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UN MOIS DE SPORT #11 : JUILLET 2012

 L'Article


A RETENIR

Le mois de juillet, ça a le mérite d’être assez simple… En France, c’est réservé au Tour de France. Il n’y a pas grand-chose à côté de cet évènement planétaire, toujours impressionnant dans la logistique qu’il impose et le monde qu’il draine sur les bords des routes de France. En plus, en année olympique, tous les autres sports sont tournés vers les deux semaines les plus importantes de l’olympiade. Donc, il n’y a vraiment pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent…


LE TOP : ROGER FEDERER

Forcément, vous n’allez pas y échapper… Le 8 juillet, Roger Federer remporte le Tournoi de Wimbledon, son septième dans ce lieu mythique du tennis. Il récupère dans le même temps la première place mondiale. Depuis, il a battu le record de Sampras du nombre de semaines passées en tête du classement officiel (il attaquera lundi sa 288ème semaine sur le trône). J’ai déjà écrit un article ici donc je n’en dirai pas beaucoup plus sinon que les Jeux Olympiques, au même endroit, peuvent être l’occasion d’écrire encore un peu plus sa légende. Pourtant, je ne suis pas de ceux qui disent qu’une médaille d’or olympique en individuel « manque » à son palmarès. En effet, le tennis n’a jamais été raiment un sport olympiques et les meilleurs joueurs s’intéressent à ce tournoi que depuis les derniers (voire les avant-derniers) Jeux Olympiques. Il n’y a donc pas de raison que cela devienne tout d’un coup un titre majeur à l’égal des Grands Chelems ou même du Masters de fin de saison qui sont, selon moi, encore bien au-dessus. Mais s’il gagne le dimanche 5 août la médaille d’or, sur le Central de Wimbledon, on ne crachera pas dessus, bien évidemment…

Federer


LE FLOP : LE TOUR DE FRANCE 2012

Je l’ai mis en flop, mais c’est un peu par défaut, car, au fond, même avec presque une semaine de recul, je ne sais toujours pas vraiment ce que je pense de ce Tour de France. Pour dire les choses honnêtement, je ne l’ai pas regardé en intégralité, loin de là. Il semble même que j’aie raté les étapes les plus intéressantes (arrivée à Porrentruy avec la victoire de Thibaut Pinot et celle à La Toussuire qui a sacré Pierre Roland). Mais, de façon globale, et de l’avis d’à peu près tout le monde, ce Tour de France n’a guère été emballant. Son vainqueur, le britannique Bradley Wiggins, n’est pas non plus le lauréat le plus sexy de ces dernières années (aucune victoire d’étape en ligne mais deux sur les épreuves chronométrées) et sa pancarte de favori était si grosse au départ de Liège qu’il a eu l’immense mérite de réussir à se tenir à son plan de route initial. Bref, dans l’ensemble, on ne s’est pas vraiment régalé pendant ce mois de juillet même si les paysages français et les trésors cachés au fin fond de nos contrées sont toujours aussi beaux. Ce côté un peu anesthésiant qui a traversé toute la course tient bien entendu à plusieurs facteurs.

Parcours TdF

J’entends beaucoup de gens dire que c’est le parcours qui a rendu cette course si ennuyeuse pendant trois semaines. Je suis à la fois d’accord et pas d’accord avec une telle analyse. En effet, la première chose que l’on peut dire, c’est que, cette année, le poids des contre la montre était excessivement élevé (plus de 100 km au total).Mais, à bien y réfléchir, c’est plutôt un retour à la normal par rapport aux années précédentes (et notamment l’année dernière) où la part du chrono était réduite à la portion congrue. Il en faut pour tous les goûts et c’est normal qu’un coureur qui a un avantage comparatif très important dans cette discipline puisse gagner le tour si tant est qu’il passe la montagne avec les meilleurs (ce qui a été le cas de Bradley Wiggins cette année). Et avec plus de 100 km d’effort individuel, on pouvait aussi se dire que les vrais grimpeurs essaieraient de dynamiter la course dans les étapes de haute montagne, tentant de regagner beaucoup de temps en partant de loin, dans de longs raids solitaires. Cela aurait donné un Tour de France débridé et enthousiasmant mais, malheureusement, tel n’a pas été le cas… La façon de courir actuelle autant que les enjeux en termes financier et d’image sont tels que ce genre d’entreprise devient très rare. Là, où l’on peut vraiment faire des reproches aux organisateurs, c’est de mettre des côtes intéressantes parfois trop loin de l’arrivée (Mur de Péguère 40 km avant Foix par exemple) mais sinon, les années précédentes nous avaient prouvé que les descentes pouvaient parfois être plus propices aux attaques que les ascensions donc l’idée d’arrivées après 15 ou 20 km de descente n’est pas si absurde que cela… Il manquait peut-être une autre vraie arrivée au sommet, en plus des deux qui n’étaient pas forcément les plus compliquées.

