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UN MOIS DE SPORT #10 : JUIN 2012

 L'Article


A RETENIR

Le mois de juin a été cannibalisé par l’Euro 2012, forcément… A base de deux matchs par jour pendant une semaine et demi puis des phases finales de très haut niveau, cela ne laisse guère de place pour le reste du sport. Vous pouvez aller vois mon bilan de cette compétition ici. Pourtant, il y a quelques petites choses à noter sur ce mois de juin, quand même.

Il a été marqué par la mort de Thierry Roland, la voix du football en France pendant très longtemps. Toute ma jeunesse a été portée par ce rire, ces réflexions à l’emporte pièce et ses annonces de tournois de poussin à Bouillague-la-Forêt ou autre village improbable. Je n’étais pas forcément un grand fan du commentateur sportif que je trouvais depuis quelques années agaçant dans son côté très franchouillard et dans sa connaissance parfois un peu limite du sport qu’il commente, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’être triste lorsque j’ai appris sa disparition, le lendemain du seul match gagné par les Français lors de l’Euro 2012. C’est une vraie figure du sport en France qui s’en va.

T Roland

LE TOP : MARIA SHARAPOVA

Etrangement, cette année, j’ai trouvé le tournoi de Roland Garros féminin presque plus intéressant que le masculin. En effet, ce dernier était joué d’avance de toute façon et voir Nadal contre Djokovic en finale est très loin d’être ma tasse de thé. Roger nous a quand même offert quelques frayeurs, notamment dans ce quart de finale étouffant face à Del Potro dans lequel il s’est retrouvé mené deux sets à zéro. Je n’ai pas plus été inquiet que cela, mais bon, il fallait quand même remonter… Donc, le tournoi féminin, parlons-en. Je n’ai pas vu énormément de matchs mais ceux que j’ai pu observer m’ont plutôt plu, notamment l’immense exploit de Virginie Razzano.

M SHARAPOVA

Mais si on retiendra particulièrement dette édition du côté des femmes, c’est bien pour la victoire de Maria Sharapova. J’ai une véritable affection pour cette joueuse que je trouve assez extraordinaire. En effet, elle avait tout (la jeunesse, la beauté, l’argent) pour complètement disjoncter quand elle a gagné le tournoi de Wimbledon à 17 ans, en 2004, à la surprise générale. Tout le monde lui tournait autour, pour lui signer des contrats,… D’ailleurs, elle en a signé de bien juteux (notamment avec Nike). Mais ce qui est impressionnant chez cette joueuse, c’est la façon dont elle s’est toujours remise en question et dont elle a su gérer sa carrière. Alors qu’elle a été blessé de nombreuses fois (notamment à l’épaule), elle a toujours réussi à revenir, à gagner un tournoi au moins par an depuis 2003, à se battre pour retrouver son meilleur niveau. Et, finalement, huit ans plus tard, elle triomphe sur la terre battue, surface à laquelle son jeu ne se prêtait pourtant guère. Elle complète ainsi une collection assez incroyable de quatre trophées du Grand Chelem obtenus dans chacun des tournois historiques. Et à voir sa joie après la balle de match, on peut vraiment estimer qu’elle était extrêmement contente d’avoir en quelque sorte « bouclé la boucle ». Je reste persuadé qu’elle n’a pas dit son dernier mot sur le circuit et, en tout cas, on ne peut qu’avoir du respect pour une telle championne.

M SHARAPOVA

Parler de Maria Sharapova me permet aussi d’évoquer rapidement LA polémique du moment dans le petit monde du tennis. La mèche a été allumée par un Français (Gilles Simon) mais c’est quelque chose que je dis depuis quelques années aussi. En gros, il a déclaré que l’égalité de rémunération sur les tournois entre hommes et femmes n’était pas une bonne chose puisque les femmes jouent moins et produisent moins de spectacle. C’est dit de façon un peu abrupte mais je trouve qu’il a tout à fait raison là-dessus. Il suffit de voir le nombre de gens qui sont dans les tribunes pour un match féminin et pour un match masculin et on voit tout de suite la différence d’attractivité. Il y a donc une vraie réflexion à mener de ce côté-là et ne pas se braquer en disant que Simon est un horrible machiste… Ca va sans doute encore faire pas mal de bruit, cette histoire…

