Alors, là, c’est effarant de voir qu’en un an, un réalisateur peut passer du tout au tout de telle manière. Ce film constitue en effet l’antithèse absolue de son précédent long métrage, Les Noces Rebelles (par ailleurs excellent). Alors que ce dernier avait tous les éléments d’une machine hollywoodienne (le retour du couple le plus attendu – Di Caprio et Winslet – en sus), Away we go ressemble à beaucoup de niveaux à un film indépendant américain de la nouvelle génération (beaucoup d’éléments m’ont fait penser à Little Miss Sunshine et rien que l’affiche ressemble à celle de Juno) avec un couple d’acteurs relativement inconnus. De plus, alors que dans Les Noces Rebelles, c’était la désintégration progressive d’un couple qui était étudié, c’est ici une forme de renforcement du couple par l’arrivée d’un bébé qui est montrée.

Fini les comparaisons et intéressons nous à ce film, dans ce qu’il a de singulier. Pour commencer, c’est souvent très drôle : les dialogues sont très travaillés et les personnages très bien interprétés (ce John Krasinski est très amusant…). Mais ce sont surtout les situations en elles-mêmes qui sont cocasses. Et c’est là, selon moi, une des faiblesses de ce film. En effet, on a à faire à une sorte de succession de mini sketchs, à chaque ville traversée, avec des personnages aux caractéristiques bien tranchées et ainsi complètement caricaturaux (les beaufs à Phoenix, les babas-cool à Madison). C’est un peu dommage car on est pris dans ce tourbillon et on a assez peu de temps seul avec les deux personnages principaux, qui sont quand même la clé de voûte du film.

Seule une scène, à la fin du film, est vraiment émouvante, une sorte de « mariage » sur un trampoline (dis comme ça, ça en jette !) et je trouve que le film aurait pu se finir là-dessus (c’est marrant, dans Les Noces Rebelles aussi, j’aurais bien fini le film cinq minutes plus tôt). C’est quand même pas mal, malgré tout.