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TimFaitSonCinema
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LE MAJORDOME

Parce qu’il est doué dans ce qu’il fait, Cecil Gaines est repéré pour devenir majordome à la Maison Blanche. Pendant sept présidences successives, il va y travailler, tout en devant s’occuper de sa femme et de ses fils, avec qui les relations ne sont pas toujours évidentes.
Verdict:
Brouillon car voulant aborder beaucoup trop d’éléments, Le Majordome ne brille pas non plus par une réalisation qui ne fait souvent pas dans la finesse. C’est dommage car il y a quelques bonnes idées et un Forest Whitaker plutôt pas mal. Mais l’ensemble est plus décevant qu’autre chose.
Coup de coeur:

Forest Whitaker

La date de sortie du film:

11.09.2013

Ce film est réalisé par

Lee DANIELS

Ce film est tagué dans:

Drame historique

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 La Critique


Lee Daniels est ce réalisateur qui s’était fait connaître en 2009 avec Precious, film présenté dans de nombreux Festivals, nominé un nombre incalculable de fois et qui avait remporté quelques récompenses. Depuis, le metteur en scène s’est occupé de Paperboy, polar poisseux esthétiquement plutôt réussi mais un peu vain. Là, il revient avec la très grosse artillerie puisqu’il réalise un film qui dure sur plus de quatre-vingt ans, qui traite à la fois d’un majordome à la Maison Blanche mais, surtout, de la bataille pour les droits des noirs aux Etats-Unis pendant toute cette période et qui possède un casting hallucinant (comme on en a rarement vu). Là, clairement, on est dans le très gros morceau qui se pose déjà là pour les futures cérémonies de récompense (en plus les frères Weinstein sont dans le coup, toujours bon signe pour les Oscars) et qui, en plus, a réussi un coup de communication magistral en révélant que le film avait fait pleurer Obama, rien que ça. Forcément, moi, en sachant tout cela, j’étais un peu dubitatif et réticent et je voyais venir d’assez loin le piège que peut être ce genre de long métrage : brouillon, pas assez fouillé et trop démonstratif. Mais bon, si Le Majordome avait fait pleurer Obama, comment passer à côté ?… De fait, je suis ressorti de la séance avec la sensation que je m’étais fait le film en avance et que ce que j’ai pu voir n’y a absolument rien changé. Alors, est-ce que, vraiment, ce long métrage est identique à ce que je pouvais attendre ou est-ce plutôt que je n’ai pas voulu changer d’avis ? On ne le saura jamais mais, honnêtement, Le Majordome n’est pas le grand film qui pouvait s’annoncer et a beaucoup trop de défauts pour être réussi.

Si on y réfléchit bien, ce film propose quand même un programme totalement insensé en à peine plus de deux heures de temps : la vie personnelle d’un homme, l’histoire de l’obtention des droits par les noirs américains, sept Présidents des Etats-Unis, et tout cela sur une période de quatre-vingt ans même si, pour être honnête, c’est surtout sur les trente années où Cecil Gaines travaille à la Maison Blanche que le cœur du film se déroule. Mais quand même, c’est énorme et cela donne un matériel beaucoup trop important pour être réellement en capacité de le traiter de la manière dont il le faudrait, c'est-à-dire en profondeur. En liant l’histoire (celle d’un homme) avec l’Histoire (celle d’une nation), le scénario fait ce qui est le plus « simple » pour aborder des événements historiques sans faire un film « théorique ». Mais là, si tout est lié, rien n’est véritablement fouillé. Ce qu’on peut voir, c’est par vignettes (un discours par ci, une rencontre avec un président par là, un mouvement de protestation des noirs américains à un autre moment). Tout cela forme au bout d’un moment quelque chose qui ressemble plus à une bouillie qu’autre chose. Mais on se rend tout de même compte assez vite que ce Majordome n’est en fait qu’un prétexte, car, ce qui est le plus important, c’est bien la cause des noirs américains (c’est d’ailleurs confirmé par les derniers mots du film). Ce n’est donc pas le métier de cet homme qui importe mais bien la relation compliquée qu’il a avec son fils, lui qui, très tôt, se bat pour les droits de façon plus ou moins violente. Ce film m’a finalement fait penser à J. Edgar, le dernier Eastwood (d’ailleurs, à quand un nouveau film ?) qui voulait raconter beaucoup trop de choses en même temps et qui, finalement, passait trop vite sur à peu près tout. Là encore, je me demande si une série n’aurait pas été plus appropriée, afin de creuser toutes les problématiques soulevées.

Mais le souci majeur de ce Majordome ne se trouve pas forcément dans ce projet de base compliqué à tenir, mais plutôt dans la manière dont Lee Daniels le met en scène. Pour dire les choses gentiment, on ne peut pas considérer ce dernier comme un apôtre d’une certaine discrétion. Non, lui, pour montrer ce qu’il veut, il emploie les gros sabots (voire les très gros parfois) tant dans la manière dont c’est écrit que celle dont c’est réalisé. On trouve beaucoup trop de séquences où il en fait des tonnes, soit pour bien appuyer son propos, soit pour tenter d’émouvoir le spectateur. Parfois, c’est tellement gros que c’est presque drôle. Mais cela vient forcément du fait que le réalisateur a finalement trop peu de temps pour montrer ce qu’il veut donc il doit le faire vite et avec des images marquantes. On en revient donc au départ : l’ambition du film est beaucoup trop grande et pas du tout réalisable. Pour incarner ce majordome, il fallait bien un acteur comme Forrest Whitaker, à la fois capable d’une vraie discrétion (la base du métier de celui qu’il interprète), mais qui, à côté de cela, a aussi une vraie présence. Il est très bon même si je l’espérais encore meilleur que cela. A côté de lui, c’est un véritable défilé de stars, comme on en voit rarement. Même les plus petits rôles (deux plans, trois minutes et deux mots) sont interprétés par de grandes vedettes et des guest prestigieux (Mariah Carrey, Lenny Kravitz, Jane Fonda, Vanessa Redgrave,…). Par ailleurs, tous les Présidents sont interprétés par de grands noms (Cusack, Rickman, Williams,…). Mais ce qui est peut-être le plus surprenant dans cette distribution, c’est la présence d’Oprah Wimphrey dans un rôle majeur (la femme de Cecil Gaines). Celle que l’on considère parfois (à tort ou à raison) comme la « femme la plus influente au Monde » n’est honnêtement pas très bonne, surjouant trop la plupart du temps. C’est donc encore une mauvaise idée dans un film qui les cumule un peu trop pour séduire davantage. Mais bon, si Obama a pleuré…


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dd 06.10.2013, 18:38

Pas aimé du tout. L'impression de deja vu , et au bout de 2 heures une certaine lassitude à regarder ce film


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