicules face à la meilleure équipe du monde.
Cette finale commence par le traditionnel haka néo-zélandais, un moment toujours aussi fort et émouvant, même quand on supporte l’équipe adverse. On se doute que les Français ont préparé quelque chose, comme en 2007, lors de ce haka devenu légendaire, nez contre nez au Millenium de Cardiff. Les Néo-Zélandais s’installent tranquillement, comme à leur habitude. Et là, les Français se positionnent en face, formant un V, celui de la victoire. Alors que la danse rituelle débute, on voit les Français avancer, toujours dans cette même formation. Arrivés au centre du terrain, limite réglementaire à ne pas dépasser, ils continuent leur marche, presque comme si de rien n’était, jusqu’à se retrouver à une distance assez proche des All Blacks. Un immense moment suivi d’une finale de grande qualité mais que les Français auraient du gagner, ce qui laissera des regrets sans toute éternels…

haka

3. Christophe Lemaître médaille de bronze sur le 200 mètres des Championnats du Monde (Samedi 3 Septembre)

Six jours après de 100 mètres déjà devenu mythique, les mêmes (ou presque puisque Blake n’est pas là) remettent le couvert pour un 200 mètres qui sent le souffre. Bolt doit prouver qu’il est bien le meilleur sprinter de la planète et que l’incident du 100 mètres est déjà derrière lui, Darvis Patton, l’Américain, en a marre de n’être qu’un second couteau par rapport aux Jamaïquains, Christophe Lemaître, lui, est obligé de montrer que son triplé européen de l’année précédente vaut bien quelque chose au niveau mondial et des seconds couteaux moins connus veulent tirer leur épingle du jeu pour s’offrir une médaille dans une course qu’ils imaginent ouverte. Bref, tout cela donne un cocktail explosif !
Après moins de 20 secondes, le sort en est jeté. Les deux grands favoris (Bolt et Dix) dominent de la tête et des épaules cette course. Mais là n’est pas le plus important. En effet, le coureur que j’ai surtout suivi se trouve bien couloir 6 et réalise un demi-tour de piste magique qu’il conclut en troisième position, vraiment pas loin de l’américain. Un Français est dont troisième d’une course majeure en sprint. C’est tout simplement extraordinaire tant c’était impossible à imaginer il y a encore deux ans où avoir un représentant de notre athlétisme en finale (David Alerte) était déjà un exploit en soi.
La joie est déjà immense car, en championnat, seule la médaille est belle mais, à l’affichage du chrono, ce bonheur est renforcé par l’exploit accompli par le coureur de Culoz. Le temps (19’80’’) est en effet vraiment incroyable et fait rentrer Lemaître dans une autre dimension, celle des très grands de l’athlétisme. La médaille d’argent avec le relais le lendemain vient ensuite conclure de fort belle manière des championnats plus que réussis pour Lemaître. Les Jeux Olympiques lui donneront l’occasion de confirmer ce talent immense et unique qui a vraiment éclaté à la face du monde lors de cette finale.

lemaître

4. La France de nouveau Championne du Monde de handball (Dimanche 30 janvier)

Invincible depuis les Jeux Olympiques de 2008, l’Equipe de France remettait en Suède son titre de championne du monde de handball en jeu. Après un premier et un second tours plutôt maitrisés (un seul match nul, face à l’Espagne), la France arrive en demi-finales face au pays hôte, la Suède. Elle gère tranquillement une équipe plutôt à sa portée afin d’atteindre un nouvelle finale, face à ce qui se fait alors quasiment de mieux avec la France : le Danemark de Mikkel Hansen, le génial demi-centre au look de viking et au bras dévastateur. Tout cela dans une ambiance forcément « hostile » puisque les supporters danois n’ont qu’à franchir les quelques kilomètres en bateau ou par le pont. Mais, à cela, les Français sont habitués, après être allés gagner un titre face aux Croates, chez eux deux ans plus tôt.
Le match s’annonce somptueux et il tient toutes ses promesses. Les deux équipes ne se lâchent pas, et le combat est personnifié dans le duel de titans entre Nikola Karabatic côté français et Mikkel Hansen côté danois. Les deux stars sont à leur maximum et entraînent derrière elles des équipes en très grande forme. Seuls Thierry Omeyer et Luc Abalo, le gardien et l’ailier français, ne semblent pas vraiment dans leur assiette. Après un chassé-croisé mémorable, la prolongation est arrachée à la dernière seconde par des Danois en supériorité numérique. Ceux-ci commettent une erreur monumentale en laissant le ballon à une France à 6 pendant encore presque deux minutes. Les bleus vont limiter les dégâts puis faire peu à peu la différence avec des Omeyer et Abalo subitement retrouvés.
Le titre est finalement acquis après une lutte plus intense que prévue. C’est le quatrième titre majeur de suite pour cette équipe, une performance quasi-irréelle. Cela prouve que ces joueurs sont d’une force incroyable, qu’ils savent toujours se remettre en question, tout en incorporant peu à peu de nouvelles têtes. Le titre olympique doit être le dernier objectif des plus vieux représentants de cette génération dorée (Omeyer, Dinart, Fenandez ou les frères Gille en tête). C’est tout ce qu’on souhaite à cette immense équipe.

