Bénédicte Ombredanne est agrégée de français, a trente-six ans, mariée et mère de deux enfants. Quand elle écrit à un écrivain pour lui dire combien son dernier livre l’a bouleversé, elle ne pense pas forcément qu’elle va finir par se confier à lui et lui raconter toute la détresse qu’elle vit au quotidien et ce qu’elle a pu tenter pour y faire face. C’est ainsi une plongée au cœur de l’existence malheureuse d’une idéaliste qui se voit confrontée à une réalité horrible qu’elle n’arrive jamais à dépasser.
Au premier abord, L’amour et les forêts est un livre assez troublant. En effet, on ne sait pas vraiment si ce que raconte l’auteur est vrai ou non, puisqu’il s’inclut complètement dans cette histoire, le premier chapitre (il y en a sept dans le roman) servant à expliquer comment il va pouvoir ensuite raconter l’existence de cette femme. Dans la suite du récit, il s’effacera bien davantage, ne « revenant » qu’à deux reprises, là encore pour mettre en situation le récit qu’il va faire ensuite. Il s’avère en fait que ce n’est pas vrai mais, en même temps, Éric Reinhardt dit s’être beaucoup inspiré de correspondances qu’il a pu avoir avec des lectrices pour écrire ce roman. Et ce qu’il raconte fait vraiment froid dans le dos puisque c’est l’histoire d’une longue descente aux enfers d’une femme qui est maltraitée psychologiquement par son mari. Alors que suite à une « parenthèse enchantée », on peut penser qu’elle va s’en sortir, c’est en fait cet épisode qui va la perdre davantage. Ce qui est assez impressionnant, c’est la manière dont toute la dernière partie du livre éclaire sous un jour nouveau tout ce que l’on a pu apprendre depuis le début sur Bénédicte. Et c’est presque encore pire que ce que l’on pouvait s’imaginer. Il y a là une vraie...
- Timothée
- 03.03.2015, 20:00