LE FLOP : L’ÉQUIPE DE FRANCE DE FOOTBALL À L’EURO 2012

Vous retrouverez le même billet dans le bilan de l’Euro 2012

On ne peut pas se satisfaire du parcours de l’Equipe de France lors de cette compétition. Le problème, c’est que depuis trop longtemps, on ne peut pas limiter l’analyse qu’au seul terrain, ce qui devrait être la norme. Pourtant, il y aurait déjà beaucoup à dire. Mais non, c’est souvent des à-côtés dont on parle le plus. Je vais essayer d’éviter un peu ce travers même si les deux me semblent tout de même assez liés pour mériter un peu qu’on s’attarde sur l’attitude de ce groupe ou au moins de certains de ses éléments. Avant la compétition, j’étais plutôt optimiste (en même temps, je le suis toujours). Ce n’est pas tant cette vingtaine de matchs sans défaites qui me rassurait mais plutôt une impression générale d’allant collectif et d’un vrai groupe qui naissait. Je les voyais passer le premier tour et battre l’Italie en quarts de finale.

Je dois bien dire que le premier match contre les Anglais a largement refroidi mes ardeurs. Je fais partie de ceux qui ont été vraiment déçus par leur prestation. Selon moi, la France a perdu ce soir-là deux points plutôt qu’elle en a gagné un. Si on enlève les vingt premières minutes catastrophiques qui peuvent s’expliquer par une certaine tension, le reste du match n’a pas été très bon dans le contenu. Les attaques étaient poussives et le milieu pas assez porté sur l’offensive. Clairement, les joueurs ont semblé se contenter du nul, tout comme leur sélectionneur. Mais ce match a plus une portée symbolique car il est celui du début des problèmes extra-sportifs. Alors que Nasri (auteur par ailleurs d’un match plus que moyen) égalise d’une jolie frappe il adresse un magique « Ferme ta gue*** ! » à destination de la tribune de presse (il confirmera plus tard que le quotidien sportif était plus particulièrement visé). Plus que la bêtise d’un joueur qui croit que le monde entier lui en veut, ce comportement est surtout horripilant car il montre que le joueur pense avant tout à lui avant de pense à l’équipe. La suite de cette affaire a encore été plus ubuesque puisque la réponse de Blanc (« C’est un problème entre lui et vous ») et celle de la fédération n’ont pas été fortes et, à partir de là, les joueurs se sont peut-être crus tout permis.

Je n’ai pu voir du match contre l’Ukraine que le dernier quart d’heure mais j’en ai entendu dire plutôt du bien. En même temps, en face, c’était l’Ukraine, équipe vieillissante qui avait déjà beaucoup donné deux jours auparavant face aux Suédois. Et là, dans tout le pays, il y a eu une immense vague d’optimisme car la France avait enfin gagné en match en phase finale (la dernière remontait à la demi-finale de 2006) et était donc quasiment qualifiée. On en était presque à choisir notre adversaire pour les quarts de finale en se disant que l’Espagne ne serait pas forcément une mauvaise pioche car ils avaient fait mois d’impression que les années précédentes.

Et, patatras, viens ce match horrible contre la Suède. Catastrophe totale : pas d’implication, joueurs mangés dans les duels, perdus sur le terrain,… On apprend en plus les jours suivants que le retour aux vestiaires a été particulièrement chaud… Moi, personnellement, je vois un vrai parallèle avec la Coupe du Monde de Rugby 2011 où la France se qualifie en quarts de finale après une défaite honteuse (encore bien plus) contre les Tonga. Mais, dès le début du match contre l’Espagne, on comprend que l’issue ne sera pas la même. L’équipe de France prend le parti de reculer et de laisser jouer cette équipe pour la prendre en compte. Sur le principe, ce n’est pas si bête mais la France n’a presque aucune percussion et ne met jamais en danger un Casillas qui passe sa soirée la plus tranquille de l’Euro (presque autant que contre les Irlandais). La France se rate finalement dans les grandes largeurs et si elle n’encaisse que deux buts, elle le doit plus au niveau assez fiable de cette Espagne-là…

