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UN MOIS DE SPORT #7 : MARS 2012

 L'Article


A RETENIR

Rapidement, avant de développer plus précisément certains évènements en particulier, revenons sur d’autres qui ont marqué ce mois de mars, il faut le dire, assez riche en termes de sport.

McLaren

Déjà, il y a eu le début de la saison de Formule 1 avec deux grands prix au bout du monde (Australie et Malaisie). Ca semble plutôt bien parti avec du suspense, des courses qui ont l’air assez rythmée et même si les nouvelles F1 ont un drôle d’air avec leur « nez cassé » (sauf les McLaren qui restent, évidemment, les plus classes), on semble parti pour une jolie saison. Il faut noter la présence de trois français, l’un se battant régulièrement pour le top 10 (Romain Grosjean sur Lotus), l’autre se battant pour rentrer dans les points (Jean-Eric Vergne sur Toro Rosso) et le dernier luttant pour ne pas être dernier (Charles Pic sur Marussia).

Federer

Il y a aussi le retour des gros bras et des gros tournois en tennis même si le mois de février a plutôt été agréable pour les fans de Federer avec ses deux victoires. Les deux « mini grands chelems » d’Indian Wells et de Miami avec leur semaine et demi de compétition et leur tableau de 96 joueurs ont permis à tout le monde de se retrouver. Federer a prouvé à Indian Wells qu’il était bel et bien de retour en gagnant le tournoi de main de maître avant de connaître une baisse physique la semaine suivante à Miami face à Roddick. Tous les autres joueurs ont aussi connu des hauts et des bas. Rien de bien nouveau, donc. Place maintenant à la Coupe Davis puis à la saison sur terre où tout peut changer.

6 nations

Enfin, un petit mot sur la fin du Tournoi des 6 Nations pour la France avec ces trois matchs consécutifs plutôt décevants : nul contre les Irlandais puis défaite face aux Anglais et chez les Gallois. Pas bien glorieux dans l’ensemble et un jeu toujours aussi difficile à lire et à comprendre, sauf que maintenant, même la défense n’est pas vraiment au niveau. Mais il paraît que Marc Lievremont était un si mauvais entraîneur qu’aucun joueur ne comprenait et qu’avec Philippe Saint André, tout allait être beaucoup mieux. Je ne rajoute rien de plus…

Saluons tout de même la fin de carrière en bleu de trois immenses guerriers qui vont bien nous manquer, notamment dans leur impact en défense : Julien Bonnaire, Lionel Nallet et William Servat.


LE TOP : La belle santé des sports d’hiver français

Jason Lamy Chapuis

Mars, c’est le printemps et donc aussi, malheureusement, la fin des saisons de sports d’hiver. Et cette année, côté français, on a vraiment été gâté avec des résultats géniaux : confirmations (Jason Lamy Chapuis qui remporte sa troisième Coupe du Monde d’affilée en combinée nordique), des vraies révélations (Alexis Pinturault, dixième de la Coupe du Monde de ski alpin avec des performances vraiment très intéressantes pour son jeune âge) et une énorme satisfaction avec la saison du biathlon français.

Martin Fourcade

J’écrivais un billet à la sortie de Championnats du Monde parfaits pour la France (8 médailles dont 3 d’or et 5 d’argent) sur le fait que le biathlon se devait de sortir d’un brouillard médiatique bien injuste. D’ailleurs, à ce sujet, la nouvelle chaîne de la TNT produite par le groupe L’Equipe et sans doute disponible à la rentrée scolaire 2012 a annoncé vouloir diffuser du biathlon. Une bonne nouvelle en perspective ?La dernière épreuve de l’année, en Russie, le week-end suivant a couronné Martin Fourcade vainqueur du classement général de la Coupe du Monde de ce sport. C’est une immense consécration pour ce coureur encore tout jeune et qui possède une bonne marge de progression. Malheureusement, je pense qu’il sera oublié lorsqu’il faudra désigner le sportif de l’année 2012. Et c’est bien dommage.

Il y aura eu des podiums dans de nombreuses disciplines, quelques déceptions, bien sûr (Jean-Baptiste Grange et saison pourrie par les blessures, Tessa Worley et sa fin de saison tronquée qui lui enlève tout espoir de petit globe en géant) mais surtout beaucoup de bonheur. Il faut que cette dynamique se poursuive encore pendant deux années afin de faire de magnifiques Jeux Olympiques d’Hiver à Sotchi en 2014.


