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TimFaitSonCinema
Emmet est le personnage le plus banal qui soit. Mais suite à un concours de circonstance, il se retrouve dans la peau du « Spécial », celui qui, d’après une vieille prophétie, sera le seul à pouvoir empêcher l’anéantissement du monde par Lord Business… Il y a sans doute erreur sur la personne…
Verdict:

Complètement barré, rythmé comme jamais pendant et visuellement époustouflant au cours de la première heure, ce film baisse un peu en intensité et perd de son intérêt dans le dernier tiers. C’est un tout petit peu dommage mais ça reste une des bonnes surprises de ce début d’année.

Coup de coeur:

Le style visuel

La date de sortie du film:

19.02.2014

Ce film est réalisé par

Phil LORD Chris MILLER

Ce film est tagué dans:

Film d'animation 3D

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 La Critique


Attention, là, on passe vraiment aux choses sérieuses. En effet, si on peut rigoler sur à peu près tout avec moi, les Lego font partie des rares éléments sur lesquels je ne plaisante plus du tout. Ils ont bercé ma jeunesse et, selon moi, il n’y a pas de meilleurs jouets pour former les enfants : on construit ce que l’on veut, en faisant beaucoup travailler son imagination et c’est une source inépuisable d’histoires en tout genre. J’ai néanmoins l’impression que, depuis quelques années, cette société mise plus sur les franchises avec des univers déjà connus et beaucoup moins sur les fameuses boites où on trouvait des cubes de toutes les couleurs à partir desquels on construisait un château fort ou un bateau pirate. Et qu’on ne vienne pas me dire que les Lego, c’est la même chose que les Playmobil parce que, pour le coup, je pourrais bien devenir assez violent… Vous l’aurez compris, chez moi, les Lego, c’est absolument sacré ! Alors, forcément, quand j’ai entendu qu’un film était en préparation, ça m’a un peu mis dans tous mes états. D’une certaine façon, c’est logique qu’un tel phénomène soit adapté mais, en même temps, j’avais vraiment peur que l’ambiance générale et ce que je pouvais avoir en tête ne soient un peu dénaturés. Après, j’ai su que c’était le duo Phil Lord / Chris Miller qui se chargeait de mettre tout cela en place et, d’une certaine manière, ça m’a rassuré. Ce sont en effet eux qui s’étaient occupés de l’un des films d’animation les plus dingos de ces dernières années (bien que finalement un peu décevant au vu de l’attente provoquée) : Tempête de boulettes géantes. On pouvait donc leur faire confiance pour rentrer dans l’univers Lego et en sortir quelque chose d’intéressant. Et bien, selon moi, c’est encore mieux que cela, car s’il peine un peu sur la fin, La grande aventure Lego n’en reste pas moins un film d’animation assez génial, et cela à différents points de vue.

D’abord, et sans doute avant toute chose, La grande aventure Lego est une formidable réussite sur le plan visuel. En effet, en se servant de l’univers Lego, le film invente une esthétique complètement unique. Absolument tout est créé avec des pièces de Lego, ce qui donne des images à la fois drôles, décalées et surtout, parfois assez incroyables (comme lorsqu’il s’agit de l’eau, recréée de manière formidable). En plus, en visitant différents mondes, le long métrage ne se contente pas d’un seul univers, loin de là. Entre la ville, le Far West ou encore le bateau pirate, ce sont autant de thèmes bien connus des habitués de Lego qui sont traversés par les personnages. Le souci du détail est poussé très très loin et c’est un vrai bonheur de ce côté-là. Dans le style d’animation, c’est aussi assez unique car on est au croisement entre le stop-motion (les Lego ne peuvent pas bouger tout seul) et quelque chose de plus fluide au fur et à mesure que le film avance. C’est en tout cas à la fois tout à fait dans l’esprit mais aussi novateur dans le monde des films d’animation. L’ensemble donne vraiment quelque chose de très intéressant et par moments, ça en devient même assez fascinant. Parlons maintenant des protagonistes qui évoluent dans cet univers car ils sont pour beaucoup dans cette réussite. Forcément, ils font tous la même taille et ont la même forme de tête mais, néanmoins, ils sont complètement différents l’un de l’autre entre un Emmet tout ce qu’il y a de plus banal et un Batman imbu de lui-même et prêt à se carapater à la première occasion. Il y a aussi le vieux sage aveugle, la petite jument toujours heureuse, le cosmonaute qui vit dans son passé et cette Ninja qui sera au cœur de beaucoup d’enjeux. Au cours de leur périple, ils rencontrent tout un tas d’autres personnages tout aussi dingos et notamment ce flic bipolaire génialissime. Et, là, les références sont multiples et font de ce La grande aventure Lego un gag permanent.

