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TimFaitSonCinema
Joachim et Hélène n’ont rien en commun. Lui travaille dans une miroiterie à Commercy et elle dirige l’école de danse de l’Opéra de Paris. Lorsqu’ils se rencontrent pour la première fois, ils deviennent inséparables, au sens propre du terme. Et pourquoi donc ?
Verdict:
Souvent poétique et parfois touchant, Main dans la main contient aussi des passages beaucoup moins réussis. Il n’atteint en aucun cas la force du précédent film de la réalisatrice mais reste un film relativement sympathique.
Coup de coeur:

L’idée du film

La date de sortie du film:

19.12.2012

Ce film est réalisé par

Valérie DONZELLI

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


L’an dernier, le deuxième film de Valérie Donzelli avait été l’un des succès surprises de l’année et avait ainsi largement participé à « l’automne magique du cinéma français ». Il faut dire que c’était mérité tant La guerre est déclarée était un film réussi sur un sujet à la fois très intime et loin d’être évident à traiter. La réalisatrice avait l’immense mérite d’y trouver un ton et une manière de faire qui lui étaient propres et qui convenaient parfaitement à ce qu’elle voulait faire de l’histoire de départ. C’est lors de la tournée de promotion de ce film qu’elle et son fidèle acolyte Jérémie Elkaïm ont commencé à réfléchir sur le film suivant qu’ils voulaient tourner et c’est ainsi qu’est venue l’écriture de Main dans la main. Ce dernier sort environ quinze mois après le précédent, ce qui est une durée relativement courte dans le monde actuel du cinéma (si l’on excepte Woody Allen et son éternel film annuel). Peut-être que les deux compères avaient aussi besoin rapidement de sortir d’un sujet aussi lourd que celui de la maladie de leur propre fils, pour aller vers quelque chose de plus léger. En tout cas, quelle que soit la raison qui les a poussé à faire si vite, Main dans la main n’est pas autant réussi que La guerre est déclarée, même s’il mérite aussi un coup d’œil et nous offre quelque jolis moments.

L’idée de départ du film est plutôt originale – deux personnes que tout oppose ou presque se retrouvent comme par magie liées – et elle permet à Valérie Donzelli de développer un thème qui lui semble cher : celui de la fusion dans le couple. Déjà, dans La guerre est déclarée, cette problématique avait une vraie importance puisque c’est autour des deux parents et de leur relation que se construisait tout le film. Ici, le lien est d’abord beaucoup plus physique que véritablement psychologique. Quand l’un bouge, l’autre en fait de même. C’est bien sûr une façon imagée de matérialiser cette fusion… Pendant une période assez courte, le scénario s’amuse de ce mimétisme qui offre quelques jolies scènes (la poursuite ou l’interrogatoire par exemple). Mais, assez vite, les personnages se posent de plus en plus de questions, surtout que ce lien a un impact évident sur les relations quasi-exclusives qu’ils avaient chacun de leur côté – lui avec une sœur assez envahissante et elle avec son assistante qui ne l’est pas moins. Du registre de la comédie pure, on passe de manière assez subtile à quelque chose de plus dramatique (même si, attention, c’est loin d’être triste). Se développe alors une partie plus poétique, qui prend plus le temps mais qui, revers de la médaille, est aussi traversée de beaucoup plus de temps faibles. Ceux-ci ne durent jamais longtemps mais, à pas mal d’endroits, on a vraiment l’impression que certains plans sont rajoutés ou prolongés un peu artificiellement, surtout pour donner plus de durée à un film finalement très court (moins de 90 minutes).

Par rapport à La guerre est déclarée, le sujet est sans aucun doute moins intime mais pas moins personnel. La question de la famille, par exemple, est encore très présente et marque aussi une différence fondamentale entre les deux personnages principaux. Et c’est surtout dans sa façon de traiter son sujet que l’on se rend compte que son film n’appartient qu’à elle et qu’il est donc vraiment personnel. En effet, on reconnaît certains traits de sa manière de réaliser avec, notamment, une volonté de toujours diversifier les scènes, de ne jamais mettre deux séquences presque identiques à la suite, d’alterner sans cesse dialogues plutôt drôles et autres plus profonds. De même, la voix-off est encore présente et elle permet là aussi de ne pas s’attarder sur certains éléments plus secondaires ou encore de faire des ellipses. Par contre, l’univers sonore (et notamment musical) est beaucoup moins soigné pour ce film. Les deux acteurs principaux, eux, s’en donnent à cœur joie avec une Valérie Lemercier qui s’insère parfaitement dans un tel univers assez décalé pour elle et un Jérémie Elkaïm égal à lui-même en ado attardé qui va en fait un peu découvrir la vie, la vraie. Valérie Donzelli réussit en tout cas à instiller un petit côté assez charmant et plutôt sympathique à tout le long-métrage, même si Main dans la main manque tout de même du petit quelque chose qui pourrait en faire un bon voire un très bon film. Après La guerre est déclarée, on est forcément un peu déçu mais la réalisatrice prouve aussi qu’elle peut faire des films avec des sujets très différents, tout en gardant une vraie singularité car ses films ne ressemblent pas à grand-chose de connu. Et c’est tant mieux.


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Carole 01.12.2012, 14:38

Bravo pour la critique qui réflète bien le problème que m'a posé ce film : quelques moments sympathiques ou touchants mais aussi un univers complètement décalé avec une posture un peu "extérieure" qui manque un peu de fond à mon goût.
Personnellement j'ai fini par trouver quelques longueurs à un film pourtant très court, mais en tant qu'objet cinématographique c'est à voir pour se faire une idée :)


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