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TimFaitSonCinema
16 / 20  (0)

CARANCHO

Lui est un avocat véreux qui embrouille les victimes d'accidents de la route pour le compte d'une sorte de mafia. Elle est urgentiste et est obligée de se droguer pour tenir dans un emploi du temps plus que rempli en gardes et à l'hôpital. Lorsqu'ils se rencontrent, ils ont un coup de foudre. Mais le danger n'est jamais bien loin.
Verdict:
Un bon film qui marie thriller et histoire d'amour, ce qui fait sa force mais ce qui lui fait perdre aussi un peu de sa clarté. A voir.
Coup de coeur:

Quelques plans vraiment exceptionnels

La date de sortie du film:

02.02.2011

Ce film est réalisé par

Pablo TRAPERO

Ce film est tagué dans:

Film policier

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 La Critique


Le générique de début donne tout de suite le ton : une alternance d'images en noirs et blanc d'un accident de la route et des différents producteurs, coproducteurs et autres acteurs. Tout cela sur un tango moderne dont la partie rythmique claque presque comme un coup de pistolet. Pendant plus d'une heure et demie, ce style assez nerveux ne va pas nous lâcher. Et ce n'est pas pour nous déplaire...

Tout le film se passe dans une ambiance qui colle parfaitement aux deux personnages principaux : il fait le plus souvent noir, les pièces sont sombres, le sang est très présent. Tout cela est en rapport direct avec l'idée de mort qui n'est jamais bien loin. C'est même l'élément principal au cœur du film : c'est la mort qui est le centre de l'activité des deux personnages (Ricardo Darin, le Esposito de Dans ses yeux, très bon et Martina Gusman, plutôt convaincante) et qui les réunit. D'ailleurs, ces deux protagonistes sont très intéressants car ce sont ni des héros, ni des antihéros. Tous deux sont dans un espèce d'entre-deux. Ainsi, il n'y a aucun manichéisme dans le traitement qui est fait de leur histoire. Ils ont tous deux des bons et des moins bons côtés, que le spectateur apprend à connaître et à comprendre.

Ce qui fait la force mais aussi la défaut majeur de ce film, c'est qu'il est toujours entre deux eaux. Je vais m'en expliquer. Le film oscille un peu toujours entre deux histoires : celle du personnage central masculin qui soit régler certaines affaires puisqu'il doit de l'argent à ses employeurs et l'histoire d'amour qu'il a avec la jeune urgentiste. Les deux histoires vont finir par se rejoindre mais pas forcément de la façon la plus claire possible. L'histoire d'amour semble prendre de plus en plus d'importance à partir du milieu du film (comme le montre la très longue (et magnifique d'ailleurs) séquence de la danse entre les deux personnages) et alors, l'affaire que doit régler l'avocat n'est là qu'en toile de fond et comme « problème » pour leur amour. Mais on ne comprend pas bien de quoi il en retourne réellement. D'ailleurs, c'est un problème assez global dans le film. Il y a un petit manque de clarté mais je suis persuadé qu'en Argentine, les gens sont plus habitués et comprennent comment fonctionnent ces arnaques à la petite semaine. J'ai assimilé les bases mais, dans la pratique, cela me semble assez obscur... Passons, ce n'est pas le plus important dans ce film !

Le réalisateur utilise un style assez particulier, fait de beaucoup de flous et d'un nombre très important de plans longs (voire très longs). Parfois, la caméra est plus frénétique. Sa réalisation constitue elle aussi un entre-deux assez intéressant qui ne permet pas de placer le film dans une case bien définie à l'avance. Pablo Trapero nous offre par moments des séquences réellement exceptionnelles comme ce plan séquence de trois à quatre minutes à l'hôpital : de l'entrée à la sortie du bâtiment en passant par la salle de réanimation, tout ça sans coupure (je me demande pourquoi dans les films argentins, il y a de si beaux plans séquences...). Même s'il y a quelques temps morts, c'est un film que l'on peut qualifier de nerveux et plutôt bien (voire très bien) mis en scène. Les dix dernières minutes sont vraiment éblouissantes (pleines de rythmes et de suspense). Même si on se doute un peu de ce qui va se passer, la fin est vraiment bien amenée et nous laisse abasourdi, un peu groggy par tant de virtuosité.



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