Champions league

LE FLOP : Les clubs français en Coupe d’Europe de football

Depuis mi-février, le grand barnum de la Coupe d’Europe a repris. Nous sommes le 4 avril et il n’y a plus un seul club français qualifié. Marseille, notre dernier représentant vient d’être éliminé par le Bayern Munich, sa force offensive incroyable, son stade magnifique et son public qui le supporte (je dis cela parce que l’ambiance à Marseille pour l’aller était vraiment indigne d’un tel évènement. Plus personne au bataillon, que ce soit en Ligue des Champions ou, pire, en Ligue Europa (en même temps, cela fait presque quatre mois qu’il n’y a plus de clubs français dans cette compétition avec l’élimination précoce du Paris Saint Germain et de Rennes). La conséquence principale est la suivante : le Portugal nous passe devant à l’indice UEFA (avant que la Russie, l’Ukraine ou la Grèce ne tardent pas à en faire de même) Cela marque la fin d’une époque où la France était de façon incontestable la cinquième (voire même la quatrième) force européenne en matière de football. On peut tout de même rediscuter de ce classement car, selon moi, le championnat français est bien plus dense que tous ses rivaux. Mais le problème reste posé : comment notre football peut être aussi absent de ces joutes européennes, quels que soient les étages ?

Lyon a commis une faute professionnelle face à l’Apoël Nicosie. Jamais, un club comme l’Olympique Lyonnais n’aurait du se faire éliminer par une équipe d’une telle faiblesse. Forcément, cela plombe le bilan français car avec deux clubs en quart, les perspectives n’étaient pas les mêmes. Marseille a réussi à atteindre ce stade, mais, honnêtement, quand on voit l’état de son adversaire (un Inter de Milan en pleine déliquescence) et le niveau de jeu pratiqué par Marseille (la Grèce version 2004 était à côté un modèle de technicité et d’esprit offensif), on se dit quand même que l’on n’est pas loin du miracle. D’ailleurs, la double confrontation conter le Bayern Munich l’a cruellement mis en lumière. En Ligue des Champions, à ce niveau, il y a clairement une lacune en termes de moyens (ça, on ne peut pas y faire grand chose), amis surtout, plus grave, un vrai manque d’ambition. Quand on voit que Lyon était satisfait de son nul 0-0 à domicile face à Nicosie, c’est à se poser des questions, tout de même. Mais le problème est différent dans la deuxième coupe d’Europe où, là, les clubs représentés sont moins prestigieux et moins fortunés mais où les clubs français sont depuis plusieurs années sont complètement ridicules (aucun qualifié en quarts de finale depuis 2009 et aucun en demi-finale depuis 2004).

Europa League

Il y a quelque chose que je ne comprendrai jamais vraiment : pourquoi, pendant la saison, tous les clubs français n’ont qu’un seul souhait – « être européen » – et quand ils arrivent effectivement à atteindre la deuxième compétition (cette fameuse Ligue Europa), ils ne la jouent pas à fond. Ce n’est pas normal qu’il n’y ait aucun club français au printemps dans cette compétition où les quarts de finale mettent au prise des clubs qui n’ont vraiment pas un niveau plus élevé que nos représentants hexagonaux (ou si c’est le cas pour le Metalist Kharkiv, il faudra m’expliquer comment). On vient ensuite nous expliquer que cette compétition ne fait pas gagner tant d’argent que cela, qu’elle engendre une surcharge dans le calendrier, que les déplacements sont exotiques, etc… Rennes a joué cette année l’Udinese (Italie), l’Atletico Madrid (Espagne) et le Celtic Glasgow (Ecosse). Ce dernier argument est donc difficilement recevable. La vérité, c’est que les clubs français ne jouent pas cette coupe d’Europe parce qu’ils sont obnubilés par leur performance dans le championnat de France où le moindre match prend allure de traquenard et où le moindre point perdu fait perdre trois ou quatre places. Mais pourquoi se battent-ils ainsi ? Tout simplement pour être européen !!!... Il y a bien un véritable problème qu’il va falloir régler au plus vite, sous peine d’être peu à peu mis de côté dans un marché qui devient de plus en plus juteux financièrement.


Messi

LE FOCUS DU MOIS : Messi est-il le plus grand joueur de football de tous les temps ?

