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TimFaitSonCinema
Arnaud et Babette sont frère et sœur. Quand leur père leur annonce qu'il va accueillir chez lui des sans-papiers, ils ne se doutent pas que c'est en fait une moldave de trente ans blonde et vulgaire. Quand ils se rendent compte que leur père s'y attache un peu trop, cela va bouleverser leur existence.
Verdict:
Un film réussi qui mérite (pour une fois) l'appellation de « comédie dramatique »
Coup de coeur:

La justesse du scénario et des dialogues

La date de sortie du film:

31.03.2010

Ce film est réalisé par

Anne LE NY

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Quand on voit la bande annonce (qui en dévoile d'ailleurs un peu trop), on se dit que ce film va être dans le registre de la pure comédie avec le quiproquo du départ : pour tout le monde, accueillir des immigrés, c'est recevoir une famille de maliens. Dès le début du film, la donne est modifiée et c'est le point de départ pour une introspection des liens entre le père et ses deux enfants, dans un jeu triangulaire assez intéressant. En effet, Anne Le Ny possède suffisamment de talent de scénariste pour ne pas tomber dans la farce moralisatrice sur les immigrés et leur sort.

Selon moi, l'enjeu principal du film n'est pas là mais il permet des soulever d'autres questionnements bien plus enrichissants et bien moins polémiques. Cette situation de départ offre tout de même certaines répliques très bien senties (prononcées notamment par un Fabrice Lucchini au sommet de sa forme, mais, j'aimerais quand même bien le voir dans un rôle à contre emploi...) et des situations assez cocasses. Mais, après une petite demi-heure, on quitte le registre de la comédie pure pour plonger dans quelque chose de beaucoup moins léger et tout cela part du rapprochement entre le frère et la sœur, lors d'une soirée où on a l'impression qu'ils se retrouvent.

D'ailleurs, cette relation entre les deux enfants (Fabrice Lucchini, donc, et une excellente Karine Viard) est tournée de façon assez spéciale puisque dans la plupart des scènes où ils se parlent, ils sont au premier plan et, derrière eux, tout est flou (notamment quand ils marchent dans la rue), comme si ils s'extrayaient peu à peu de leur vie quotidienne (lui de son univers de « nouveau riche » comme il le dit lui-même, et elle de son admiration béate pour son père). Cette relation triangulaire avec le père (interprété par un très bon Michel Aumont), véritable enjeu du film, permet de soulever de vraies problématiques : l'héritage, l'éducation, le besoin de ressembler à son père,... Aucune « réponse » n'est donnée, aucun jugement non plus et c'est plutôt une bonne chose. Ce film invite plutôt à réfléchir sur ces questions comme Ceux qui restent (de la même réalisatrice) ne jugeait pas la situation de ce couple amoureux alors que leurs conjoints respectifs étaient hospitalisés.

Néanmoins, dans ce film, quelques petits défauts m'ont empêché d'y adhérer totalement. D'abord, au cours du premier quart d'heure, la diction des personnages est très étrange, comme ralentie. Ensuite, il y a toujours quelque chose qui m'a dérangé au cours de ce film, quelque chose que j'ai du mal à identifier mais qui m'a empêché de me plonger complètement dans cette histoire. Mais, globalement, ce film est plutôt une réussite.



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