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TimFaitSonCinema
Au tout début du vingtième siècle, Carl Jung tente d’appliquer à ses patients des traitements inspirés des théories de son maître, Sigmund Freud. Peu à peu, les relations entre les deux hommes vont se détériorer.
Verdict:
Un film assez dur à juger : un scénario pas adapté mais une réalisation formellement réussie. Le trio d’acteurs principaux s’en donne à cœur joie, avec une mention spéciale pour une Keira Knightley vraiment impressionnante.
Coup de coeur:

Keira Knightley

La date de sortie du film:

21.12.2011

Ce film est réalisé par

David CRONENBERG

Ce film est tagué dans:

Drame historique

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 La Critique


De façon assez étrange, c’est le premier film de David Cronenberg que je vais voir au cinéma. J’ai pourtant beaucoup apprécié ses deux précédents long-métrages, vus en DVD, et notamment A History of Violence que j’avais vraiment trouvé très bon, notamment dans cette façon de ne rien filmer de plus que ce qu’il est nécessaire de montrer. Là, Cronenbeg s’entoure d’un casting assez dément (Viggo Mortensen, comme toujours dernièrement, mais aussi Michael Fassbender, Keira Knightley et un petit rôle de Vincent Cassel) pour faire un film au sujet vraiment bizarre, qui ne ressemble pas du tout à ce qu’il a pu faire auparavant. Cela donne un film assez étrange dont on ne sait pas vraiment bien sur quel pied danser pour le juger.

Le film commence pourtant plutôt bien, au cours d’un premier quart d’heure assez hypnotisant autour de la relation qui naît entre le docteur Jung et une patiente gravement atteinte. Ça prend son temps tout en gardant un certain rythme et ça donne envie que le film puisse continuer de cette façon. Bref, ça tient la route. Mais, assez vite, à partir de la première rencontre entre Jung et Freud, les choses se gâtent quelque peu. Le film devient vraiment bavard et perd beaucoup de son intérêt. Il s’agit bien sûr de confrontations entre deux scientifiques sur des thèmes qui touchent directement l’intime. Ainsi, les problématiques de morale, de droit, de désir ou de plaisir sont questionnées mais de façon un peu trop théorique. Il n’y a pas vraiment d’incarnation de toutes ces notions, mis à part chez Jung lui-même mais ce n’est pas assez montré dans le détail. Il y a de plus des sauts dans le temps qui ne sont pas vraiment justifiés et qui arrivent un peu comme par enchantement. On reprend deux ou trois ans plus tard comme si de rien n’était, ce qui est parfois assez déroutant…

Le problème principal de ce film, c’est qu’on ne voit pas bien où il veut réellement en venir, s’il veut en venir quelque part, d’ailleurs. Il y a des dialogues, beaucoup, qui nous font comprendre les évolutions des théories chez les différents protagonistes. C’est intéressant un certain moment mais, honnêtement, ça devient lassant. En fait, on a l’impression que le film pourrait finir à tout moment, sans que cela soit choquant. C’est un peu ce qui se passe puisque la fin n’en est pas vraiment une et ce sont des textes qui nous apprennent le devenir de chacun des protagonistes de l’histoire. Ce film est en fait l’adaptation à la fois d’une pièce de théâtre et d’un livre. On voit très bien le premier aspect à travers les très longs dialogues entre les personnages, sans forcément que ces parole aient une véritable visée scénaristique. Tout cela donne un enchaînement parfois assez indigeste de théories plus ou moins fondées sur la psychanalyse.

Par contre, si le scénario est assez moyen (c’est le moins que l’on puisse dire), David Cronenberg parvient à garder de la vie dans son film grâce notamment à une réalisation de qualité. Il a un vrai sens du rythme et de la caméra. Les scènes de dialogues sont ainsi parfaitement tournées (alternance entre longs plans et montage plus rythmé) et cela permet au film de ne pas s’enfoncer. De plus, toute l’image est bercée d’une couleur assez rafraichissante, qui, de façon sans doute inconsciente (nous y voilà à l’inconscient freudien !!), nous rappelle la Suisse, ses paysages verdoyants et sa tranquillité légendaire. Il faut surtout dire que le film est en partie sauvé par le trio d’acteurs principaux. Viggo Mortensen promène son inénarrable présence lors des séquences où il apparaît. Michael Fassbender, tout en retenue, prouve une nouvelle fois qu’il est bien l’un des acteurs qui montent en ce moment. Enfin, Keira Knightley, de plus en plus rare au cinéma, se voit offrir un rôle où elle peut exprimer son vrai talent. Le premier quart d’heure du film est peut-être le plus impressionnant mais c’est dans les variations de sensibilité de toute la dernière partie du film qu’elle donne sa pleine mesure. Cronenberg ne s’est pas trompé sur le choix des acteurs et leur offre un terrain de jeu qui leur convient. Ceux-ci en profitent pour livrer des prestations remarquables et ainsi rehausser quelque peu l’impression générale sur ce drôle de film.



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