La Critique
Liquidons d’entrée l’aspect historique. C’est en immense partie pour cela que je suis allé voir ce film (eh oui, le programme de l’ENS…). Bref. Si au niveau des dates et de la cohérence, il n’y a pas d’erreurs majeures (mis à part le problème de l’emprisonnement de Marie Stuart…), en revanche les raccourcis pour résumer sont d’une rare fausseté : dire que le XVIIème siècle est un siècle de paix en Angleterre… et dire que ce sont les espagnols qui mettent l’Europe à feu et à sang pour des guerres de religion… (la Saint Barthélémy ?... Ah oui…). De plus, tous les personnages s’appellent par leurs prénoms (et vu qu’il y a 36 Francis au m² dans l’Angleterre de cette époque…), ce qui ne facilite pas vraiment la compréhension historique globale. Mais cela semble finalement assez logique vu le type de film.
Bon, au-delà de cet aspect non négligeable, que retenir de ce film ? Principalement que c’est de pire en pire tout du long : on part d’une première heure correcte pour arriver à une dernière demi-heure d’une très rare nullité. Deux questions se posent alors : 1) Est-ce vraiment de pire en pire ? ; 2) Est-ce moi qui ai trouvé cela de pire en pire, agacé que j’étais par les manies insupportables du réalisateur ? Je crois que les deux interrogations sont légitimes et ne forment plus qu’une : POURQUOI EN ARRIVE-T-ON LA ? Plusieurs éléments de réponse.
1) Le côté manichéen avec les espagnols méchants, moches et en plus pas très futé d’un côté (faire la prière dans le bateau pendant la guerre…) et les anglais qui sont tout l’inverse, ça va bien une demi-heure, mais pas plus : on se croirait dans la Grande Vadrouille avec les allemands qui ne comprennent rien à ce qui leur arrive.
2) Le réalisateur a des manies insupportables, des tics (à se demander si ce ne sont pas des TOC…) : par exemple, le tour de salle ou tour de personnage caméra en main (spécialité resservie cinq ou six fois), le flou pour débuter les scènes (autre spécialité : six ou sept fois) et enfin, le délice du chef, la cerise sur le gâteau : les scènes à travers les barreaux de fenêtres, les lits. Quand c’est la dixième fois et que l’on n’en comprend pas l’intérêt, il faut arrêter. Tout cela devient lassant et même très énervant.
3) Trop de musique tue la musique : précepte vérifié par ce film tant la musique est vraiment trop présente et ne nous lâche pas une seconde : musique pour soutenir de grandes maximes, musique pour un bisou (ah, ces scènes…), musique pour la guerre, musique pour… C’EST TROP, BEAUCOUP TROP.
4) Enfin, le problème ultime et qui fait que le film empire minute après minute, c’est l’enchaînement de tous les clichés, même ceux qu’on pensait définitivement morts et enterrés mais, alors là, le réalisateur nous ressort : le premier baiser, la reine guerrière, la reine motivant ces troupes, la reine devant le désastre ennemi, le marin qui fait Tarzan, le marin qui passe un quart d’heure sous l’eau, le cheval qui saute dans l’eau… TOUT, absolument TOUT y passe. Insupportable au bout d’un certain temps. En ce sens le quart d’heure de bataille navale est un modèle du genre.
Finalement, énorme déception que ce film comme vous avez pu le comprendre…