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TimFaitSonCinema
Arthur Martin (ça ne s'invente pas), quadragénaire un peu coincé, rencontre Baya Benmahmoud, jeune militante de gauche qui couche avec les hommes de droite pour les « remettre dans le droit chemin ». S'en suit une histoire d'amour un peu compliquée...
Verdict:
Un film original qui aborde beaucoup de sujet de manière décalée. C'est un peu brouillon par moments mais c'est un long métrage à classer dans la catégorie des bonnes comédies françaises de ces dernières années.
Coup de coeur:

le ton libre et décalé sur des sujets parfois sensibles

La date de sortie du film:

24.11.2010

Ce film est réalisé par

Michel LECLERC

Ce film est tagué dans:

Comédie romantique

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 La Critique


Pourtant, ça avait un peu tout du film casse-gueule. J'avais déjà vu trois bandes-annonces différentes et je me disais que j'avais vu déjà une bonne moitié des blagues du film. L'idée de base me paraissait intéressante mais pas forcément évidente à traiter. Bref, a priori, rien de bien engageant. Et puis, au visionnage, une bonne surprise, vraiment, et ceci pour plusieurs raisons.

Ce film, que l'on pourrait qualifier de comédie sentimentalo-politique (ou politico-sentimentale d'ailleurs) se confronte à un grand nombre de sujets finalement assez peu abordés aussi frontalement dans le cinéma français ou du moins pas sous cet angle (la question des origines, de l'appartenance politique, du devoir de mémoire). Cette multitude de thèmes mis en lumière offre un film assez touffu, dont le rythme ne redescend jamais vraiment. Ca part un peu dans tous les sens (sans que l'on voit toujours pourquoi d'ailleurs), au risque parfois de trop en faire (la séquence où Baya est nue par exemple est drôle, mais sa longueur fait perdre assez vite cette sensation). Le scénario arrive tout de même à mêler de façon assez intéressante tous les aspects et à s'attaquer de front à des problèmes de société sous un aspect bien plus amusant que les débats qui peuvent exister dans les médias (c'est notamment le cas de la question polémique du voile). Et parfois, ce n'est pas plus mal...

On a en fait l'impression que le réalisateur ne se refuse rien. S'il veut montrer les réflexions intimes de son personnage, il le fait discuter avec son « double jeune » ; s'il veut montrer le poids de l'histoire dans la famille, il fait apparaître une vision fantasmée des grands parents déportés. En ce sens, le premier tiers du film, sorte d'historique des deux personnages est particulièrement croustillant. Et puisque le personnage est jospiniste, quoi de plus naturel que Lionel Jospin lui-même fasse une apparition ? Scène absolument mythique où Jospin prononce cette phrase non moins mythique : « un jospiniste aujourd'hui, c'est aussi rare qu'un canard mandarin sur l'île de Ré ». Ce qui est assez surprenant est le fait que ce film se situe dans une sorte de no man's land. On sait juste qu'on est entre 2002 et 2007 : les élections présidentielles sont les seuls marqueurs temporels, ce qui renforce le caractère politique du film. Pendant cinq ans, on ne sait pas bien où on se situe.

Le couple principal me faisait un peu peur car ce sont deux acteurs que je n'apprécie pas forcément, mais, ici, assez bizarrement, il fonctionne plutôt bien. Jacques Gamblin en coincé qui se découvre est plutôt pas mal et Sara Forestier, dans un rôle de militante (complètement) déluré, assure vraiment bien. Même si elle en fait parfois un peu trop, elle a un vrai abatage qui sert bien le rythme de cette comédie. Enfin, les seconds rôles sont très performants (ce qui n'est jamais déplaisant) et notamment Michèle Moretti, dans le rôle de la mère de Martin, qui vit en cachant les secrets de son enfance et surtout Zinedine Soualem, une nouvelle fois exceptionnel. En quelques scènes, il marque le film de son empreinte. C'est à se demander quand est-ce qu'on offrira un vrai rôle de cinéma à cet acteur toujours génial.



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