handball france

5. Jérémy Stravius et Camille Lacourt Champions du Monde ex-æquo du 100 mètres dos (Mardi 26 juillet)

Avant ces Championnats du Monde de natation, la France n’a jamais eu de champions du monde masculin. Cela peut sembler vraiment incongru mais c’est pourtant le cas. Seules trois femmes (Roxana Maracineanu, Solenne Figuès et bien sûr Laure Manaudou) avaient réussi cet exploit. Shangai devait être le lieu pour réparer cette erreur, car ça ne pouvait vraiment plus durer. Avec la finale du 100 mètres dos, une vraie opportunité se présente. Jeremy Stravius et Camille Lacourt s’avancent en favoris après des séries bien maitrisées. Tout le monde espère intimement un doublé de ces deux nageurs, mais il n’est pas rare que des nageurs craquent sous la pression. Il faut donc rester prudent. Ce qui va suivre va plutôt tenir du miracle.
Aux 50 mètres, les deux français sont déjà en tête, sur un rythme supersonique (les deux passent en dessous du temps du record du monde). La deuxième longueur est tout simplement magique avec Lacourt et Stravius qui se tirent la bourre, sous la pression du japonais Irie et du britannique Tancock. En bout de course, le numéro 1 s’affiche avec le nom de Lacourt puis, dans la même seconde apparaît le nom de Stravius, lui aussi précédé de ce même numéro. Ils ont donc touché dans le même centième et sont ex-æquo. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre : heureux pour eux-mêmes mais aussi l’un pour l’autre. La France n’aura donc jamais eu un seul et unique champion du monde masculin en natation, et ça, c’est vraiment exceptionnel !

Stravius et Lacourt

6. Le faux départ de Bolt lors de la finale du 100 mètres des Championnats du Monde (Dimanche 28 août)

Pour cette finale du 100 mètres des Championnats du Monde, la seule question qui se pose pour tout le monde est la suivante : qui pour compléter le podium derrière l’intouchable et supersonique Usain Bolt, l’homme qui n’a plus perdu depuis plus de trois ans en grand championnat et dont on dit même qu’il a le record du monde dans les jambes. Il y aura donc deux courses : celle de Bolt et celle du reste du monde. L’ambiance monte doucement ; Bolt, comme à son habitude, fait le show ; à la ligne 8, Lemaître, le jeune français qui monte est, lui, concentré comme toujours. Le starter commence à égrener ses ordres…
Et là, stupeur dans le stade, à la télé et devant les postes de télévision. Tout le monde comprend très vite qu’il y a eu faux-départ et que l’auteur de cette énorme erreur n’est autre que le roi Usain Bolt en personne. D’ailleurs, lui-même prend très vite la mesure de sa méprise et essaie de se cacher un peu piteusement sous son maillot. Minute assez irréel où l’on comprend les conséquences de cette bévue. Toutes les cartes sont rebattues et notamment pour Lemaître. Finalement, c’est Yohan Blake, compagnon d’entraînement de Bolt, qui réglera tout le monde (dont Lemaître finalement quatrième) avant que Bolt ne se venge sur 200 mètres. Mais c’est bien ce faux-départ qui marquera des Championnats du Monde d’athlétisme assez ternes dans l’ensemble…

bolt

7. La finale de Ligue des Champions de football (Samedi 28 mai)

Stade magnifique (le nouveau Wembley), affiche de gala, temps parfait, Abidal de retour après son opération pour supprimer sa tumeur au foie… Bref, tout est réuni pour assister à un grand moment de football. De toutes les manières, une finale de Ligue des Champions est toujours un évènement à part et très excitant pour les amoureux du ballon rond. Mais, après la finale décevante de l’année précédente qui avait vu l’Inter réaliste et peu flamboyant de Mourinho s’imposer, cette édition 2011 nous promet en plus un match spectaculaire.
Le FC Barcelone a pu confirmer en demi-finales face au rival historique madrilène qu’elle était bien à ce moment la meilleure équipe au monde. Manchester arrive lui aussi en pleines possessions de ses moyens et avec un titre de champion d’Angleterre dans les bagages. Bref, tout est réuni pout un grand match. Et ce grand match aura lieu. Pendant 90 minutes, le Barça justifie sa réputation et installe un jeu sublime et simple à la fois. Ses trois flèches offensives (Pedro, Messi, Villa, dans l’ordre) inscrivent chacun un but alors que Rooney avait réussi à égaliser. Une leçon de football mais aussi une leçon de vie lorsque Puyol et Xavi, habituels capitaines de cette équipe de rêve, laissent le brassard à Abidal afin que celui-ci puisse soulever la « coupe aux grandes oreilles ». La classe, tout simplement…

