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TimFaitSonCinema
Antoine Flaubert est ce que l’on peut appeler un « malade imaginaire ». Il n’a que deux amis, l’un de ses collègues et, surtout, son médecin dans la vie duquel il n’hésite pas à s’immiscer et qui n’a qu’une solution pour changer les choses : lui trouver une petite amie. Mais ça va être plus compliqué que prévu. Sauf si le destin s’en mêle…
Verdict:

A partir d’un matériau de départ pas inintéressant, Dany Boon n’arrive à pas grand-chose avec son film. Entre gags téléphonés, situations plus qu’alambiquées et acteurs plus que limite, ce Supercondriaque n’est pas loin de rendre malade le spectateur… Restent quelques bons passages qui sauvent en partie l’ensemble…

Coup de coeur:

Quelques vrais moments de rigolade

La date de sortie du film:

26.02.2014

Ce film est réalisé par

Danny BOON

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Commençons par une vérité générale : un film écrit, réalisé et interprété par Dany Boon, c’est nécessairement un carton au box-office. En effet, en trois longs métrages (La maison du bonheur, Bienvenue chez les Ch’tis[i] et [i]Rien à déclarer), il cumule la bagatelle de presque trente millions d’entrées dont plus des deux tiers ont été réalisés grâce à son deuxième film qu’il faudrait que je revois car j’ai l’impression de l’avoir un peu surévalué à l’époque… Ce sont des chiffres absolument sensationnels, qui montrent bien que cet acteur est véritablement entré dans le cœur du public français. La première semaine d’exploitation de son nouveau film (plus de deux millions d’entrées) confirme encore cet état de fait. Il faut dire que ce Supercondriaque permet à Boon de reformer le tandem gagnant avec Kad Merad, ce qui ne manque pas d’attirer du public nostalgique des postiers de Bergues. Pourtant, je n’ai pas été le premier à me précipiter dans les salles et j’ai attendu un peu pour aller le voir, et cela pour de nombreuses raisons, mais surtout parce que, au fond, ce Supercondriaque ne me disait rien qui vaille vraiment. De fait, c’est une déception et j’ai globalement trouvé ce long métrage plus que limite, comme si Dany Boon, sachant que, de toute manière, le succès serait au rendez-vous, avait choisi de complètement délaisser son scénario et la direction d’acteurs au profit de petits plaisirs personnels (une explosion par-ci et une succession de sketchs par-là). Cela donne donc un film pas réussi mais qui a au moins le mérite d’offrir quelques séquences de rire. Ça ne permet pas de sauver complètement le long métrage mais, au moins, en ressortant, on a quelques bons souvenirs en tête. J’ai bien dit « quelques » parce que ce qui prédomine, c’est quand même un très grand sentiment de gâchis et de déception. Et pourtant, je ne suis pas de ceux qui tapent « gratuitement » sur Dany Boon au prétexte qu’il fait du cinéma « populaire » et qu’il a du succès avec…

Le thème du malade imaginaire n’est pas le plus originale qui soit (Molière l’avait déjà travaillé il y a trois siècles et demi) mais c’est un vrai bon point de départ de comédie. Surtout que ça s’inscrit plutôt dans l’air du temps, notamment dès le début du film avec ces recherches sur « un célèbre moteur de recherche », qui sont l’un des maux modernes (les gens qui font ça jouent à se faire peur…). Mais la mayonnaise ne prend jamais vraiment, notamment du fait d’un scénario de plus en plus indigent au fur et à mesure que le film avance. En fait, ce qui est le plus étonnant, c’est la construction car on assiste à une très longue mise en place, qui nous énumère tout ce qu’implique cette hypochondrie maladive (de façon plus ou moins drôle). C’est en fait bien plus une succession de sketchs (dont un très bon avec Valérie Bonneton en guest) et on se dit que, ci et là, quelques amorces ont été dissimulées et vont être utilisées par la suite. Et bien, ce n’est pas du tout le cas puisqu’au bout de quarante-cinq minutes qui commençaient à sérieusement traîner en longueur, le film finit par partir dans une autre direction, assez inattendue puisque le personnage joué par Dany Boon devient en fait, par méprise, un révolutionnaire célèbre dans un pays des Balkans (ou près de la Russie puisqu’il y a de nombreuses imprécisions à ce sujet…). Et, comble du hasard, c’est la sœur de son ami médecin qui commet cette mégarde. Je vous laisse imaginer le travail… A partir de là, c’est simple, le film rentre dans le grand n’importe quoi avec une histoire de plus en plus abracadabrantesque et multipliant les incohérences parfois fâcheuses, tout comme les tartes à la crème habituelles des comédies romantiques (je vous laisse imaginer le meilleur remède contre l’hypochondrie…). On finit même par quitter la France pour ce fameux pays alors que l’on n’a rien demandé à personne.

