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TimFaitSonCinema
12 / 20  (0)

100% CACHEMIRE

Aleksandra est rédactrice en chef d’un magazine féminin. Elle vit avec Cyrille, galeriste et les deux sont très heureux. Sauf qu’ils n’ont pas l’enfant dont ils rêvent. Pour cela, ils magouillent pour voir arriver un petit Russe de sept ans. Mais ça ne sera pas de tout repos…
Verdict:
100% cachemire est une comédie qui souffre de beaucoup trop de défauts pour plaire sur la durée. Quelques passages sont plus réussis mais l’ensemble manque vraiment de consistance. Même Valérie Lemercier en fait trop pour être vraiment drôle.
Coup de coeur:

Gilles Lellouche

La date de sortie du film:

11.12.2013

Ce film est réalisé par

Valérie LEMERCIER

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Personnellement, j’ai toujours apprécié Valérie Lemercier. Elle fait partie de ces comédiens (assez rares) qui me font rire uniquement par leur présence (caste aussi réservée à Valérie Bonneton ou François Damiens par exemple). Forcément, il y a toujours en toile de fond son rôle mythique dans Les Visiteurs mais, même sans cela, elle a toujours réussi à être amusante. Pour ce qui est de la réalisation, je dois bien dire que son Palais Royal ! ne m’avait pas déçu en son temps même si, autant que je m’en souvienne, ce n’était pas exceptionnel mais avait le mérite d’être plutôt enlevé et très drôle par moments. Tout cela pour dire que j’attendais plutôt avec bienveillance sa quatrième réalisation, qui est aussi le premier film qu’elle a écrit absolument seule. De plus, le sujet, assez compliqué (l’adoption, et plus particulièrement par des personnes qui ont beaucoup de moyens) était potentiellement un bon terreau pour lui permettre de laisser aller son humour finalement assez singulier. Mais le souci, c’est que 100% cachemire est de ces comédies qui, sans être complètement déplaisantes, ne fonctionnent jamais véritablement. Et c’est assez compliqué de donner une raison plus importante que les autres pour expliquer le fait que ça ne « prenne pas ». C’est plutôt un enchainement d’éléments qui tiennent autant à l’écriture (la manière de traiter le sujet) qu’à la façon de mettre en scène le scénario ou, même, de l’interpréter. C’est un peu dommageable car, sur certaines séquences, Valérie Lemercier prouve qu’elle a vraiment le talent suffisant pour proposer des choses vraiment très amusantes et fines. Mais, ici, c’est beaucoup trop rare et on reste finalement sur notre faim. Contrairement à ce qu’annonce le titre, ce n’est pas un film soyeux et tout doux, comme on aurait pu l’espérer…

Le souci principal de ce long métrage réside quand même dans son scénario. En effet, autour du thème principal qui est l’adoption par un couple d’un enfant de sept ans, Valérie Lemercier décide de rajouter plusieurs autres « sujets ». C’est le cas notamment de la presse féminine, notamment dans la première partie, ou encore des histoires de couples et de famille. Mais le souci, c’est que tout cela ne tient pas véritablement ensemble et qu’on a presque le sentiment parfois que ce sont des séquences artificiellement mises bout à bout. Il ya ainsi certains personnages qui n’ont strictement aucun intérêt car, finalement, ils ne rejoignent jamais le cœur du film. C’est notamment le cas pour cette collègue jouée par Marina Foïs, dont on peine à véritablement saisir le but dans l’histoire. Cette femme n’y apporte en tout cas absolument rien de bien intéressant. Cette accumulation permet au moins à Valérie Lemercier de se faire plaisir. Ainsi, tout ce qui tourne autour des magazines pour femmes est extrêmement drôle. Mais bien trop d’autres situations tombent à plat, justement car elles sont trop éloignées de ce qui est censé faire vivre le film. Par exemple toutes les scènes avec la première nounou deviennent à la longue répétitives et, surtout, inutiles. Pour ce qui est du sujet premier du film –l’adoption, donc –, Valérie Lemercier hésite toujours un peu entre deux tons (la comédie pure mais aussi, d’une certaine manière, le drame) et se perd parfois dans ce dilemme qui semble l’habiter. On a le sentiment qu’elle essaie de pousser la comédie jusqu’au maximum avant de se rendre compte que, cela n’étant plus possible, elle va devoir se rabattre vers quelque chose de moins drôle. Ainsi, toute la deuxième partie du long métrage est assez étrange, justement car plus rien n’est véritablement assumé et que le ton juste n’est jamais trouvé. Soit c’est trop, soit ce n’est pas assez, mais ce n’est en tout cas jamais ce qu’il faudrait. Et pour le coup, la fin ne fait pas dans la demi-mesure…

Pourtant, quand elle s’y met véritablement, l’écriture de Valérie Lermercier peut être acide à souhait. Elle le prouve à plusieurs reprises, avec des dialogues parfois fameux, des situations burlesques très drôles et des traits de caractère bien étudiés. C’est notamment le cas pour ce couple de quarantenaires bobos qui sont très branchés mais complètement perdus (surtout elle) devant les vraies responsabilités qui sont les leurs. C’est souvent assez fin de ce côté-là et plutôt bien analysé. Mais, en même temps, ce couple est très caricatural, tout comme la plupart des protagonistes. Tous ont des travers très marqués et ils deviennent des véritables « personnages », presque un peu déconnectés du réel. C’est déjà le cas pour cette Aleksandra qui est, pour le coup, complètement perché. Valérie Lemercier se fait plaisir mais en rajoute justement trop pour vraiment séduire avec cette composition. Tous les seconds rôles qui gravitent autour (le voisin enquiquinant, la belle-mère envahissante ou l’amant beau parleur) ne sont pas non plus esquissés de la manière la plus fine qui soit, c’est le moins que l’on puisse dire. Et cela se retrouve même dans des séquences entières, qui en deviennent alors discutables : c’est notamment vrai pour l’accueil de l’enfant où je trouve très gênant la rencontre de deux couples si différents. C’est vraiment beaucoup trop marqué pour être au moins drôle et ça tombe à plat, comme malheureusement trop de scènes au cours du film. Là au milieu, il y a Gilles Lellouche, qui est peut-être justement le personnage le moins « marqué » et il s’en sort plutôt pas mal, jouant avec talent sur le côté un peu pince sans rire de cet homme qui doit avant tout raisonner sa compagne. Ce n’est quand même pas le pire film de l’année et ça se laisse gentiment regarder mais il manque à peu près tout pour en faire une vraie bonne comédie sympathique de laquelle on serait ressorti avec le sourire.



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