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TimFaitSonCinema
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SAVAGES

Ben et Chon sont deux petits génies de la production de marijuana qui ont la particularité de partager la même copine, Ophelia. Alors qu’ils décident de ne pas se laisser faire par un cartel de la drogue ultra-violent, celui-ci enlève Ophelia. La bataille n’en sera que plus violente…
Verdict:
Violent, sexy et par moments assez foutraque, Savages est un film assez étonnant qui a une tendance à un peu tout mélanger. Mais il faut avouer que c’est aussi particulièrement jouissif. Les comédiens, et notamment le duo Hayek-Del Toro, y sont en tout cas très bons.
Coup de coeur:

Salma Hayek et Benicio del Toro

La date de sortie du film:

26.09.2012

Ce film est réalisé par

Oliver STONE

Ce film est tagué dans:

Thriller

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 La Critique


Oliver Stone est encore l’un de ces réalisateurs dont je n’ai jamais vu un seul film (ça commence à faire beaucoup, il va quand même falloir que je remédie à cela…). Pourtant, il fait partie de la liste des quelques « grands » réalisateurs hollywoodiens de ces trente dernières années. Le problème, c’est que depuis quelques temps, ses films ont plutôt l’air beaucoup moins bons que ce qu’il a pu faire dans les années 80 ou 90 et qui est plutôt bien considéré (Platoon, Né un 4 juillet ou encore JFK). Je n’avais pas plus envie que ça d’aller voir ses derniers longs-métrages qui ne me disaient pas grand-chose (World Trade Center ou Wall Street 2). Avec Savages, les choses changent pour moi puisque ce film est, sur le papier, l’un des plus excitants de cette rentrée. Le casting vraiment détonnant entre jeunes comédiens en devenir (Taylor Kitsch, Aaron Johnson et Blake Lively notamment) et d’autres beaucoup plus réputés mais rares (Benicio del Toro, Salma Hayek ou John Travolta) ainsi que le pitch de départ ne pouvaient que donner envie d’aller le juger sur pièce. Et, honnêtement, je n’ai pas été déçu. Même si Savages comporte ses défauts, c’est aussi un long-métrage assez singulier qui a le grand mérite de ne pas ressembler à grand-chose d’autre.

Les dix premières minutes sont assez formidables pour nous mettre dans une ambiance pour le moins étrange. Sur un fond d’images de plages californiennes paradisiaques, Ophelia annonce en voix-off (c’est tiré d’un roman, donc…) : « si je vous raconte cette histoire, ça ne veut pas forcément dire que je suis en vie à la fin. » Le ton est alors clairement donné. Elle explique ensuite les grandes lignes de sa vie et de celles de ceux avec qui elle partage son amour : Ben et Chon. Ceux-ci sont aussi proches qu’ils sont différents. Le premier est botaniste de formation et voit aussi dans le trafic de drogue et l’argent qu’il se fait un moyen de développer d’autres pays qu’il aide avec sa fondation. Le second est un ancien soldat, toujours prêt pour se battre et plutôt du genre « pas là pour plaisanter ». C’est lui qui s’occupe des basses œuvres du trafic. Et entre les deux, donc, Ophelia, qui vit avec eux, le plus naturellement du monde. Il faut avouer que la base de l’histoire est à la fois assez intrigante mais aussi source potentielle de problèmes en tout genre. Ceux-ci viendront, bien sûr, mais pas forcément de la façon dont on le pense. Toute cette introduction, très stylisée, est racontée avec un ton un peu ironique, ton qui perdurera en fait pendant tout le film, Savages jouant bien habilement sur le mélange des genres et l’humour côtoie allègrement des scènes beaucoup plus violentes. On est toujours entre comédie et pur thriller, même si globalement, c’est quand même ce dernier aspect qui l’emporte…

Pendant plus de deux heures, on sera un peu toujours dans ce mélange des genres, avec une réalisation elle aussi assez disparate mais plutôt réussie dans l’ensemble. Parfois, ça part un peu dans tous les sens et quelques passages sont plutôt mieux (avec quelques bonnes idées) que d’autres. Il y a certaines séquences honnêtement un peu ratées, notamment du fait d’une trop grande envie d’en rajouter du réalisateur. Mais, au moins, on a vraiment l’impression qu’Oliver Stone réalise son film comme il le souhaitait vraiment. Savages est tout de même un film violent, on ne peut pas le nier. Le cartel auquel est confronté le duo magique n’est pas vraiment là pour « jouer au domino » et l’une des premières séquences – l’exécution horrible de sept personnes – nous le montre d’emblée. Ils tuent et torturent sans retenue et pas grand-chose ne nous est épargné. Ils auront une attitude un peu différente avec un otage comme Ophelia, qu’ils sont obligés de traiter correctement car c’est leur seul vrai moyen de pression sur les deux jeunes dealers. De leur côté, Ben et Chon vont aussi devoir sortir le bleu de chauffe pour sauver leur vie et celle de leur copine. Cette guerre sans merci que se livre le duo et le cartel nous tient en tout cas en haleine car Savages est vraiment rythmé – il se passe quand même pas mal de choses qui font évoluer la situation – et il y a très peu de temps mort. Les deux heures passent très rapidement et on ne s’ennuie que rarement.

Là où Savages est vraiment intéressant, c’est qu’il assume complètement un côté malpoli, assez incorrect et même parfois irrévérencieux. En somme, c’est un film qui est un peu à la limite, notamment dans la morale qu’il véhicule. Mais, en tant que spectateur, il faut plus le voir comme un bon divertissement (ce que c’est, au final) qu’autre chose, et c’est très bien ainsi. En plus, Savages offre de vraies performances aux acteurs. Ce n’est pas forcément la « jeune génération » qui m’a le plus conquis même si, chacun dans leur style, Aaron Johnson et Taylor Kitsch assurent plutôt leur partition. Non, ce sont plutôt les « vieux de la vieille » qui m’ont fait la meilleure impression avec notamment un Benicio del Toro tordu à souhait en exécuteur des basses œuvres du cartel. Il est vraiment excellent dans un rôle, qui, il est vrai, lui convient à merveille. Salma Hayek, elle, campe une baronne de la drogue assez incroyable : femme à la fois très forte avec tous ses hommes qu’elle traite de tous les noms (il ya vraiment des scènes mythiques) mais aussi affaiblie par son rôle de mère. Enfin, John Travolta, en flic complètement ripoux et baragouineur, est lui aussi formidable. Ces trois-là donnent vraiment une vraie consistance à des personnages qui prennent alors toute leur place dans un film au final assez réussi.



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