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TimFaitSonCinema
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LE HAVRE

Marcel Marx est un vieil homme, cireur de chaussures au Havre. Sa femme est gravement malade et doit se rendre à l’hôpital. Au même moment arrive un jeune africain sans papier que Marcel décide de cacher et protéger.
Verdict:
Un film qui a le mérite de ne ressembler à aucun autre. Le réalisateur dépeint un monde complètement décalé à partir d’un scénario simplissime. Pas emballé.
Coup de coeur:

Le côté complètement décalé

La date de sortie du film:

21.12.2011

Ce film est réalisé par

Aki KAURISMÄKI

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Le Havre avait fait beaucoup parler lors de sa projection à Cannes et pas mal de critiques s’étaient un peu étonnés de voir ce film complètement absent du palmarès. Il y avait donc de quoi être intrigué par le long métrage d’un réalisateur dont j’entendais parler depuis pas mal de temps : le fameux Aki Kaurismäki, sorte d’idole d’une partie de la critique française qui semble toujours voir dans ses (rares) films des chefs d’œuvre. Moi, un tel engouement est toujours quelque chose dont je me méfie. Avant d’aller voir Le Havre que ces mêmes critiques élevaient au rang d’un des meilleurs films de l’année, je n’avais pas forcément de bons aprioris. Mais, comme toujours, il faut tout de même juger sur pièce avant de se prononcer. Et là, le verdict n’est pas forcément bon.

J’avoue que je n’étais pas forcément dans les meilleures conditions pour ce genre de film puisque j’étais un peu fatigué et, honnêtement, la première demi-heure m’a paru à la fois très longue et très courte (je pense avoir fait des micro-sommeils). Il faut vraiment s’adapter à un rythme assez étrange, où pas grand-chose ne se passe ou ne se dit. De façon globale, tout le film est très bizarre, et à plus d’un titre. Le premier élément qui interpelle est le « monde » dans lequel évoluent les personnages principaux. Le film se passe à notre époque (du moins, j’en suis presque certain), mais tout est fait pour que l’on croie que ça se passe trente ou quarante ans auparavant. Le quartier où Marcel Marx habite est ainsi complètement décalé avec ses deux boutiques (boulangerie et épicerie) à l’ancienne autant dans les décors que dans le style général de leurs gérant(e)s. Même la ville du Havre semble revenue trois décennies en arrière. Je n’ai pas bien compris pourquoi le réalisateur avait besoin de ce décalage constant entre l’univers de Marcel et ses proches et la « vraie vie ».

Sans doute, Aki Kaurismäki veut-il montrer que Marcel n’est pas un personnage comme les autres. Et ça, c’est le moins que l’on puisse dire. De son style à sa façon de parler, cet homme semble tout droit sorti de nulle part. Il a des répliques complètement improbables dites de façon tout à fait détaché. En fait, Marcel Marx ne semble pas vraiment réel mais plutôt l’incarnation de quelque chose, peut-être tout simplement d’une façon d’être. Tout le film est un peu sur ce même registre avec des personnages bien marqués, qui agissent parfois de façon presque mécanique. C’est souvent très déroutant et on a du mal à vraiment suivre leurs façons de faire ou de penser. Pourtant, l’histoire de base est on ne peut plus simple : Marcel se prend d’affection pour un jeune immigré recherché par la police et décide de le protéger. Il ne se passe rien de plus que des confrontations avec le commissaire de police (Darroussin, égal à lui-même, c'est-à-dire assez génial) et les stratagèmes de Marcel pour faire sortir l’enfant de France et l’envoyer en Angleterre auprès de sa maman. C’est tout de même un peu juste.

Mais le réalisateur arrive à faire passer le temps, pas forcément toujours de façon très conventionnelle, mais bon, après un temps d’adaptation un peu prolongé, ça se laisse gentiment regarder… Il ya quelques passages très drôles (Marcel avec le directeur du centre de rétention : hilarant) mais ce n’est jamais vraiment suivi d’effet puisque ça sort d’on ne sait où et ça repart aussi vite que c’était venu. Il y a malgré tout une forme de tendresse qui se dégage, notamment dans la dernière demi-heure. Mais, de façon globale, ce film m’est un peu passé au-dessus de la tête. Je n’ai vraiment pas compris où le réalisateur voulait en venir. Je ne serai pas de ceux qui crient au scandale face à l’absence du film dans les récompenses cannoises. Il y avait selon moi vraiment mieux cette année. Peut-être André Willms aurait mérité quelque chose pour son interprétation d’un vrai rôle de composition, mais, cette année, pour la Palme de meilleur acteur, il n’y avait tout simplement pas la place derrière Jean Dujardin…



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