C’est donc pour ce soir le début du plus fameux, du plus glamour, du plus génial (forcément) des Festivals de cinéma. Une nouvelle fois, je n’y serai pas. En même temps, je n’ai d’ailleurs jamais prévu de m’y rendre et, au fond, je ne suis pas sûr que cela m’intéresse tant que cela. Comme chaque année, je le suivrai donc de loin, en lisant les chroniques de différents médias, en allant voir les deux ou trois films qui sortent simultanément au cinéma et en écoutant des critiques donner leur avis sur leur trentième film vu en dix jours, le tout à huit heures du matin après une soirée endiablée dans une quelconque villa de la Côte d’Azur. Car c’est visiblement aussi cela le Festival et ceux qui le suivent assidument ne perdent jamais une occasion de rappeler la manière dont ils font la fête pendant dix jours. Il y aura aussi de nouveau de nombreux commentaires sur les couples stars, sur les robes des actrices, ou sur ceux qui font le plus de buzz en ce moment (je crains fort une apparition de Nabilla pendant ces dix jours de Festival)… Tout ce qui n’est finalement pas le plus important au cinéma mais qui, en même temps, en fait aussi ce qu’il est, que l’on aime ou pas.

Pour ce qui est le plus intéressant, c’est-à-dire les différentes compétitions, et surtout l’Officielle, cette année s’annonce plutôt pas mal. Après une édition 2011 assez exceptionnelle et un cru 2012 qui avait sacré un immense film (Amour de Michael Haneke) mais dont le palmarès final avait vraiment fait polémique, espérons que 2013 soit une année faste et nous offre de beaux prix mais, surtout, des films de qualité. Pour cela, on peut compter sur une sélection qui fait la part belle aux français (qui seront six) et à des habitués. Dans cette sélection officielle, on guettera surtout du côté des frères Coen, de James Gray (qui a un vrai compte à régler avec Cannes qui a sifflé ses deux derniers films, pourtant magnifiques), d’Asghar Farhadi, qui revient après le succès mondial de Une séparation et met en scène Bérénice Béjo et Tahar Rahim, de Abdellatif Kechiche, formidable découvreur de talent, du dernier film de Soderbergh ou encore du retour du génie danois Nicolas Winding Refn (Drive) qui envoie cette fois-ci Ryan Gosling en Thaïlande régler ses comptes avec la mafia locale. Et cela sans compter avec de possibles découvertes qui ne sont pas du tout impossibles. Tout cela sera jugé par un jury relativement exceptionnel avec en Président Steven Spielberg et des pointures comme Ang Lee, Nicole Kidman, Christoph Waltz Christian Mungiu, Lynne Ramsay ou Daniel Auteuil en membres… Dans les compétitions annexes, il faudra jeter un œil tout particulier aux premières réalisations des acteurs James Franco ou Guillaume Galienne et aussi être à l’affut de l’éclosion de talents. De mon côté, ça va être très compliqué de me prononcer sur les films en eux-mêmes mais j’espère juste que, au cours de l’année prochaine, une majorité de films passés par Cannes soit de qualité. Ça sera déjà le signe d’une édition réussie.