Toggle navigation
TimFaitSonCinema
A la fin des années 50, à Jackson, Mississipi, une jeune journaliste entreprend de braver les interdits de l’époque. Elle se met en tête d’écrire un livre sur les conditions de travail des bonnes de couleur noire dans une société encore ségrégée.
Verdict:
Un film qui, à cause d’une réalisation trop prévisible et souvent complètement gâtée, n’arrive pas à transcender un sujet pourtant intéressant. Sauvé en partie par le jeu des actrices.
Coup de coeur:

Les actrices en général

La date de sortie du film:

26.10.2011

Ce film est réalisé par

Tate TAYLOR

Ce film est tagué dans:

Drame

Chargement...


 La Critique


Adapté d’un best-seller mondial (que je n’ai pas lu), La couleur des sentiments s’avançait avec la réputation plutôt flatteuse du film fort qu’il était nécessaire d’aller voir. N’ayant pas grand-chose à faire d’autre, je suis donc allé à l’avant-première, sans véritable espoir de voir un grand film, mais plutôt l’envie de passer au moins un bon moment. Et j’ai plutôt été déçu pendant les presque deux heures trente que dure ce film. Mais, en fait, quand on reste jusqu’au bout du générique de fin (une nouvelle fois, j’étais seul dans la salle), on apprend que c’est en fait un film Disney. Et là, finalement, beaucoup de choses s’expliquent…

Même si les choses sont un peu plus nuancées que ça (encore que…), il y a vraiment les méchantes (toutes ces femmes de bonne famille qui jouent au bridge, ne s’occupent pas de leurs enfants et donnent des ordres à leurs bonnes) avec leur reine (la méchante des méchantes, pour ainsi dire les choses), les gentilles (toutes les bonnes qui obéissent docilement à ces ordres), un agent perturbateur (le personnage décalé de Cecilia Foote) et enfin celle qui se rebelle pour défendre les vraies et belles valeurs (la jeune journaliste). Tout cela donne un film tout de même un peu caricatural par moments. Le plus agaçant, c’est qu’on sent que le réalisateur (un véritable inconnu) n’a aucune prise sur son film, ni même aucune vision pour celui-ci. Tout doit rouler comme sur des rails, sans anicroches et sans surprises, comme si le cahier des charges était pré-écrit et qu’il ne fallait pas en déroger.

Le film se veut émouvant et sensible – l’histoire s’y prête –, mais rate quelque peu sa cible. Le meilleur exemple pour cela est la musique. Elle est composée par un maître du genre, Thomas Newman, et elle est intrinsèquement plutôt de qualité. Le problème vient plutôt de l’usage qui en est fait. La plupart du temps, le réalisateur a tendance à sortir les violons (au sens propre du terme) pour les moments qui doivent être émouvants : avec le petit plan rapproché qui va bien sur le visage en pleurs, tout est fait pour que le spectateur accompagne le personnage dans ses larmes. Avec moi, autant le dire, ça ne marche pas et le côté « prenons le spectateur par la main » a même tendance à grandement m’agacer… En fait, toute émotion est complètement anéantie par tous ces artifices beaucoup trop voyants de réalisation et le côté prévisible de tout le film. Pour le jeu du « devine quel va être le plan suivant », ce long métrage est assez jouissif car on trouve souvent la bonne réponse.

Pourtant le matériau de départ est intéressant, bien qu’assez peu original mais il manque, malgré la longueur du film, des éléments d’explication et d’approfondissements de certains personnages. C’est notamment le cas pour Skeeter, cette jeune journaliste qui revient après ses études dans sa ville natale. On ne comprend pas bien ce qui la différencie de celles qui étaient ses amies mais qui deviennent très vite des ennemies. Qu’est-ce qui la pousse réellement à se mettre en danger : l’amour que lui a porté sa bonne ou simplement une vision différente et progressiste de la société ? Ce personnage aurait vraiment mérité une attention plus importante en tant que point de départ de toute l’histoire. Mais c’est aussi le cas pour les bonnes en général… En général, le scénario s’arrête à mon sens trop sur des petits évènements et oublie de conter l’essentiel.

Un point assez essentiel sauve tout de même le film : le jeu des actrices dans leur ensemble. Même si les rôles ne sont pas forcément extrêmement compliqués car assez caricaturaux, toutes assurent plutôt bien et donnent un peu de vie à leur personnage, ce que la réalisation ne permet pas forcément… Jessica Chastain, même si elle en fait un peu trop dans son personnage de « fofolle », montre l’étendue de sa panoplie après son rôle de mère aimante dans The Tree of Life. Bryce Dallas Howard prouve aussi qu’elle est une bonne actrice en devenir. Bref, de ce côté-là, c’est plutôt une réussite.

Je me rends bien compte que j’ai sans doute été un peu méchant dans cette chronique. Il y a bon nombre de films qui sont bien pires que celui-ci mais, honnêtement, il ne m’a pas plu. C’est vraiment le type de longs métrages dont il ne faut surtout pas écrire la critique en sortant directement de la salle de cinéma, sous le coup de l’agacement. Au final, ce n’est pas si mauvais que ça, mais bon, il n’y a tout de même pas grand-chose à en tirer…


Avatar Gravatar

mh 24.10.2011, 19:02

Oui, tu as été un peu méchant, et même relativement beaucoup , dans ton commentaire : moi, j'ai beaucoup aimé ce film. J'ai pleuré à certains moments même si c'était peut-être téléguidé...J'ai été prise par l'histoire, je n'avais pas lu le livre non pls, ; j'ai beaucoup ri aussi de la caricature des "vilaines américaines" et au final, je ne me suis pas ennuyée un quart de seconde.
Mais je suis moins attentive que toi aux détails techniques et aussi, il paraît que c'est un film de femmes, alors !
mh


 Rédiger Un Commentaire