Bilan : une victoire, un nul et deux défaites, ce qui n’est pas glorieux du tout… Peut-on pour autant considérer que c’est un gâchis ? Oui si on regarde la manière mais pas vraiment si on considère le véritable potentiel de cette équipe. En étant honnête, la France n’a pas de joueurs de niveau international. On nous parle de Lloris mais il ne fait pas selon moi partie des cinq meilleurs gardiens au monde (même si sur cette compétition, il n’y a rien à dire sur sa performance). Benzema ? Il n’a jamais rien fait en grande compétition. Ribéry ? Il faut qu’il soit vraiment en forme (ce qui était le cas sur cet Euro) pour être considéré comme un joueur de top niveau. Sinon, c’est tout de même assez faiblard… Si, en plus de cela viennent s’ajouter des problèmes de comportement, c’est sûr que les choses deviennent beaucoup plus compliquées. D’ailleurs, quatre joueurs passeront ce mois-ci en commission de discipline, et écoperont sans doute de matchs de suspension. Mais, selon moi, Nasri, le joueur qui cristallise le plus de critiques, n’a rien à faire dans cette équipe car il est l’un des joueurs les plus surcotés de ces dernières années (le fait qu’il soit le premier joueur à sortir u centre de formation de Marseille depuis une vingtaine d’années doit y être pour quelque chose…). En ce sens, le suspendre n’aurait même pas de sens…

Blanc est finalement parti et a laissé sa place à Didier Deschamps, pour le même résultat en 2014 ? J’espère que non, mais, finalement, je n’ai plus vraiment d’espoir et je dois bien me résigner en me disant que j’ai eu de la chance d’être bercé dans ma jeunesse par une génération exceptionnelle qui gagnait tout ou presque. Il va falloir se dire que ça ne reviendra pas de sitôt, et ce n’est pas facile…

LE FOCUS DU MOIS : CES ÉVÉNEMENTS SPORTIFS D’IMPORTANCE DONT ON NE PARLE PAS

Rangers

Deux évènements que je trouve importants pour le sport ont eu lieu au cours de ce mois de juin et personne n’en a trop parlé. Le premier est plutôt très triste pusiqu’il s’agit de la liquidation d’un club historique de l’histoire du football européen : celui des Rangers. Cela fait plusieurs mois que l’on sait qu’il y a de gros problèmes là-bas mais, le 14 juin, le processus formel a été lancé et le club risque d’être dissous dans les prochaines semaines. C’est forcément une grande tristesse pour n’importe quel amateur du ballon rond puisque les derbys face aux rivaux du Celtic (le fameux Old Firm) étaient parmi les plus fameux d’Europe avec une ambiance tout simplement incroyable. D’ailleurs, au fond, tous les supporters du club rival doivent être d’une certaine façon triste de ne plus pouvoir assister aux seuls matchs vraiment intéressants dans un championnat d’Ecosse en pleine déliquescence et dont les clubs n’arrivent plus à exister sur la scène européenne… C’est vraiment dur de se dire qu’un club historique comme celui-ci peut couler de cette façon.

Eaton

Le deuxième évènement est plutôt incroyable car il s’agit d’une performance sportive hallucinante qui est presque passée inaperçue dans tous les médias. En effet, lors des sélections américaines d’athlétisme en vue des Jeux Olympiques un record mythique est tombé. Celui du décathlon, détenu depuis 2001 par la légende Roman Sebrle. Quand on sait en plus les conditions dans lesquelles Ashton Eaton (car c’est lui dont il s’agit) a augmenté de 13 points la meilleure marque mondiale (9 030 contre 9 026), il y a de quoi être plus qu’admiratif. Sous la pluie la plupart du temps, l’Américain a réalisé une première journée incroyable en courant par exemple le 100 mètres en 10.21 et en sautant en longueur à 8m23, des performances qui lui permettaient quasiment de postuler en individuel pour ces sélections…Enfin, c’est lors de la dernière épreuve, le terrible 1500 mètres qu’il a explosé son record pour venir battre une marque légendaire. Vivement les Jeux Olympiques pour qu’il puisse rééditer une telle performance... Et qu’on en parle un peu !!!




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