Je pense que ce qui a surtout donné ce rythme un peu languissant à la course est la totale domination de l’équipe Sky sur cette édition 2012. Depuis le début de l’année, une véritable garde rapprochée a été construite autour de Bradley Wiggins afin de lui permettre de remporter la Grande Boucle. Les courses de préparation (Paris-Nice, Tour de Romandie, Dauphiné Libéré) ont montré que cette équipe était très puissante et capable de cadenasser de manière assez extraordinaire une course tant dans la plaine que sur des parcours beaucoup plus vallonés. Quand on sait en plus qu’ils ont perdu un de leur meilleur élément (Sioutsou) après trois jours de course… Pendant trois semaines, ils ont véritablement fait la loi et n’ont jamais été mis en défaut. Si cette équipe était très forte, on peut tout de même regretter qu’aucun coureur n’ait vraiment pu la mettre en danger, au moins sur une étape. Quelques cyclistes ont essayé mais soit le retour de bâton a été violent (Cadel Evans), soit ils sont vite rentrés dans le rang pour défendre leur position (Jurgen Van den Broeck notamment). Finalement, le seul qui a attaqué avec un peu de panache cette artillerie lourde est le troisième de l’épreuve, l’italien Vincenzo Nibali, qui a prouvé lors de cette édition qu’il avait à la fois beaucoup de classe mais aussi un sens tactique parfois un peu défaillant… L’équipe anglaise a finalement réussi à placer deux de ses coureurs sur les deux premières places du podium avec, donc, Bradley Wiggins mais aussi Christopher Froome qui est un peu la surprise du chef de cette édition. Il a bien montré au monde entier qu’il était supérieur à son leader en montagne mais je suis assez d’accord avec Jacky Durand (l’excellent consultant d’Eurosport) lorsqu’il dit que, dans une autre équipe, le coureur d’origine kenyane n’aurait sans doute jamais été sur le podium (il ne sait pas frotter et a beaucoup profité du travail d’équipe…).

Sky

Du côté français, c’est un joli Tour de France avec cinq victoires d’étape dont deux pour Thomas Voeckler. Ce dernier ramène même le maillot à pois de meilleur grimpeur sur les Champs-Elysées grâce, notamment, à une folle chevauchée dans l’étape reine des Pyrénées. Après un début de Tour très difficile et gâché par une blessure au genou, il a profité de sa fraîcheur lors de la dernière semaine pour gagner ce maillot. Deux Français font aussi partie du Top 10, ce qui est, selon moi encore plus significatif de la bonne santé actuelle du cyclisme français sur le Tour. Et ce qui est intéressant est leur jeunesse puisque Pierre Roland a 25 ans et Thibaut Pinot à peine 22. Ils sont sans aucun doute le présent et le futur du cyclisme en France même si l’emballement médiatique qui accompagne le benjamin du dernier Tour me fait un peu peur. Un dernier petit mot sur le dopage qui (comme presque toujours) a fait sa réapparition lors des journées de repos. Les deux affaires qui ont éclaté sont très différentes tant dans la forme que dans le fond (pour Fränk Shleck, il y a beaucoup d’éléments qui me font croire à quelque chose d’autre que du dopage pur et dur) mais elles rappellent que le cyclisme paie, année après année, un lourd tribut à la triche. Surtout car c’est sans doute le sport où la recherche du dopage est la plus efficace.

PS : J’ai fait le week-end dernier le parcours du Contre la Montre de la neuvième étape (Arc-et-Senans – Besançon). Mon temps équivaut très exactement au double de celui de Tony Martin, Champion du monde de la spécialité et douzième le 9 juillet dernier. Je n’aurais donc pas gagné le Tour de France cette année…

LE FOCUS DU MOIS : LE RECRUTEMENT DU PARIS SAINT GERMAIN

Un évènement a tout de même marqué la planète football durant le mois de juillet, consacré habituellement aux stages de reprises, rumeurs de transfert, et espoirs en tous genres pour les supporters. Le PSG a frappé très fort avec l’arrivée de deux joueurs de classe mondiale avec le défenseur central brésilien Thiago Silva et, surtout, l’attaquant suédois Zlatan Ibrahimović.

