Toggle navigation
TimFaitSonCinema

UN MOIS DE SPORT #6 : FÉVRIER 2012

 L'Article


A RETENIR

Port Saïd

Ce mois de février a pour le moins très mal commencé avec l’horrible catastrophe du stade de Port-Saïd où près de 75 personnes ont trouvé la mort dans des affrontements entre supporters dans l’enceinte même du stade. Des évènements forcément liés au contexte politique complexe dans le pays ainsi qu’à une rancœur tenace entre les fans des deux équipes et qui montrent que le sport, et plus particulièrement le football, peut être utilisé comme un moyen de manifestation, voire même de propagande. Ce n’est pas son rôle et ce type d’évènements doit nous rappeler qu’il nous faut nous battre contre toute récupération d’un évènement.

Zambie

En Afrique, mis à part ce drame, le football a été marqué par la Coupe d’Afrique des Nations, organisée (dans des stades complètement vides) en Guinée-Equatoriale et au Gabon. Je dois avouer n’avoir vu aucun match mais de l’avis de beaucoup, ce n’était pas techniquement la meilleure des compétitions. Le vainqueur final, la Zambie, permet tout de même de rappeler, et c’est agréable, que, dans ce sport, un esprit d’équipe, une vraie force collective et l’habitude de jouer souvent ensemble peuvent triompher d’une équipe plus composée de stars (la Côte d’Ivoire). Dider Drogba passe encore à côté de la consécration pour son pays, alors qu’il a raté un penalty dans le temps réglementaire, qui aurait pu délivrer tout un peuple…

RF Rotterdam

Enfin, en tennis, février est le mois habituel de « repos » pour les meilleurs mondiaux, puisque l’Open d’Australie est souvent considéré comme le dernier évènement de la saison en termes de programmation physique et mentale. Cette année, Roger Federer a décidé de s’inscrire à Rotterdam, en indoor, tournoi qu’il a remporté en produisant encore un tennis de très haut niveau et en désossant Juan Martin Del Potro en finale après un match beaucoup plus compliqué contre Davydenko au tour précédent. Il montre qu’il est encore tout à fait dans le coup et qu’il faudra encore compter sur lui… Comme toujours !

LE TOP : Le 29 février

C’est tout bête, mais le fait qu’il y ait un 29 février est quelque chose de très important dans une année sportive. Ca annonce en effet les plus belles années, celles qui sont bissextiles et donc dotées de Jeux Olympiques d’Eté mais aussi d’un Euro de football. Belle année en perspective…

Giroud

D’ailleurs de football, parlons-en, puisque cette date marquait aussi les 100 jours avant le début de cette compétition et était l’occasion de voir à l’œuvre une dernière fois avant la fin de la saison les équipes nationales et notamment la France. Celle-ci se rendait en Allemagne, dans l’antre de l’une des sélections que l’on considère comme la meilleure au monde (plutôt à juste titre d’ailleurs). Il manquait tout de même quelques éléments d’importance à la Mannschaft (Schweinsteiger, Lahm, Mertesacker,…) mais j’étais vraiment persuadé que la France ne ferait pas le poids et subirait une sévère défaite qui la plongerait dans un gros doute avant le début de l’Euro, comme cela avait été le cas en 2012 (défaite calamiteuse face à l’Espagne, à domicile).


Equipe

Quelle n’a pas été ma surprise en écoutant à la radio puis en visionnant ce match, l’un des tout meilleurs (si ce n’est le meilleur avec ce fameux match en Bosnie) de l’équipe de France sous l’ère Blanc. Une animation plutôt honnête, un Debuchy des grands soirs, un attaquant (Giroud) qui remplace efficacement le titulaire habituel (Benzema), une défense plutôt solide…

Tout n’est pas parfait, loin de là, et la France n’est pas tout d’un coup propulsée favorite de l’Euro prochain, mais, pour la confiance, cela fait tout de même du bien et cela montre une forme de progression pas forcément évident à voir sur l’année 2011…

