Toggle navigation
TimFaitSonCinema
13 / 20  (0)

RUSH

Dans les années 70, la rivalité entre James Hunt et Niki Lauda est à son maximum dans la monde automobile. Tous les deux brillants, ils sont surtout extrêmement différents. Tout cela se cristallisera au cours d’une saison 1976 où ils passeront par tous les états.
Verdict:
Rush, c’est un bon divertissement, très rythmé et même parfois assez jouissif, mais le gros problème, c’est le côté extrêmement caricatural de l’histoire qu’il raconte et des deux personnages principaux. Ce n’est pas loin de gâcher le tout et c’est un peu bête, non ?
Coup de coeur:

Les séquences de course

La date de sortie du film:

25.09.2013

Ce film est réalisé par

Ron HOWARD

Ce film est tagué dans:

Film d'action

Chargement...


 La Critique


Personnellement, j’avais découvert Ron Howard comme réalisateur avec En direct de EdTV, un des premiers films dont je me rappelle réellement au cinéma (mis à part tous les Disney) et que j’avais vu seul avec mon papa à l’époque (pourquoi ? Ca, je ne sais pas). Ca commence à remonter et, à dix ans, je ne me rendais pas bien compte du fait que c’était ce réalisateur aux commandes. Lui n’en n’était pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà réalisé de grand succès comme Cocoon ou encore Apollo 13. Et depuis, il a continué à creuser son sillon entre films racontant l’histoire de personnalités plus ou moins célèbres (Un homme d’exception, De l’ombre à la lumière), adaptations des romans de Dan Brown ou films passés un peu plus inaperçus. Son principal fait d’arme restera donc cet Oscar glané en 2001 pour Un homme d’exception (film plutôt honnête, pour autant que je m’en souvienne) en tant que meilleur film et meilleur réalisateur. Là, il revient avec un film qui a pas mal fait parler de lui, notamment dans le milieu du sport (notamment par des articles dans L’équipe, ce qui n’est pas forcément le plus fréquent). Il faut dire que Rush raconte l’histoire de l’une de ces rivalités qui font le sel du sport, et notamment de la Formule 1, où les risques sont plus grands et le danger toujours présent : celle entre Niki Lauda et James Hunt, qui s’est cristallisée lors d’une saison de championnat devenue mythique, celle de 1976. Aujourd’hui, alors que ce sport est (malheureusement) devenu d’un ennui presque total, avec des pilotes très aseptisés qui sont punis dès qu’ils sortent un tout petit peu des clous, il est bon de se rappeler ce qu’avait pu être la course automobile dans ces années-là : un combat de têtes plus ou moins brulées, toujours promptes à se charrier et à se défier sur la piste. Ce côté-là, Ron Howard le rend plutôt bien. Mais le souci principal de son long métrage vient de con côté extrêmement caricatural.

En mettant en scène la rivalité entre deux pilotes, et surtout, deux caractères si opposés, Ron Howard n’a pas une mauvaise idée en soi. C’est vrai que c’est une histoire vraiment cinématographique avec, en plus, la possibilité de faire vrombir de grosses voitures, forcément un immense plaisir pour tout réalisateur amateur de grand spectacle. Mais, en opposant de manière si nette les deux personnages, Rush perd quand même beaucoup de son intérêt. A priori, tout ce qui est raconté est à peu de choses près vrai et vérifié mais il y a surtout un souci dans la manière de le montrer. Durant l’ensemble du film, tout est fait pour mettre en opposition ces deux pilotes : leur manière de vivre, d’aborder la compétition, de piloter… On ne les voit pas si souvent que cela les deux ensemble, mais c’est plutôt une succession de séquences qui permettent de montrer pourquoi ils sont si différents. Et tout y passe : la rencontre avec leurs femmes, leur façon de préparer leurs voitures et de vivre leur statut de star… Au bout d’un moment, montrée de cette manière, cette différence devient trop forte et on a l’impression d’être devant des personnages de bande dessinée ou de dessin animé tant ce n’est même plus un duel qu’ils se livrent mais une sorte de choc déréalisé. Un petit peu de mesure et de discernement n’aurait sans doute pas été de trop car, à force de top insister là-dessus (bien sûr, c’est quand même la base du film), on perd peu à peu le côté véridique de l’histoire. Et ce ne sont pas les acteurs principaux qui permettent de garder un peu de mesure car les deux, chacun dans leur comportement, en font des tonnes, avec un Chris Hemsworth charmeur à l’excès et un Daniel Brühl constamment renfrogné. Lors de leur tête à tête, cela donne des rencontres parfois assez improbables avec, surtout, des dialogues écrits un peu n’importe comment.

Dans sa manière de mettre en scène, Ron Howard ne fait pas les choses à moitié non plus. Mais, là, pour le coup, tout n’est pas négatif. En effet, pour ce qui est des scènes de course, Rush est plutôt très bien réalisé. Le montage est hyper rythmé, avec de très nombreux angles de vue et les reconstitutions parfaites (même s’il y a une petite erreur qui se glisse au milieu sur un nombre de points de retard au championnat…). On a réellement l’impression de se trouver au cœur de la course et c’est de ce côté-là parfois même jouissif car il y a une vraie impression de vitesse. Avec la partition de Hans Zimmer et le côté « bruit et fureur » du son des moteurs en plus, cela donne vraiment de grandes séquences, parfois virtuoses, de pur cinéma d’action. On peut juste regretter qu’elles ne soient finalement pas si nombreuses que cela. Parce que, à côté, pour raconter la vie des deux pilotes en dehors des circuits, les choses vont beaucoup trop vite et le réalisateur utilise de vrais raccourcis pour rythmer au maximum et préfère passer par des images symboliques plutôt que par des scènes qui pourraient être un peu plus longues. Alors parfois, ça fait presque un peu rire tant c’est simplifié à l’extrême. Et à force de tant caricaturer les deux personnages, on a vraiment le sentiment qu’il simplifie au maximum les tenants et les aboutissants réels de leur relation et que l’on passe à côté d’un bien plus grand film, qui serait allé plus loin de ce côté-là et qui aurait donc été bien plus intéressant. Je me demande si une telle histoire, avec un scénariste moins porté sur la simplification de l’histoire et un réalisateur un peu plus « fin », n’aurait pas pu donner un vrai grand film car la rivalité a existé et a marqué l’histoire de ce sport. Il y avait vraiment une bonne matière mais Ron Howard n’arrive pas à dépasser le simple fait de divertir le spectateur.



 Rédiger Un Commentaire