Zlatan

La conférence de presse où il était présenté était assez surréaliste. Je l’ai regardée et voir inscrit en bandeau, « Zlatan Ibrahimović, attaquant du PSG » avait quelque chose d’assez lunaire. C’est sans doute la première immense star (pour moi, Ibra est sans problème dans le Top 10 mondial, voire mieux parfois) à venir en France dans la pleine force de l’âge. Cela fait passer le club parisien dans une autre dimension, bien plus européenne, voire mondiale, que seulement française. En effet, avec une telle équipe (Sirigu – Jallet, Alex, Silva, Maxwell – Motta, Sissoko, Pastore – Lavezzi, Ibrahimović, Ménez, sans parler des remplaçants), le PSG ne devrait pas vraiment être inquiété en Championnat de France où ses matchs à l’extérieur vont plus s’apparenter à de véritables shows (imaginez Zlatan à Ajaccio, à Brest ou à Troyes…) qu’à des matchs de football à proprement parler. Du point de vue sportif, le coup est énorme. Il ne l’est pas moins du côté médiatique car, avec une telle arrivée, le club de la capitale annonce à toutes les autres équipes européennes qu’ils sont prêts à rentrer dans la cour des grands, celle des quarts de finaliste réguliers de la Ligue des Champions (le Big Four (ou five) Anglais, le Bayern, Le Barça, le Real et les deux Milan).

Assez vite sont apparues les réactions que j’attendais, notamment des politiques, jamais avares de donner leur avis sur le monde du sport qui semble parfois les fasciner plus qu’autre chose. Pendant deux jours, le feu a été assez nourri sur le salaire jugé d’« indécent » ou de « mirobolant » par des hommes et femmes politiques de gauche comme de droite d’ailleurs. Je trouve ces réactions à la fois démagogiques et trompeuses car elles occultent une bonne partie de la réalité. On peut dire de façon tout à fait mesuré que payer quelqu’un 14,5 millions d’euros net d’impôt sur une année est une somme énorme, sans commune mesure avec ce que touche un Français moyen qui exerce correctement son métier. C’est bien vrai et je suis le premier à le reconnaître. Mais, Zlatan est, comme je l’ai déjà dit, un des membres du Top 10 des joueurs du sport le plus populaire (et de loin) dans le monde. Il donne donc du plaisir par son jeu à des millions, voire des milliards de personnes. Dans beaucoup de domaines qui sont populaires, les meilleurs gagnent des sommes immenses. Je ne parlerai pas ici des salaires des meilleurs lanceurs de base-ball, golfeurs, joueurs de football américain ou basketteurs de la NBA. Mais, par exemple, en 2011, Leonardo DiCaprio, que l’on peut considérer comme l’un des meilleurs acteurs aujourd’hui sur la planète, a touché pas moins de 77 millions de $. Même en France, lors de l’année de sortie de Bienvenue chez les Ch’tis, Danny Boon a empoché plus de 26 millions d’euros. Est-ce que les gens sont scandalisés de la même façon par de tels chiffres ? Visiblement non, ^puisque l’on n’en parle pas dans les mêmes termes.

De plus, qui paie ce salaire ? Ce ne sont pas des fonds publics, loin de là, et heureusement… Ce sont des fonds privés, qataris, qui investissent dans le club parisien dans une logique de visibilité à l’échelle mondiale. Et attention, ce n’est pas comme le Cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan qui a pris le contrôle de Manchester City et qui l’utilise comme un « jouet » avec son « argent de poche ». La logique des qataris est beaucoup moins désintéressée financièrement et s’ils estiment qu’il est « rentable » (en termes d’image, donc et pas forcément financièrement) de payer une telle somme pour ce joueur, c’est qu’ils ont leurs raisons. On peut regretter que, pour avoir un grand club de foot à Paris, il faille de l’argent-qui provienne de l’étranger, mais on s’est assez plaint du manque de compétitivité des clubs français à l’échelle européenne pour ne pas voir d’un bon œil l’arrivée d’une telle manne financière et les grands joueurs qui vont avec car l’argent ne fait pas forcément tout et il faut saluer le travail des dirigeant qui ont réussi à convaincre de tels stars de signer dans un club qui apparaît encore en construction. Enfin, un dernier point, que les politiques ne soulèvent jamais mais qui est tout de même assez important. Il s’agit du gain pour les caisses de l’Etat français de l’arrivée d’un tel joueur. En effet, pour garantir un tel salaire net, il va falloir que le club débourse une somme astronomique en impôts de tous genres. Les chiffres avancés parlent de sommes comprises entre 20 et 50 millions d’euros au total sur une année qui rentreraient dans les caisses de l’Etat, uniquement pour Zlatan (suivant l’application de la « Taxe Hollande »). Je ne suis pas fiscaliste donc je ne m’aventurerai pas sur ce chemin mais les rentrées d’argent vont de toute façon être colossales. Et quand un supporter ou un touriste achètera son maillot floqué à 100 euros dans la boutique du club, les 20% de TVA ne vont-ils pas revenir dans les caisses de l’Etat ? Je ne veux pas ici faire de la démagogie inverse en disant que l’arrivée de Zlatan va renflouer les caisses de l’Etat mais j’aimerais juste que les réactions soient plus mesurées et que tous ceux qui parlent pèsent un peu le pour et le contre d’une telle arrivée…

Zlatan




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