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UN MOIS DE SPORT #8 : AVRIL 2012

 L'Article


Ce mois-ci, pas de Top et de Flop, parce qu’il n’y a pas grand-chose à dire sur un mois d’avril où beaucoup de compétitions sont en cours et touchent à leur fin. Le mois de mai s’annonce ainsi passionnant.

A RETENIR

Traditionnellement, le mois d’avril est celui des grandes classiques cyclistes : les flandriennes avec leurs pavés et leurs petits monts puis la grande semaine des ardennaises, aux tracés plus escarpés. Pour la première catégorie, le belge Tom Boonen a écrasé la concurrence en remportant les trois courses majeures en trois semaines avec beaucoup d’aisance et un immense numéro dans le Paris-Roubaix (plus de 50 kilomètres en solitaire). On peut juste regretter la chute de Fabian Cancellara avant la grande explication du Tour des Flandres. Le duel avec le belge s’annonçait dément. Dans les ardennaises, courses un peu plus ouvertes par nature, ce sont des « seconds couteaux » de chez Astana (Gasparotto et Iglinsky) qui ont remporté les deux courses les plus importantes (l’Amstel et Liège-Bastogne-Liège) alors que Joaquin Rodriguez a pu faire parler ses qualités de jumper dans les terribles pentes du mur de Huy qui marque l’arrivé de la Flèche Wallonne. Une bonne campagne de classique, au final, même si les courses se sont plutôt déroulées sur des schémas… « classiques ».

Tom Boonen

Mais c’est aussi le début de la grande saison sur terre battue au tennis. Et là, visiblement, rien ne change, puisque Rafael Nadal remporte pour la huitième fois consécutive le tournoi de Monte-Carlo, sans perdre un set. Que dire de plus ? Pas grand-chose, malheureusement.

London 2012

Enfin, en vue du grand évènement de l’été (les Jeux Olympiques, bien sûr), la courses aux qualifications continue dans presque tous les sports, avec toute son absurdité puisque les règles sont loin d’être les mêmes suivants les sports. En athlétisme, par exemple, pour de nombreuses épreuves, la France pourra envoyer au maximum trois athlètes sans aucune chance de médaille alors que d’autres sports ne donnent qu’un seul quota. En cyclisme sur piste, en canoë-kayak ou dans d’autres disciplines, les chances de médailles pourraient être démultipliées chez les Français si plus d’un athlète pouvait participer… Mais bon, les règlements sont ainsi faits et il faut les accepter…

LE FOCUS DU MOIS : Guardiola parti, fin du « barcelonisme » ?

Pep Guardiola

Vendredi 27 avril, trois jours après une élimination douloureuse contre Chelsea en demi-finales de Ligue des Champions, Josep Guardiola, entraîneur du FC Barcelone, officialise ce qui se murmurait depuis une bonne semaine dans les coulisses du club catalan : il quittera son poste à la fin de la saison. Ce n’est pas vraiment une surprise mais plutôt un choc. Quand, en 2008, Joan Laporta, alors Président, était allé chercher celui qui n’était alors qu’entraîneur de la réserve, il y avait eu quelques doutes sur sa capacité à passer au plus haut niveau, dans un club mythique comme celui-là. Quatre ans plus tard, se souvenir de ces doutes pourrait prêter à sourire… En effet, Guardiola est devenu en un temps si court le plus grand entraîneur de l’histoire du Barca. Si l’on ne se fie qu’aux statistiques, le bilan de Guardiola est pour le moins impressionnant. En fait, c’est tout simplement un palmarès hors-norme.

Pep Guardiola

Treize titres qui se répartissent de la façon suivante :

o Deux Ligue des champions (2009, 2011) en plus de deux demi-finales (2010, 2012),

o Trois championnats d’Espagne (2009, 2010, 2011) en plus d’une deuxième place (2012),

o Une coupe d’Espagne (et peut-être une autre le 25 mai) (2009), en plus d’une finale (2011) et d’un quart de finale (2010),

o Deux Championnats du monde des clubs (2009, 2011),

o Trois Supercoupes d’Espagne (2009, 2010, 2011),

o Deux Supercoupes d’Europe (2009, 2011).

C’est encore, pour les férus de chiffres :

o 242 matchs pour 175 victoires (taux de 72%), 46 nuls et 21 défaites seulement,

o 618 buts marqués et 178 encaissés et un score moyen de 2,55 - 0,74.

Voilà pour les données brutes. Mais Pep Guardiola, c’est bien plus que cela dans l’histoire du club.

Pep Guardiola, c’est déjà le numéro 4 de la « dream team » du début des années 90 de Johan Cruyff. Cette position de libéro devant la défense a été « inventée » par le hollandais afin que celui-ci soit le véritable maître à penser et le régulateur de toute l’équipe. Quand il revient en tant qu’en traîneur, il remet véritablement à jour ce poste en le confiant à Yaya Touré puis à Sergio Busquets. Tout en étant le garant des traditions d’un Barca en 4-3-3, il a su réinventer perpétuellement le style de cette équipe. En 2010, lors d’un Clasico légendaire où Barcelone ira gagner 6-2 à Madrid, il place Lionel Messi au centre de l’attaque, en faux numéro 9 et donc Samuel Eto’o sur le côté droit de l’attaque. Idée de génie car c’est comme cela que le petit argentin est le plus déstabilisant pour les défenses. Aujourd’hui, c’est une méthode qui a fait des émules un peu partout en Europe. Cette année, il est même passé au 3-4-3, avec une réussite fluctuante, il est vrai. Il sera aussi toujours resté fidèle à sa ligne idéologique d’intégrer toujours plus de joueurs issus du centre de formation, la Masia dont sont issues tant de stars du football actuel.

Pep

Cet homme-là, c’est enfin une grande classe (en plus de tenues toujours tirées aux quatre épingles), une grande honnêteté (il a toujours voulu renouveler son contrat année par année pour voir quand il en aurait marre) sauf la fois où il était partie en diatribe contre Mourinho (le fameux : « Mou, tu es le put*** de chef ici ! »). Mais c’est aussi un caractère très fort qui n’aura pas supporté les écarts de nombreux joueurs et qui les aura fait partir du club (Deco, Ronaldinho, Eto’o ou Ibrahimovic). Pep Guardiola a peut-être fabriqué la plus belle équipe de club de tous les temps et a été l’instigateur de quelques monuments du football (ah, cette finale de Ligue des Champions 2011 !). Il m’a aussi fait aimer ce club, ces joueurs, et ce football. Car, regarder ce Barca jouer, c’est forcément un plaisir pour les amateurs. Pour tout cela, merci M. Pep Guardiola…

Avec son départ, c’est forcément une ère qui se referme du côté de Barcelone, mais je suis persuadé que l’on ne peut pas parler de fin de cycle. Le choix du successeur ne peut s’inscrire plus dans la continuité puisqu’il s’agit de l’actuel adjoint et grand ami de Guardiola, Tito Vilanova (ci-dessous à droite de Pep). C’était lui qui était le maître tacticien des dernières années. Il ne pourra donc que faire du bon boulot. De plus, les joueurs restent malgré tout relativement jeunes et il faudrait juste un banc un peu plus étoffé pour faire tourner afin de reposer des joueurs comme Xavi et Iniesta qui jouent non-stop depuis maintenant quatre ans et qui commencent sérieusement à tirer la langue, comme l’a montré la semaine fatidique au club cette saison (élimination face à Chelsea en Ligue des Champions et défaite à domicile contre Madrid qui offre le titre au Real).

Pep et Tito




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