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TimFaitSonCinema
Dans cette deuxième partie, Joe continue de se confier à Seligman sur son parcours sexuel. Après le temps des découvertes et du bonheur vient celui de la souffrance…
Verdict:
Bien plus linéaire que la première partie, ce deuxième volet n’offre jamais de passages vraiment intéressants. Alors qu’on pouvait imaginer une graduation après le premier épisode, c’est plutôt l’inverse qui se produit. Décidément, Lars von Trier n’aura pas fini de nous surprendre…
Coup de coeur:

Charlotte Gainsbourg

La date de sortie du film:

29.01.2014

Ce film est réalisé par

Lars VON TRIER

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Le premier volet se refermait sur cette phrase « Je ne sens plus rien », prononcée par Joe alors qu’elle commence une vraie relation avec le seul homme pour qui elle ait vraiment ressenti quelque chose, Jerome (le seul qui ait un nom entier, d’ailleurs, et pas seulement une lettre pour le nommer, ce qui n’est pas rien). Et c’est bien de là que repartent les « aventures » de Joe, aventures qu’elle continue de raconter à Seligman. A la fin du premier volume, je pensais sincèrement que le second serait plus puissant. Mais j’ai été en grande partie déçu car cette deuxième partie est cinématographiquement beaucoup moins intéressante, beaucoup plus trash que la première (ce qui explique le fait que ce soit interdit aux moins de seize ans) et n’apporte finalement pas grand-chose de nouveau. Bien sûr, puisqu’on touche à l’autre versant de la sexualité de Joe, l’ensemble est beaucoup moins « amusant ». En effet, on se rend compte en voyant cette deuxième partie que la première était plutôt « lumineuse » et drôle. Là, on assiste à une sorte de descente aux enfers du personnage principal qui ne parvient plus vraiment à canaliser sa sexualité et à éprouver du plaisir avec. Du visage juvénile de Stacy Martin, on passe très rapidement à celui plus marqué de Charlotte Gainsbourg qui va porter l’ensemble du long métrage, que ce soit dans la narration (toujours ce dialogue parfois assez surréaliste) mais aussi, cette fois-ci, dans ce qui est montré. Ce qui est assez déroutant, c’est que si la première partie était assez foisonnante dans les styles exposés (parfois peut-être un peu trop), ici, on a droit à un ensemble bien plus linéaire. Les trois chapitres restant sont ainsi différenciés de manière beaucoup moins marquée, à la fois dans l’image ou dans la narration. C’est presque comme si cette deuxième partie constituait à elle seule un chapitre entier. Et c’est quand même pas mal de l’intérêt du film qui est perdu avec cette façon de faire…

Nymphomaniac 2 est donc un objet moins palpitant du pur point de vue cinématographique, même si Lars von Trier reste quand même un sacré faiseur d’images et qu’il peut, au détour d’une séquence relativement banale, nous offrir un plan sublime. Mais là où, dans la première partie, certains passages étaient visuellement assez hallucinants, c’est ici non plus par leur force visuelle mais plutôt par ce qu’elles dégagent que des séquences sont vraiment marquantes. Deux en particulier peuvent retenir l’attention. La première est assez dérangeante et à la fois extrêmement drôle : on voit deux frères noirs se disputer au sujet de la manière dont ils devraient s’occuper (sexuellement, évidemment) de Joe, avant que celle-ci ne finisse par déserter. La seconde est sans doute plus impressionnante : un homme dévoile à son insu, et de manière assez radicale, son penchant pour la pédophilie. Deux séquences finalement assez étranges, qui ne disent pas grand-chose sur la sexualité de Joe mais plutôt sur le sexe en général. C’est aussi un peu l’objet de nombreuses digressions de Seligman (dont le metteur en scène a conscience et joue à sa manière) et cela fait de ce film quelque chose d’assez sombre, avec peu de foi dans l’humanité. D’ailleurs, Joe finira par « sortir du monde » à sa façon. Ce côté presque nihiliste finit à la longue par être un peu fatigant et là où Nymphomaniac 1 offrait de vraies « bouffées d’air frais », ce n’est plus le cas dans cette suite. La fin est même ici d’une noirceur absolument terrible. Seules quelques réflexions assez drôles sur la manière même de conduire le film permettent de sortir un peu de cet état. C’est par exemple le cas quand, suite à une image qui arrive un peu rapidement, Joe dit « désolé, je veux arriver trop rapidement au prochain chapitre ». Mais c’est très court et, trop vite, le long métrage replonge dans son côté très sombre de film d’initiation à l’envers. Trop de promesses à la fin du premier épisode donc car c’est un léger sentiment de gâchis qui nous envahit après ce film bien moins faramineux que ce que l’on nous avait annoncé…



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