La Critique
Précédée d'une réputation plus que flatteuse (double prix au festival de l'Alpe d'Huez) et d'une campagne promo matraquage (ça fait un mois qu'on en entend parler un peu partout), s'avançait la comédie française de ce début d'année. Alors ? Déception relative. Ce n'est pas malhonnête, plutôt pas mal réalisé mais il y a plusieurs choses qui m'ont clairement laissé sur ma faim. D'abord, le scénario. Selon moi, il est assez mal équilibré et trop peu original. A certains moments, le film semble manquer un peu de souffle. Alternance de temps forts et de temps faibles en sorte (pour reprendre une expression footballistique qui m'est chère). Parce que, soyons honnête, des temps forts, il y'en a certains.
Les dialogues sont écrits au cordeau et offrent des répliques assez savoureuses. De plus, les seconds rôles sont intéressants et parfois hilarants (ce Slim est un délice) mais selon moi, pas assez creusés (se permettre à ce point de sous-utiliser Virginie Ledoyen, c'est un luxe que beaucoup ne peuvent pas se payer). J'ai par exemple beaucoup apprécié le rôle du père, joué par un Daniel Cohen, tout en retenue et qui permet au film de ne pas sombrer dans la simple comédie. Mais c'est surtout Audrey Lamy qui se fait un prénom. Dans le rôle de la copine qu'on n'ose pas trop sortir devant les gens, ces apparitions sont vraiment très drôles et elle offre des scènes assez exceptionnelles (le « j'ai juré la tête de ma tante et elle veut que je la dépose à Neuilly ! » est hilarant).
Mais, en fait, ce qui m'a le plus dérangé c'est que je me suis trouvé très mal à l'aise devant les deux personnages et surtout cette Lila, qui est la meneuse de tous les mensonges et celle qui s'y enfonce le plus. Ça faisait très longtemps qu'un personnage de cinéma ne m'avait pas autant énervé. Et, même si c'est un peu recherché, c'est quelque chose de gênant.