Toggle navigation
TimFaitSonCinema

TFSC EN MODE EURO 2016 : QUARTS - FRANCE-ISLANDE

 L'Article


Quarts

Quart 4

Si la France sortait d’un huitième de finale relativement compliqué face à l’Irlande, remporté grâce à une grosse deuxième mi-temps, l’Islande s’avançait avec le statut de grande surprise de l’Euro, grâce à un premier tour maitrisé et, surtout, une victoire assez improbable conte les Anglais lors du tour précédent. Avec son public en folie, son côté « petit poucet » et sa tactique bien en place, les Islandais faisaient presque penser à la Grèce de 2004, que personne n’attendait et qui avait fini par soulever le trophée. Pour autant, y’a-til des raisons objectives d’avoir peur des Islandais ?

Une première mi-temps dantesque

Au coup d’envoi, je suis honnêtement plutôt confiant. Même si tout peut arriver dans le football (c’est aussi la beauté de ce sport), j’ai du mal à voir ces Islandais poser d’énormes soucis aux Français. Pour avoir vu leurs matchs précédents, j’ai surtout été assez effaré par l’incapacité de leurs adversaires à les jouer comme il le fallait, le comble ayant été atteint par les Anglais qui ont fait à peu près n’importe quoi. Face à un bloc aussi compact, il est absolument nécessaire de jouer rapidement et, surtout, de toujours les déplacer, à la fois latéralement et dans la profondeur, grâce à des redoublements de passes. Visiblement, les Bleus ont ce schéma bien en tête puisque, en première mi-temps, ils multiplient les temps de jeu où les joueurs offensifs et les milieux de terrain combinent bien, rendant complètement fous des défenseurs islandais ne sachant plus vraiment où donner de la tête. En récupérant le ballon très haut grâce à un impact physique très important de Matuidi, Sissoko et Pogba, les Français s’offrent des cartouches supplémentaires pour mettre au supplice les Islandais. Dès la douzième minute, sur une ouverture limpide de Matuidi, un Giroud oublié par la défense s’en va ajuster le gardien tout en sang-froid. Huit minutes plus tard, Pogba clôt tout suspense en reprenant un ballon de la tête sur corner. Avec deux buts d’avance face à cette équipe d’Islande, l’affaire est entendue et même si les Bleus se font (un peu) peur sur une fameuse « touche islandaise », ils continuent leur pressing et leurs mouvements pour finalement atteindre le repos avec quatre buts grâce à des réalisations de Payet (suite à un superbe mouvement offensif) et Griezmann (avec une remise dans la course incroyable de Giroud) en fin de mi-temps. Cette première période, au-delà de valider la qualification de la France pour le tour suivant, est signe d’une réelle montée en puissance de la sélection.

Un relâchement logique mais coupable

Forcément, quand on a réalisé quarante cinq premières minutes d’un tel niveau et que l’on se sait qualifié pour les demi-finales d’un Euro à domicile (sauf énorme surprise), il n’est pas forcément facile de rester hyper-concentré. Surtout que les joueurs français ont du bien sentir que, en face, les Islandais sont complètement hors du coup, bien loin de l’équipe solide et solidaire qui a donné tant de fil à retordre à ses adversaires depuis le début de la compétition, comme s’ils avaient tout donné lors du tour précédent et qu’ils n’étaient pas vraiment prêts pour celui-ci. Rien que physiquement, à force de ne jamais faire tourner et de présenter toujours les même onze joueurs, les Islandais craqueraient forcément à un moment… Toujours est-il que, en deuxième mi-temps, les Français se sont contentés de gérer et n’ont pas fait tous les efforts pour préserver le score et, pourquoi pas l’alourdir. Plusieurs erreurs défensives sont même venues ternir quelque peu le bilan et sans une parade assez incroyable d’Hugo Lloris, les Islandais auraient même pu finir la partie avec trois buts marqués. Pour sa première sélection, Umtiti est très brouillon et ne rassure pas beaucoup. A côté de lui, Evra semble toujours autant en difficulté. L’entrée de Mangala (même si elle répondait uniquement au fait de préserver Koscienly d’une possible suspension en demi-finale) n’est pas non plus une immense réussite… Même si un nouveau but de Giroud est venu prouver une nouvelle fois la variété de la force de frappe des Français, cette deuxième période a un petit goût d’inachevé. Rien de bien grave car la décompression est logique avec un score acquis mais j’aurais quand même apprécié que les Bleus gardent leur sérieux jusqu’au bout.

Prêts pour le grand vertige ?

Après cette victoire, la France a atteint l’objectif que la Fédération s’était fixée et que moi-même j’estimais raisonnable. Sans même parler des adversaires rencontrés, ne pas voir la France en demi-finale d’un Euro disputé à domicile aurait été une déception. Même si on ne peut pas dire que la France a rencontré « personne » depuis le début du tournoi, son parcours n’a pas non plus été semé d’embûche. Mais ce sont des matchs qu’il faut gagner, ce qui n’est jamais évident, vous en parlerez à nos amis anglais… Mis à part le but de la victoire de Payet contre la Roumanie, nous n’avons pas encore eu le grand frisson, celui qui transporte le spectateur dans une autre dimension et qui donne toute sa beauté au sport. Même si je ne faisais pas le fier à la mi-temps du huitième, il manque depuis le début de cet Euro ce moment où l’on s’enflamme vraiment. Et puis, cette génération n’a pas encore réussi de grand exploit, le genre de match qui rend complètement fou et qui fait passer les joueurs dans une autre galaxie (même si le retour contre l’Ukraine en barrages reste un grand moment). Là, à Marseille, en demi-finale, face à l’Allemagne, avec tout ce que ça charrie comme sensations et comme souvenirs (et je parle uniquement de football, que l’on soit bien d’accord), ces Bleus-là ont une occasion peut-être unique de faire basculer leur destin. Ca sera dur, évidemment, mais ils ont vraiment les moyens de le faire : les Allemands déplorent de multiples absences, ils ne sont pas aussi souverains qu’on l’entend (trop) souvent, Giroud va leur faire très mal dans l’impact physique (quand on voit comme Pellè a pris tous les ballons de la tête en quarts…), le public va être bouillant (enfin, je l’espère mais je fais confiance aux marseillais),… Et si la France passe en finale, tout le monde rentrera dans une autre dimension et on partira pour trois jours absolument dingos à vivre. On est très loin d’y être mais j’y crois, comme j’ai toujours cru en cette Equipe de France.

Le joueur : Olivier Giroud

Giroud

Depuis de nombreuses années, je défends l’attaquant d’Arsenal et j’ai toujours été persuadé que l’équipe de France jouait mieux avec lui en pointe plutôt qu’avec Karim Benzema. Avec son profil de pivot remiseur, loin d’être maladroit avec ses pieds, il permet aux autres joueurs offensifs de mieux s’exprimer. Ce math a une nouvelle fois été un exemple parfait de tout ce qu’il peut apporter dans le jeu : un but sur coup de pied arrêté, une passe décisive exquise en remise pour Griezmann et, cerise sur le gâteau, un vrai but de joueur d’espace, avec un appel magnifique, conclu avec assurance. Match complet, qui prouve une nouvelle fois qu’il est indispensable à cette équipe.

La note du match : 8.5/10




 Rédiger Un Commentaire