En effet, en multipliant les figurines connues (de Shaquille O’Neal à Gandalf en passant par Abraham Lincoln ou Wonderwoman), le film va très loin dans toutes ces références qui parleront à tous les âges. Il y a même des séquences complètes qui, dans l’absolu, ne servent à rien, mais sont justement là pour s’amuser : c’est notamment le cas de cette minute spéciale Star Wars, qui est tout simplement lunaire. C’est aussi évidemment une façon de rappeler que Lego a de nombreuses licences (ne nous laissons pas abuser sur ce point) mais, il faut bien le dire, c’est à la fois très drôle et plein de vie. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques d’un film qui, pendant sa première heure au moins, est complètement barré, traversé de dialogues incroyables, de situations ubuesques et qui avance à un rythme complètement fou. Ça ne s’arrête absolument jamais puisqu’il s’agit d’une vaste course poursuite où Emmet, avec l’aide de ses nouveaux amis, doit tout faire pour éviter que l’objet qui s’est collé dans son dos (la fameuse « pièce de résistance ») ne tombe entre les mains du grand méchant. Si cette intrigue est très simple et ressemble beaucoup à ce qu’on peut voir dans d’autres films, ce qui est amusant ici, c’est cette impression que, justement, le scénario joue à fond la carte du second degré par rapport à ce qu’il met en action. Plein de petits éléments nous font comprendre que le regard est décalé et que c’est un vrai plaisir assumé pour les scénaristes de jouer sur cette ambigüité. Mais le souci c’est qu’après une heure de pur délire, parfois euphorisant, le long métrage finit par revenir sur des sentiers battus vers la fin. En effet, j’ai été bien moins conquis par toute la dernière partie qui, d’une certaine manière, est attendue mais qui, selon moi, est assez mal exploitée et un peu trop en décalage avec le reste du film.

Je ne rajoute rien de plus sur la « surprise » qui attend le spectateur dans la dernière demi-heure mais tout ce que je peux dire, c’est qu’on sent bien plus à partir de là que, avant toute chose, ce film reste une publicité géante pour un jouet indémodable. L’idée de fond n’est pas inintéressante (globalement, c’est celle de la transmission parents/enfants) mais c’est fait de manière bien trop artificielle et, assez étrangement, alors que le film était un peu hors des clous jusque-là, on a vraiment le sentiment d’un retour très brutal à quelque chose de bien plus attendu et, surtout, de très formaté. Comme si le scénario n’avait pas pu aller au bout de son idée. Néanmoins, si on y réfléchit bien, on sent venir le coup pendant tout le film avec l’idée de la création spontanée qui traverse tout le film. Les gentils sont bien des maîtres bâtisseurs capables de construire n’importe quoi avec les pièces qui leur passe sous la main et ils se battent contre celui qui veut figer le monde des Lego. Cette créativité essentielle est bien l’une des composantes majeures de l’univers de ce jouet et elle est défendue avec vigueur dans ce film. A tel point que l’on sent poindre avec trop de force le message publicitaire derrière. Et c’est quand même un petit peu dommageable d’avoir insisté de cette manière et d’avoir ainsi proposé un dernier tiers de film bien moins culotté. Mais on l’oublie assez vite car on préfère largement repenser à tout ce que l’on a pu voir avant. Et quand on regarde les scores énormes réalisés par le long métrage au box-office américain, on peut se dire que les petites figurines et leurs briques multicolores ont encore un avenir radieux devant elles. Pas fou, le film a même assuré ses arrières en ouvrant la possibilité d’une suite qui devrait selon toutes vraisemblances voir le jour. Si ça garde le même côté complètement dingue de la première heure, j’en serai. Evidemment. On parle des Lego, quand même…




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