La Critique
Le Chat Potté est un peu devenu un mythe depuis son apparition dans Shrek 2. Le gros plan sur sa petite bouille avec ses grands yeux était devenu un grand moment de tous les films de la saga. De plus, le personnage dans son ensemble est plutôt drôle et funky. Il était donc « logique » que ce « voleur de scènes » ait droit à son spin-off, autrement dit, un long métrage dérivé de l’univers d’un autre film et racontant l’histoire d’un des personnages secondaires de celui-ci. Le problème de ce genre de films, c’est qu’il y a un grand risque de faire un film uniquement sur le personnage en lui-même, sans que le scénario soit à la hauteur. Le Chat Potté tombe complètement dans ce travers…
Clairement, il y a une vraie carence de scénario dans ce film. De fait, il n’y en a pas ou très peu. Le héros se retrouve au cœur de l’aventure de Jack et le Haricot magique sans que l’on sache trop pourquoi. L’histoire ne va pas plus loin que ça et c’est tout de même un peu juste pour tenir une heure et demie même si le passé des différents personnages est aussi évoqué par moments. Le scénario offre tout de même la possibilité de faire de grandes scènes de poursuite ou de « combat », indispensable aujourd’hui pour ce type de films, tout comme les grands laïus sur l’amitié, la confiance,… Tout cela cumulé permet de faire passer un peu de temps. De ce côté-là, il n’y a donc vraiment pas de surprises, si ce n’est que la scène que tout le monde attend (les grands yeux) met du temps avant d’arriver. Il faut tout de même noter quelques situations plutôt bien trouvées et des répliques drôles car très « second degré », ce qui avait fait la réussite de la saga Shrek. Néanmoins, ces quelques éléments n’arrivent pas à faire du Chat Potté un film où toutes les générations peuvent s’y retrouver, ce qui constitue au demeurant le grand génie de Pixar. C’est clairement destiné aux enfants et ça ne va pas plus loin…
D’ailleurs, par rapport à ce public, il y a quelque chose d’assez étrange dans ce film. Il s’agit de la façon dont, pour un film d’animation actuel, il est particulièrement lent. Beaucoup de temps est pris pour certaines scènes (scènes de danse à la limite de l’interminable…) et les séquences sont en général très longues (poursuites qui n’en finissent plus notamment). Attention, ce n’est pas non plus un film de Sofia Coppola en animation !!! Mais cela me semble suffisamment marquant pour être signalé. C’est quelque chose qui m’a plutôt plu sur le principe car il m’est arrivé dernièrement d’aller voir des films d’animation où, même moi, j’étais complètement déboussolé par la vitesse des évènements (Tempête de boulettes géantes notamment). Un peu plus de calme n’est pas pour me déplaire. Mais, le problème est que cette « lenteur » relative s’explique plus par la faiblesse du scénario que par une envie délibérée de faire quelque chose de plus lent et posé. Après, techniquement, il n’y a pas grand-chose à dire. Les animateurs de chez Dreamworks travaillent plutôt bien et le rendu visuel est de qualité. Il n’y a guère d’inventivité, peu de prises de risque, mais l’ensemble se tient tout à fait correctement.