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TimFaitSonCinema
Ethan Renner est un agent de terrain de la CIA qui se voit diagnostiquer un cancer généralisé. Arrêtant son travail, il se rend à Paris pour voir sa femme et sa fille dont il ne s’est guère occupé au cours des dernières années. On lui propose alors un marché : contre une dernière mission, il pourra avoir accès à un traitement qui pourra le garder en vie…
Verdict:

Quand on a un scénario en papier mâché, il faut au moins s’appliquer dans la mise en scène pour que le film soit passable. Là, ce n’est même pas le cas et ce 3 days to kill ressemble très vite à du grand n’importe quoi où les acteurs essaient tant bien que mal de se sauver, sans grande réussite…

Coup de coeur:

Comment dire…

La date de sortie du film:

19.03.2014

Ce film est réalisé par

McG

Ce film est tagué dans:

Film d'action

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 La Critique


EuropaCorp, la boîte de production de Luc Besson, s’est depuis un certain temps spécialisée dans un genre de long métrage assez particulier que l’on peut définir de la façon suivante : film d’action se déroulant en très grande partie à Paris, ayant pour tête d’affiche un acteur déjà confirmé et dont le scénario est en partie écrit par Luc Besson. Il y a bien sûr eu Taken qui a relancé en partie la carrière de Liam Neeson (qui, depuis, ne fait plus que des films d’action) puis From Paris with Love (avec John Travolta en acteur principal). Et voici qu’arrive cette année la troisième couche avec ce 3 days to kill qui met en scène Kevin Costner qui, après une longue période où on l’a moins vu au cinéma, revient en force, notamment par le biais du film d’action (The Ryan Initiative). Il faut dire que la société de production ayant investi massivement dans la Cité du cinéma à Saint Denis qui comprend de nombreux plateaux de tournage, il est important de rentabiliser tout cela et, visiblement, c’est aussi grâce à ce genre de films que EuropaCorp tourne et peut se permettre de produire des films au potentiel moins important (comme La sources des femmes ou Jack et la mécanique du cœur par exemple), ce qui, en soi, n’est pas forcément une mauvaise façon de faire. Il commençait en tout cas à être nécessaire pour moi de m’intéresser de plus près à ce style de longs métrages bien particulier et donc important que j’aille en visionner au moins un pour me faire une idée du niveau. Et bien, je n’ai pour le moins pas été déçu du voyage et j’ose espérer que c’est le pire film de ce genre que EuropaCorp ait pu produire car c’est tout simplement catastrophique de bout en bout. Il n’y a absolument rien à sauver d’une production dont on finit par se demander si ce n’est pas une vaste blague. Malheureusement, je ne crois pas que ce soit une quelconque parodie. Et c’est bien là le plus affligeant.

Si l’ensemble est catastrophique, le point qui me semble le plus effarant est sans doute le scénario. Et le générique du début nous donne une petite explication du désastre. En effet, est annoncé « sur une idée originale de Luc Besson ». Ce n’est pas tant le Luc Besson qui me dérange (encore que…) mais bien le « idée originale ». En même temps, ils ont le mérite de l’honnêteté : il n’y a qu’une idée – qui, en plus est mauvaise – autour de laquelle un film de 110 minutes vient se « construire ». Cette inspiration, c’est de se dire qu’on va pouvoir lier le côté action et le côté « éducation d’une adolescente ». Le personnage principal est ainsi toujours tiraillé entre la mission qu’il doit remplir et le fait de s’occuper de sa fille qui n’en fait un peu qu’à sa tête. Sur le principe, ça semble un peu lunaire, je vous l’accorde. Les deux aspects sont donc mélangés et ça donne un scénario sans queue ni tête, ou toute notion de crédibilité a été éliminée et où, en pleine séance d’interrogatoire musclée, Ethan Renner fait raconter à sa fille par celui qu’il torture la recette de la sauce tomate (je vous laisse imaginer le tableau…). Absolument tout est à l’avenant de cette façon et le côté « thriller » n’est pas mieux traité. L’ « intrigue » est totalement insignifiante et n’a absolument aucun intérêt, si ce n’est un certain « comique » de répétition puisque à chaque fois qu’Ethan est tout près de tuer sa cible, il a une crise (ça arrive quand même trois fois dans le film). Et comme si ce n’était pas assez, les scénaristes ont décidé de rajouter par-dessus le tout un des personnages les plus grotesques de ces derniers temps en la personne de Vivi, l’agent de liaison de la CIA : sorte de femme fatale SM inhumaine, on a juste l’impression qu’elle est là pour donner une caution sexy à l’ensemble (il faut soigner son public masculin…). Elle est parfois à mourir de rire tant sa façon de se comporter est clairement too much. Enfin, on peut se demander pourquoi Luc Besson prend un si grand bonheur à se moquer de son pays d’origine. Alors que Malavita était déjà un ramassis de cliché parfois gênant, c’est encore le cas ici, notamment dans cette scène où le policier regarde du foot avec ses collègues tout en ayant un accent anglais terrible. Bref, le scénario est un ratage industriel comme on en a rarement vu…

Pour mettre tout cela en image, Luc Besson fait appel à McG (le nom vaut déjà son pesant de cacahuètes) qui s’est fait connaître en réalisant les deux Charlie et ses drôles de dames, qui ne sont pas, autant que je m’en souvienne, des grands films mais plutôt marrants. Il a ensuite un peu disparu jusqu’à être aux manettes de Terminator Renaissance puis de Target qui ne passent pas pour être des chefs d’œuvre du Septième Art. Si EuropaCorp est allé le chercher, c’est peut-être parce que personne d’autre ne voulait de ce film. Car, honnêtement, tout réalisateur qui se respecte et qui a un minimum de conscience professionnel aurait du fuir au plus vite un tel scénario. C’est que McG devait vraiment n’avoir aucune autre proposition sous la main. Ou sinon, j’en suis à me dire qu’il s’est mis un défi personnel en se disant que s’il arrivait à tirer un bon film avec une telle histoire, il passerait pour un génie (personnellement, j’aurais applaudi des deux mains). Quelle que soit la raison qui l’a poussé, le résultat est qu’il se plante complètement. Déjà que le scénario n’est pas fin du tout mais la mise en scène surligne tout de manière bien trop forte : c’est le cas notamment de toutes ces séquences où il est malade et où l’image se floute de façon totalement ridicule. Les scènes d’action sont passables mais sans aucune inventivité : on a, comme toujours, droit à une course-poursuite (jolie pub pour Peugeot, d’ailleurs), deux ou trois batailles au corps à corps et à des coups de pistolet par ci par là. Mais c’est vraiment loin d’être folichon. Au milieu de ce naufrage complet, les acteurs essaient de s’en sortir mais on se demande vraiment ce que Hailee Steinfeld, jeune actrice découverte dans le True Grit des frères Coen, est venue faire là-dedans… Amber Heard, dans l’un des rôles les plus ridicules de ces dernières années, ne peut pas grand-chose pour sauver son personnage et Kevin Costner cachetonne gentiment… C’est vraiment le genre de films dont on se demande pourquoi ils sont réalisés et produits : ils ne représentent rien, sont écrits à la va-vite et sont mis en scène n’importe comment. Visiblement, les chiffres du box-office américain ne sont pas bons : cela fera peut-être un peu réfléchir tout le monde avant de sortir de telles catastrophes. Moi, au moins, je suis fixé…




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