LE FLOP : Le Tournoi des VI Nations

Je sens que je vais attiser une polémique mais je me lance quand même. Je suis pour un Tournoi des Six Nations tous les deux ans et plus particulièrement les années impaires. En effet, le calendrier devient tel que les meilleurs joueurs jouent maintenant toute l’année, presque sans interruption, et cela dans un sport qui est devenu de plus en plus physique et brutal (cela pourrait faire l’objet d’un article complet). De telles cadences ne sont plus humainement possibles pour des hommes qui vont devenir à terme des machines. Il faut faire des coupes franches dans le calendrier si l’on veut éviter les blessures. La problématique est encore renforcée pour un Top 14 complètement faussé par les doublons (je crois que onze matchs sur vingt-six seront joués sans les internationaux cette saison). Le Tournoi me semble une bonne variable d’ajustement…


tournoi

Bien sûr, cette compétition a un côté vraiment charmant : ça rappelle les froides après-midi d’hiver passées devant la télé à ferrailler avec nos compères britanniques que l’on aime bien (tout le monde) ou pas (l’Angleterre). C’est aussi la compétition où les hymnes sont les plus beaux, et de loin (ah, le Flowers of Scotland chanté a capella montant des travées de Murrayfield…). Mais en la jouant tous les ans, on dénature selon moi son intérêt et sa vraie valeur. Une victoire ne devient presque que conjoncturelle et seul un Grand Chelem a vraiment de la valeur. En organisant tous les deux ans cette compétition, elle retrouverait à mes yeux une vraie force et un vif intérêt. De plus, en le jouant en années impaires, cela permettrait d’alléger les années post-coupe du monde qui sont complètement démentes ainsi que de faire un vrai tournoi de préparation en année de coupe du monde. Malheureusement, je pense que ce vœu est pieux puisque les intérêts, notamment économiques, sont tels que personne ne voudra toucher au sacro-saint Tournoi des VI Nations annuel. Et c’est le même problème pour la Coupe Davis, mais là, on pourra en parler plus tard…

LE FOCUS DU MOIS : La gestion du froid en France

Samedi 11 février, Stade de France, 20h55, l’arbitre, Mr Lawrence, l’annonce : «No game ». La France ne jouera pas contre l’Irlande dans le cadre du Tournoi des VI Nations. C’est la mise en lumière la plus flagrante de deux semaines où les différentes autorités n’ont pas su faire face à un évènement qui n’est pas non plus si rare que cela : le froid, même s’il semble avoir été exceptionnel cette année. Le football a connu des péripéties similaires avec des annulations de match au dernier moment, ou même après dix minutes de jeu (lors de cet incroyable Saint-Etienne – Lorient dont on se demande encore comment il n’a pas débuté). Pour les joueurs en eux-mêmes, ce n’est pas si grave que cela mais ça l’est bien pour les spectateurs qui se sont mis en danger sur des routes verglacées pour venir soutenir leurs favoris. Dans de nombreux cas, les matchs auraient pu être reportés bien avant que les spectateurs se rendent dans les stades.

stade de france

Mais sur le cas précis du rugby, il y a tout de même plusieurs éléments à soulever et à questionner. Ils sont d’ordre à la fois structurel et conjoncturel. D’abord, comment se fait-il qu’en France, un pays tout de même assez reconnu et performant en sport, le plus grand stade ne soit pas capable d’accueillir correctement un match dans n’importe quelle condition. Ce stade a tout de même été construit en 1998, soit il ya quinze ans environ (ce qui n’est pas si énorme) et il semble déjà complètement désuet et en retard sur tous les autres stades européens… C’est assez triste et cela montre bien que la France n’est pas dans la même catégorie que les autres pays à ce niveau (il n’y a qu’à voir la splendeur du Millenium de Cardiff pour s’en rendre compte)… De plus, comment est-il possible de programmer un match de rugby à 21 heures, un samedi en plein cœur de l’hiver ? Bien sûr, on me répondra que le problème du froid ne s’était jamais posé. Mais tout de même, c’est un peu aberrant, non ? A qui la faute : organisateur, télévisions ?? Toujours est-il que, su ce coup-là, ce sont les spectateurs qui en ont le plus pâti.

annulation

Ensuite, d’un point de vue conjoncturel, la situation a été plus que mal gérée par tous les acteurs. Honnêtement, tout le monde se doutait depuis le milieu de semaine qu’un match de haut niveau aurait du mal à se tenir à une heure pareille, avec des températures annoncées entre -10° et -12 °. Même si le match pouvait commencer, en deux heures, le sol aurait été gelé, c’était écrit d’avance… Mais les différentes personnes en charge de l’organisation ont préféré maintenir le protocole habituel et donc poursuivre dans leur rêve de jouer ce match. Pourquoi ne pas avoir fait le test le soir d’avant pour voir comment la pelouse réagissait ? Pourquoi avoir débâché trois heures (!!!) avant le coup d’envoi une pelouse déjà pas forcément en très bon état ? Autant de questions qui trouvent aujourd’hui des réponses assez contradictoires et en tout cas très « administratives ». Pour tous les gens qui ont payé leur trajet et leur billet pour assister à une belle fête du rugby, cela reste maigre, beaucoup trop maigre…




 Rédiger Un Commentaire