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TimFaitSonCinema
Au cœur de l’Amérique des années 1950, un groupe de filles, mené par une leader charismatique, Legs, décident de créer un gang pour se rebeller contre ce qu’elles considèrent comme une société machiste. Pour le meilleur et pour le pire…
Verdict:
Pas dénué de quelques longueurs, Foxfire possède tout de même une vraie force et nous offre une belle plongée au cœur d’une certaine vision des fifties américaines. Le casting, lui, est impeccable avec notamment cette Raven Adamson dont on pourrait bien vite réentendre parler…
Coup de coeur:

Raven Adamson

La date de sortie du film:

02.01.2013

Ce film est réalisé par

Laurent CANTET

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Laurent Cantet a trouvé un bon moyen d’échapper à une forme de « pression » qui aurait pu suivre son premier film post-Palme d’Or, obtenue pour Entre les murs. En plus, il a pris un certain temps, comme pour digérer ou trouver un vrai bon sujet, ce qui l’exposait nécessairement un peu plus. Comment a-t-il donc fait pour s’en sortir ? Tout simplement en allant tourner aux Etats-Unis et au Canada un film tiré d’un livre déjà adapté il y a une quinzaine d’années et narrant l’histoire de jeunes filles qui décident de ne plus se laisser faire, suite à plusieurs humiliations en tous genres subies par les garçons ou les hommes de leur ville. Dans le cinéma actuel, les films avec pour personnages principaux des filles, réunies en groupe, ce n’est pas ce qui manque mais, c’est très rare que ce ne soient pas dans le cadre de comédies. Là, c’est loin d’être le cas puisque c’est un véritable gang qui va se constituer autour d’un noyau de cinq filles, et que l’on va suivre. Il y a déjà dans ce titre un peu à rallonge une volonté presque documentaire ou naturaliste, comme pouvait l’être en partie Entre les murs. Finalement, ce Foxfire s’avère un film dont il ressort vraiment quelque chose même s’il n’est pas complètement réussi.

En fait, ce long-métrage s’inscrit dans une forme de paradoxe du à quelques failles dans l’écriture du scénario. Expliquons donc rapidement cet état de fait. Tout en trainant en longueur par moments, ce film de quand même plus de deux heures et demi reste dans l’ensemble un petit peu trop superficiel. Le long-métrage a pour objet de montrer comment et pourquoi a pu se former un gang de filles et jusqu’où celui-ci a pu aller pour se faire respecter. C’est un vaste programme que Laurent Cantet décide donc de prendre en main et de porter à l’écran. Il se donne largement le temps mais, justement, cela s’avère sans doute un piège. Il ne cible en effet peut-être pas assez des évènements précis ou l’évolution d’une personne en particulier. Deux filles sont tout de même plus particulièrement mises en avant : Maddy, la narratrice (qui revient sur son expérience passée à travers une voix-off, encore…) et Legs, la meneuse de tout le groupe. Mais c’est bien le destin de toute cette troupe qui grossit peu à peu qui nous est donné à voir. Cela donne donc une construction parfois un peu étrange et même bancale mais aussi quelques longueurs évitables. Par rapport à son précédent film, on peut voir quelques similitudes, notamment dans cette volonté de s’intéresser à des adolescents qui se cherchent et qui essaient de s’affirmer, parfois un peu maladroitement.

Le scénario n’hésite pas à montrer combien le combat de ces jeunes filles est à la fois profitable (dans le cadre du sort des femmes en général) mais aussi perverti par les besoins induits par la vie en collectivité. C’est dans cette contradiction que le film avance toujours et le réalisateur la maitrise plutôt pas mal et réussit vraiment à en tirer quelque chose. Car de ce film on ne ressort pas indifférent. Ce Foxfire dégage vraiment quelque qui tient sans doute à la réalisation elle-même qu’à un casting impeccable. Je dois avouer que j’aime beaucoup la manière de réaliser de Laurent Cantet : c’est sans esbroufe aucune et au plus près de la réalité. C’est parfois presque documentaire, même si c’est moins le cas que dans son film précédent. De plus, il nous offre une vraie plongée dans l’Amérique des années 50 avec un vrai travail sur les décors, les voitures et le look en général (coupes de cheveux, habits). Là encore, ce n’est pas tape-à-l’œil mais on sent que c’est très travaillé. Du côté du casting, il y a une vraie révélation avec Raven Adamson qui dégage un charisme incroyable. On comprend très bien pourquoi toutes ses camarades la suivent, même quand elle part un peu en n’importe quoi. En tant que spectateur, on en ferait presque de même, c’est pour dire…



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