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TimFaitSonCinema
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GODZILLA

A la fin des années 90, un phénomène inexpliqué a détruit une centrale nucléaire au Japon. Y est mort la femme d’un scientifique qui est persuadé qu’on cache à la population la vérité. Quinze ans plus tard, les mêmes signaux réapparaissent et les humains vont alors devoir affronter un ennemi terrible…
Verdict:

Assez fou visuellement à certains moments, ce Godzilla est un vrai film à grand spectacle. Mais pour être plus que ça, il lui manque un vrai scénario, des personnages auxquels on s’attache vraiment et un minimum de message derrière tout cela. 

Coup de coeur:

Quelques séquences

La date de sortie du film:

14.05.2014

Ce film est réalisé par

Gareth EDWARDS

Ce film est tagué dans:

Film d'action Science-fiction 3D

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 La Critique


Godzilla est devenu au fil des années un personnage mythique au cinéma puisque, entre 1954, date du premier film (japonais) et aujourd’hui, ce ne sont pas moins de trente films (en comptant ce dernier) qui ont pris pour sujet principal cette grosse bête entre le dinosaure et le lézard géant, symbole aussi des ratés de la recherche sur l’énergie nucléaire. Il y a eu des périodes plus propices que d’autres, des remake plus ou moins ratés (il paraît que celui américain de Emmerich en 1998 est terrible mais je ne peux pas juger) et, une adaptation de la bête en fonction des périodes. Mais, ce qui est le plus étonnant, c’est surtout la fascination qui existe pour Godzilla, notamment au Japon. C’est aussi une source d’inspiration énorme pour de nombreux réalisateurs, et il n’est que voir dernièrement Pacific Rim qui est tout à fait dans le même esprit (et Guillermo Del Toro ne s’en cache pas du tout). Le voilà donc de retour, soixante ans après l’original, avec un gros studio hollywoodien (la Warner) et à ses manettes Gareth Edwards, un réalisateur britannique. Il s’était fait connaître en 2010 en écrivant, réalisant (et en faisant même les effets spéciaux) Monsters, film à tout petit budget mais qui avait rencontré un vrai succès. L’excitation était donc grande, notamment dans la communauté de fans très importante pour ce genre de films, et notamment pour celui qu’on appelle le « Roi des Monstres ». Personnellement, je ne fais pas partie de ce qui ressemble à une congrégation et je ne suis pas un grand connaisseur des films de monstres en général, car, au fond, et autant le dire tout de suite, ce n’est pas plus que cela ma tasse de thé. Alors, je ne pourrai pas comparer avec d’autres versions ou d’autres longs métrages du même genre (si ce n’est le « fameux » long de Del Toro). Mais ce qui est peut-être le plus embêtant, c’est que j’ai véritablement du mal à me faire un avis bien tranché sur ce Godzilla

 

En effet, on se retrouve toujours un peu dans la même dualité avec ce genre de films : c’est quand même assez dingue sur la forme bien que le fond, lui, soit bien plus discutable. Au moins, c’est quand même bien mieux que Pacific Rim, qui, pour le coup, m’avait plus semblé être une vaste blague qu’autre chose. Là, Gareth Edwards refuse même carrément de tomber dans l’enchaînement des batailles entre bestioles, sous l’œil des humains. D’ailleurs, on voit finalement assez peu de ces combats et c’est l’un des faits étonnants de ce Godzilla. Le réalisateur prend même le parti-pris de les montrer parfois à travers des écrans ou même de couper volontairement des scènes (comme lorsqu’on rentre avec l’un des personnages à l’intérieur d’un abri alors que deux bêtes se font face). Parfois, il semble même en décalage avec un réel désir d’insister davantage sur tout ce qui se passe en hors-champ. Ainsi, on voit souvent plus les réactions des humains face à ce qu’ils peuvent observer, plutôt que ce qui pourrait sembler le plus important : la confrontation. De même, l’attente a une place toute particulière, avec un vrai talent pour faire monter une certaine tension. On ne voit finalement qu’assez peu Godzilla, de sorte que sa présence est alors un véritable événement. Pourtant, ce n’est pas par une « peur » de montrer ces combats car, lorsqu’on peut observer ces « chocs des titans », c’est techniquement assez hallucinant et c’est en tout cas très prenant. Ces bêtes sont souvent filmées à hauteur d’hommes, et cela rend très bien. Le tout est accompagné d’une drôle de partition d’Alexandre Desplat : pas forcément géniale dans l’aboslu mais qui accompagne vraiment bien l’ensemble. De ce côté-là, il n’y a absolument rien à redire et c’est ce qui donne à ce film son caractère vraiment réussi. Gareth Edwards se permet aussi d’orchestrer certaines séquences de très grande qualité comme celle, visuellement assez incroyable, où des soldats sont parachutés au-dessus de San Francisco où se déroule un combat sans merci entre les bêtes. Certains plans sont alors absolument magnifiques.

 

Mais, alors, d’où viennent mes réticences et qu’est-ce qui empêche ce Godzilla d’être un très bon film ? Et bien, c’est l’enveloppe générale dans laquelle s’insèrent toutes ces séquences réussies… Car, il faut bien le dire, les scénaristes (qui s’y sont pourtant mis à plusieurs et ont beaucoup réécrit le script) n’ont pas vraiment fait d’étincelles, livrant une histoire attendue, où les surprises sont trop peu nombreuses, où les messages sont quasi inexistants et où les incohérences se multiplient bien trop pour que ça reste anecdotique. Bien sûr, on n’est pas dans de la science-fiction mais il n’en reste pas moins que Gareth Edwards, dans son traitement, essaie de rendre cela le plus réaliste possible (là où, pour le coup, Pacific Rim assumait complètement son côté décalé). Alors, dans ces cas-là, il faut éviter de trop faire n’importe quoi par rapport à une certaine logique car, là, les incohérences sont vraiment trop visibles, qu’elles soient temporelles ou bien encore dans la manière dont les autorités gèrent cette crise. Et, surtout, tous les humains manquent clairement d’un minimum de chair et d’approfondissement pour que le spectateur s’y attache un minimum et ne les considèrent pas finalement comme de simples petits moustiques assistant impuissants à une bataille entre des forces qui les dépassent. Cela tient par exemple dans la performance assez peu convaincante d’Aaron Taylor Johnson, qui n’a pas le charisme suffisant pour faire adhérer à un personnage qui, en plus, n’est guère surprenant. Finalement, tout dépend de la manière dont on prend ce film : si on veut voir un long métrage qui arrive à être plus que de l’action pure et dure, c’est un peu raté. Mais si on veut voir une sorte d’attraction en 3D, où on prend son pied uniquement en profitant des images, honnêtement, ce Godzilla fera largement l’affaire. Etant donné que je ne m’attendais pas vraiment à la première solution et que j’espérais au moins la seconde, je n’ai guère été surpris. Et parfois assez stupéfait par le résultat visuel. Mais ça ne suffit pas non plus pour en faire un grand film…




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