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TimFaitSonCinema
En 1988, alors que les élections présidentielles battent leur plein, une prise d’otage de gendarmes a lieu en Nouvelle-Calédonie, les hommes du GIGN sont envoyés sur place mais les choses ne vont pas forcément se passer comme prévu.
Verdict:
Un film assez étrange où des passages vraiment réussis en côtoient d’autres plus discutables. Mais, globalement, ça tient quand même la route.
Coup de coeur:

La scène de l'assaut

La date de sortie du film:

16.11.2011

Ce film est réalisé par

Mathieu KASSOVITZ

Ce film est tagué dans:

Drame historique

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 La Critique


Plus d’un mois avant sa sortie, j’ai pu découvrir un film qui fait parler de lui depuis un certain temps. Il s’agit donc du nouveau Matthieu Kassovitz qui dépeint la prise d’otage de l’île d’Ouvéa à travers les yeux du commandant en chef du GIGN. Le réalisateur était présent et a pu, en fin de séance, éclairer un peu les spectateurs sur son film, les motivations qui l’ont conduit à le réaliser et l’impact qu’il en attend. Un échange plutôt intéressant même si, selon moi, tout était déjà dit dans un film que j’ai vraiment du mal à juger et dont je ne saurais vraiment dire s’il m’a plu ou pas.

Autour d’un épisode historique sans doute un peu méconnu et oublié, Kassovitz essaie de faire un film plus universel autour de la question de l’obéissance aux ordres. C’est notamment montré par cette voix-off un peu surfaite par moments et qui a tendance à généraliser les évènements qui se déroulent sur l’île. Elle est souvent de trop et se substitue de façon un peu artificielle à l’image, au lieu de l’accompagner, ce qui est toujours dommage. Le personnage central est donc le commandant en chef du GIGN (interprété par le réalisateur lui-même), qui se souvient des dix jours qui ont précédé le drame final, tout en essayant de comprendre les différentes raisons qui ont conduit à une telle issue tragique (une vingtaine de morts en tout). Le système du compte à rebours est donc utilisé (J- ?) et la façon dont Kassovitz fait monter peu à peu la pression est plutôt intéressante.

On comprend assez vite que les choses ne vont pas être simples pour le GIGN. En période électorale où la bataille fait rage entre le Président de gauche et son Premier Ministre de droite, l’armée est de la partie et les évènements vont peu à peu échapper à ceux qui sont censés arriver à une solution par la négociation. Dans ce conflit entre militaires et gendarmes, on a parfois l’impression que le réalisateur en rajoute un peu (c’est vraiment le concours de celui qui crie le plus fort). Néanmoins, Kassovitz est plutôt doué pour montrer rapidement (en quelques scènes, voir quelques mots) les changements dans la « politique » de règlement de la prise d’otage : d’une volonté de négocier à la prise de décision d’un assaut brutal. Par contre, je trouve que Kassovitz se rate un petit peu dans l’évocation de l’évolution de son personnage. Il se lie peu à peu aux preneurs d’otage mais est tiraillé entre sa hiérarchie et sa conscience (entre l’ordre et la morale, vous l’aurez compris). Je trouve qu’il est là-dessus soit trop léger – en n’approfondissant pas assez certains éléments – soit justement trop lourd, en en rajoutant des tonnes.

Certains passages m’ont fait penser à une sous-Ligne rouge dans la façon de montrer le lien entre des hommes armés et la beauté de la nature. Mais Kassovitz ne possède pas le talent de Malick (ça se saurait) pour faire de chaque plan une merveille. De plus, la musique de L’Ordre et la Morale n’est pas vraiment réussie, trop rythmique et répétitive. Néanmoins, pour la scène de l’assaut, Kassovitz fait très fort avec un plan séquence assez hallucinant (il a affirmé qu’il n’y avait aucun trucage) qui donne une vraie force à toute cette séquence, sorte de point culminant logique et attendu du long-métrage.



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