Ce mois-ci, Lionel Messi a accompli deux exploits majeurs. Le 7 mars, il devient le premier joueur de l’histoire à marquer cinq buts dans le même math de Ligue des Champions puis le 20 mars, à 24 ans, il devient le meilleur buteur du Barca en dépassant César, un attaquant des années 50 et 60. Le compteur est aujourd’hui à 237 buts. Cette saison, Messi, c’est 47 matchs pour 57 buts et 23 passes décisives (statistiques arrêtées au 4 avril 2012).

Tous ces chiffres donnent forcément le vertige et l’accumulation de saisons tout simplement exceptionnelles sur le plan individuel et collectif nous amènent à nous poser la question ultime, celle qui divise tant, qui provoque des commentaires infinis sur les sites internet : Messi est-il, à 24 ans seulement, le plus grand footballeur de tous les temps ?

Messi

Commençons par préciser que cette question n’attend pas de réponse définitive car il n’y en n’a pas. C’est tout simplement impossible de comparer des époques où la médiatisation est différente, tout comme le matériel utilisé ou encore le football pratiqué. Chaque génération a ses idoles de jeunesse et ses modèles. Ainsi, pour moi, Ronaldo (le vrai) est un joueur à part dans l’histoire du football. De plus, dans un sport collectif, le palmarès ne peut pas autant faire la différence que dans un sport individuel : Ryan Giggs le Gallois n’a jamais joué une grande compétition mais qui peut affirmer que c’est un moins bon footballeur que Candela (désolé pour lui, c’est le premier exemple qui m’est venu), pourtant vainqueur d’une Coupe du Monde et d’un Euro ? Enfin, on ne pourra jamais faire jouer l’un contre l’autre Di Stefano, Pelé, Maradona, Platini, Zidane et Messi. C’est tout cela qui fait le charme de ce genre de questions. Forcément, c’est logique que je réponde cela car c’est celui que je peux voir jouer le plus souvent.

Ce qui m’impressionne chez lui, au-delà de son aisance technique juste incroyable, c’est la façon dont il répète tous les matchs ou presque ses performances. Quand il ne marque pas pendant trois matchs, la presse espagnole parle de perte de confiance, voire même parfois de crise. Cela montre la régularité de ce joueur à des hauteurs footballistiques stratosphériques. Pelé, par exemple, n’avait pas la même pression à chaque match et jouait avec beaucoup moins d’intensité un grand nombre de matchs. De plus, Messi a une réelle capacité à se sublimer dans les grands rendez-vous avec son club. Il a marqué lors des deux finales de Ligue des Champions qu’il a disputé, il a toujours produit de très grands matchs lors des clasico. Il a tout de même réussi l’exploit assez faramineux de marquer et de délivrer une passe décisive dans chacune des compétitions où il a participé en 2011. Je crois que tout est dit.

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Il y a souvent deux arguments qui reviennent chez ceux qui disent que Messi est un très bon joueur mais pas plus. Le premier est celui de dire qu’il est au milieu de joueurs exceptionnels dans son club et qu’il faudrait donc voir ce que ça donne autre part. Si c’est bien sûr vrai que Messi possède à ses côtés des footballeurs de grand talent, la première chose à dire est que les grands joueurs ont rarement joué avec des peintres à leur côté. Ensuite, ce qu’il faut se dire, c’est qu’alors qu’il n’avait que 22 ans, tout le jeu d’une institution comme le Barca tournait autour de lui. On peut même dire que Guardiola a en partie réinventé la façon de jouer du club en fonction de lui. Cela montre donc qu’il a une influence énorme sur toute l’équipe. Pourquoi faudrait-il qu’il aille dans un autre club alors qu’il est si bien à Barcelone et que tout le monde joue pour lui dans un style de jeu qui lui sied à merveille ? Le deuxième argument est celui de son palmarès vierge en équipe d’Argentine et de son influence globale dans cette équipe. La première chose à dire est qu’il suffit de regarder ses statistiques pour se rendre compte qu’il a des statistiques tout de même plutôt correctes avec 22 buts en 67 matchs mais aussi qu’en 2010, lors de la Coupe du Monde, il a clairement été le seul à surnager dans le marasme ambiant de cette équipe où Maradona le faisait jouer quasiment milieu défensif.

Pour toutes ces raisons, je décide de me mouiller un peu et, de façon tout à fait personnelle, j’ai envie de répondre oui. Selon moi, Messi est bien un phénomène qui mérite déjà d’être considéré comme le plus grand joueur de tous les temps. Mais c’est tout à fait subjectif et vous avez le droit de ne pas être d’accord.




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