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TimFaitSonCinema
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127 HEURES

C'est celle vraie d'Aron Ralston, un aventurier qui, en 2003, resta bloqué plus de cinq jours dans un canyon, le bras bloqué par une pierre. Pour en sortir vivant, il dut commettre l'impensable...
Verdict:
A partir d'une histoire très forte, Danny Boyle a parfois tendance à un peu trop en faire. Néanmoins, il réussit à garder l'émotion et la puissance du récit, notamment grâce à une grande performance de James Franco.
Coup de coeur:

James Franco

La date de sortie du film:

23.02.2011

Ce film est réalisé par

Danny BOYLE

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Après le triomphe de Slumdog Millionaire, Danny Boyle a décidé de passer à tout autre chose : une histoire vraie, bien plus tragique et impliquant beaucoup moins de monde (là, on ne voit presque qu'un seul personnage durant l'heure et demie). Pour autant, il ne quitte pas son style flamboyant qui fonctionnait si bien dans son film précédent, aussi parce que l'ambiance et le sujet s'y prêtaient. Là, c'est très différent mais le résultat est-il le même ? La réponse est plus mitigée...

Dans une situation comme celle-ci, et avec une histoire aussi forte (qui plus est, une histoire vraie), un réalisateur a deux solutions. Soit il choisit de rester dans le corps du personnage, soit il va dans son esprit. On peut ici établir une petite comparaison avec Buried, autre film dont le pitch ressemble (un peu) à celui de 127 heures. Le premier penchait clairement le corps, dans un choix qui s'avérait autant formel (comment faire techniquement durer un film de 90 minutes dans un cercueil ?) que scénaristique. Danny Boyle, lui, choisit de façon évidente la deuxième solution. Dès le début, c'est très clair, notamment avec un long travelling arrière qui nous fait passer de l'endroit où est bloqué Aron Ralston à une vue panoramique qui nous montre l'immensité du canyon.

De fait, d'entrée de jeu, Danny Boyle prend le parti de ne pas rester bloqué avec Aron Ralston au fond de la crevasse, puisqu'on s'échappe assez souvent (dans ses rêves, ses souvenirs, ses fantasmes). Tout cela donne à Danny Boyle l'occasion de déployer toute sa science des séquences clipesques (grosse musique, image très saccadée, split screen très présent). Pour cela, le réalisateur est plutôt doué mais le problème, c'est que c'est parfois un peu too much. On a un peu l'impression qu'il fait tout pour s'échapper d'une histoire très intime qui lui fait un peu « peur ». Car c'est là que se situe selon moi la grosse ambigüité du film.

Si Danny Boyle choisit de rentrer dans l'esprit d'Aron Ralston, le cheminement interne de celui-ci n'est presque pas montré. On ne sent pas vraiment ce qui a pu passer dans l'esprit d'un homme confronté à une situation plus qu'extrême. Le découragement, la résignation, l'espoir,... sont autant de sentiments qu'a du traverser au cours de ces cinq jours Aron Ralston. Et finalement, en s'échappant toujours, Danny Boyle perd un peu de la force principale de cette histoire : comment un homme seul et dans une situation désespérée peut en arriver à commettre ce qui semble complètement impensable ? Qu'est-ce qui le pousse à faire cela ? (d'ailleurs, pour les âmes un peu sensibles, la scène clé du film est assez difficile, même si très bien réalisée) C'est vraiment dommage qu'il manque toute cette dimension car c'est, selon moi, ce qui fait l'essence même de cette histoire, même si ce n'est sans doute pas le plus facile à montrer au cinéma.

Mais bon, globalement, la réalisation tient plutôt la route, avec quelques trouvailles et les défauts cité plus haut d'un style de Danny Boyle qui ne correspond pas forcément à cette histoire. Enfin, il faut saluer l'énorme performance de James Franco (le faux interview est un vrai régal) qui donne vraiment vie à son personnage. Il est un peu dommage que Danny Boyle n'ait pas plus insisté sur son cheminement intérieur, car les rares moments où c'est un peu fait, on voit que l'acteur principal est tout à fait capable de rendre tous les sentiments qui passent par la tête de son personnage.



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