barça

8. Le match France-Serbie à l’Eurobasket 2011 (Lundi 5 septembre)

Cet Euro 2011 de basket a été d’un tel niveau qu’il a constitué le théâtre de nombreux matchs vraiment mémorables dont un nombre non négligeable concernait directement la France. Si un seul doit rester en mémoire, c’est ce dernier match du premier tour joué contre les Serbes. Dans un groupe B très dense, la France arrive à ce match avec quatre victoires au compteur dans un programme qui les a vus augmenter peu à peu les difficultés. Ce dernier match s’apparente à une sorte de seizième de finale avant la lettre, déjà très important dans l’optique du deuxième tour où les équipes à jouer sont encore du calibre au-dessus. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce duel va tenir toutes ses promesses et nous offrir un match de très très haute tenue.
Pendant quarante minutes, les deux équipes, aux niveaux très proches, se rendent coup pour coup pour arriver à un score de 80-80 à la fin du temps réglementaire. Les trois points pleuvent du côté serbe alors que la France s’appuie sur un Parker et un Batum qui s’imposent véritablement comme les leaders de cette équipe. Ce match est aussi celui de la révélation de Charles Kahudi, qui, en sortie de banc, parvient à réaliser une vraie performance défensive. Alors que l’on pense avoir déjà assisté à un grand match, la prolongation va toucher au sublime. 33 points marqués en 5 minutes, des shoots de folie (le seul trois points français du match par Gelabale après trois rebonds sur le cercle), une intensité de tous les instants, du suspense, des dunks,… Bref, du très grand basket qui se conclut par un raté monumental de Savanovic, quasiment seul sous le panier. La France gagne ce match, accumule le plein de confiance et on connaît la suite de l’histoire…

france basket

9. La victoire d’Andy Schleck en haut du Galibier (Jeudi 21 juillet 2011)

Ce Tour de France durait depuis plus de deux semaines et honnêtement, il n’y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. Les Pyrénées avaient largement été escamotées, tellement que Voeckler s’accrochait, avec panache tout de même, à sa tunique jaune. Les deux premières étapes alpestres avaient, elles, donné lieu à des escarmouches dans les descentes finales vers Gap et Pignerol. Rien de bien folichon en somme.
Le fait est que depuis la présentation du tracé huit mois plus tôt, tout le monde avait coché la dix-huitième étape comme le lieu de l’explication principale de ce Tour. Il faut dire qu’enchaîner le Col Agnel, l’Izoard et la montée finale vers le Galibier en passant par le Lautaret avait de quoi faire saliver tous les meilleurs grimpeurs. Les frères Schleck sont de cette caste et ils étaient obligés de frapper un grand coup en ce 21 juillet. C’est ce qu’ils ont réussi avec un doublé incroyable mais c’est surtout Andy, le plus jeune et le plus doué des frangins, qui a, ce jour-là, marqué l’histoire du Tour de ces dernières années.
A 60 kilomètres de l’arrivée, dans les pentes les plus rudes de l’Izoard, il s’en va seul dans ce qui apparaît comme une tentative désespérée et presque suicidaire. Après une fin de col incroyable, il reçoit dans la descente l’aide d’un de ses coéquipiers préalablement échappé. Un travail titanesque est alors entamé par les deux hommes qui font mieux que tenir tête à tout le peloton lancé derrière avant que Monfort ne lâche dans les premiers contreforts du Lautaret. Andy Schleck prend alors les choses en main et va finir seul l’étape en imprimant un rythme d’enfer qui fait exploser peu à peu tous les coureurs encore échappés. Il finit seul en haut du Galibier, au bout de l’effort. Cela ne lui suffira pas pour remporter le Tour en 2011 mais il l’a assurément marqué de son empreinte dans cette folle chevauchée jugée impossible au début de la journée.

schleck

10. Le dépassement de Mark Webber sur Fernando Alonso dans l’Eau Rouge à Spa-Francorchamps (Dimanche 28 août)

La Formule 1 a quelques circuits mythiques dont Spa-Francorchamps fait forcément partie. Ces pistes possèdent elles-mêmes des virages réputés dans le monde entier, par leur difficulté ou simplement parce qu’ils représentent un mythe à eux tout seul. Assurément, l’Eau Rouge est de ceux-ci. On n’y double pas, c’est un fait établi depuis que ce circuit existe. Quand un pilote ose en attaquer un autre à cet endroit, on peut déjà se dire qu’il est un peu fou, mais quand il insiste de cette façon et qu’il réussit sa manœuvre sur un pilote réputé particulièrement coriace, on ne peut que crier au génie.
Ce qu’a fait Mark Webber ce jour-là n’est pas loin d’être complètement insensé. Il ne se battait pas pour la victoire, mais seulement pour le gain de la huitième place dans la première partie de la course. Sa monoplace plus rapide aurait eu tout le temps de doubler la Ferrari d’Alonso dans la très longue ligne droite suivante. Mais non, Webber a choisi d’attaquer et de passer Alonso là, dans un endroit de légende, dans un geste assez dingue mais magnifique. Si Mark Webber ne finit que troisième de la saison de Formule 1, très loin derrière son jeune coéquipier champion du monde, il aura au moins eu le mérite de marquer cette année 2011 par un dépassement qui risque de rester un long moment dans les annales.

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