A la fin, on se demande presque si on n’a pas vu deux films différents qui se télescopent plus qu’ils ne font sens commun. En voulant faire de son Supercondriaque un mélange de pas mal de choses – du rire (beaucoup), de l’amour (suffisamment), de l’action (un peu), du drame (encore moins mais la question des clandestins est en toile de fond, sans être véritablement traitée) – Dany Boon finit par perdre le spectateur (comme si lui-même ne savait plus bien où il en était). Visiblement, il s’est fait plaisir mais son film ne parvient pas à retranscrire cet état de fait pour le spectateur. C’est en effet le plus souvent longuet sur les bords, braillard par moments et, surtout, dans l’ensemble, pas très drôle (ce qui est plus embêtant pour une comédie). Cela est dû à un humour qui est presque aux abonnés absents, avec quelques scènes qui sont même vraiment gênantes. Néanmoins, le film est sauvé du naufrage complet par certaines séquences où l’on ne peut s’empêcher de rire, même si cela fait dix minutes que l’on est globalement atterré par ce que l’on voit devant nous. Mais elles sont bien trop peu nombreuses et perdues dans un océan de médiocrité. Evidemment, le scénario n’est pas pour rien dans ce manque global de rires mais, selon moi, l’un des gros soucis réside dans le jeu d’acteurs et notamment celui de Dany Boon lui-même. Il passe le film à se caricaturer lui-même : il crie, il gesticule, il fait de multiples accents et fait sa tête de chien battu à peu près tout le temps. Ça devient à la longue de plus en plus agaçant. Je trouvais justement que, dernièrement, dans certains films, il arrivait à sortir un peu de ça mais là, sa performance tourne un peu au spectacle. Kad Merad, lui, est plus que limite mais la grande déception pour moi vient d’Alice Pol, dont j’attendais beaucoup pour son premier vrai rôle dans une comédie (après quelques apparitions réussies, notamment dans Un plan parfait). Je l’ai trouvée vraiment mauvaise : pas naturelle du tout et ne donnant absolument aucune épaisseur à son personnage. C’est le symbole d’un film qui gâche à peu près tout ce qu’il a entre les mains et qui pourrait le rendre au moins agréable. Là, ce n’est même pas le cas…



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Fiz 09.03.2014, 18:11

Cette fois-ci, je te rejoins Tim pour dire que ce film est une déception.
Le bon sujet de départ, rarement traité au cinéma, donne lieu à une bonne première demi-heure de film avec des scènes vraiment drôles.
Puis, le film s'embarque soudainement dans une autre direction et c'est le ratage total! Le scénario fait alors intervenir une intrigue de sans-papiers, de réfugiés des pays de l'Est, de fausses identités, d'évasion de camps de prisonniers,... bref le film devient un grand n'importe quoi avec des situations lourdingues, rocambolesques et toutes plus invraisemblables les unes que les autres.
En résumé, au bout de 30 minutes, on s'éloigne totalement du sujet pour un film lourdingue, pas drôle.
Pourtant, je reste persuadé qu'il y avait matière à faire une bonne comédie sur un personnage hypocondriaque, surtout avec Dany Boon et Kad Merad, dommage! (je mets 10/20 pour les moments drôles du début).


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