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TimFaitSonCinema
Alain Marécaux est huissier de justice. Lorsqu’il est arrêté puis mis en prison en étant accusé de viol sur des enfants (les siens et ceux d’autres parents), il ne comprend pas du tout ce qui lui arrive. Va commencer une insupportable attente avant le procès qui va finalement le disculper.
Verdict:
Un film sur un sujet encore présent dans toutes les mémoires. Si Philippe Torreton est très bon, la réalisation ne suit pas forcément, ce qui donne un film honnête mais sans plus.
Coup de coeur:

Philippe Torreton

La date de sortie du film:

07.09.2011

Ce film est réalisé par

Vincent GARENQ

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Le cinéma français commence à avoir une tendance (fâcheuse ? nous y reviendrons plus tard) à prendre pour sujet les faits divers marquants de ces dernières années. Après Omar m’a tuer ou encore avant De bon matin, il y a beaucoup de réalisateurs qui s’intéressent à des évènements qui ont marqué l’opinion publique de façon durable. S’il y a bien un évènement, dans ce contexte, qui ne pouvait pas être laissé de côté, c’est bien l’Affaire d’Outreau, qui, pendant cinq ou six ans, a défrayé la chronique par son côté à la fois sordide mais aussi terriblement injuste. Ici, c’est le point de vue d’Alain Marécaux, l’un des accusés à tort de cette histoire, qui est adopté. Tout cela donne un film à charge, mais pas forcément « coup de poing ».


Bien sûr, l’histoire est forte, et le fait qu’elle soit vraie la rend encore plus puissante. Tout le film repose en grande partie sur les épaules de Philippe Torreton, qui campe ce personnage. Il est très bon dans un rôle assez éprouvant (moralement et physiquement). Voir un homme ainsi broyé par l’institution judiciaire française a quelque chose de forcément horrible, mais pas forcément de très émouvant (nous y reviendrons). Cela fait réfléchir, se poser des questions sur notre justice. Car il s’agit d’une vraie charge contre l’institution dans son ensemble et notamment du juge Burgaud qui a instruit (un peu n’importe comment, il faut le dire) l’affaire. En ce sens, c’est un film qui réussit sans doute son objet premier.

Il y a tout de même plusieurs choses qui m’ont dérangé dans ce film. La première, c’est qu’en restant du point de vue du seul personnage de l’huissier, certes représentatif, il me semble qu’il manque toute une partie de l’affaire particulièrement importante : celle du rôle des enfants et notamment celui qui a déclenché toute l’affaire, le petit Jimmy. C’est un peu effleuré mais ce n’était sans doute pas l’objectif du réalisateur. Personnellement, je trouve cela un peu dommage. Ensuite, le scénario me semble un peu « plat ». Bien sûr, il s’agit de la véritable histoire, mais, pour le cinéma, cela donne une succession de scènes plus qu’un véritable film. En effet, on enchaîne séquences dans la prison, auditions, scènes de cellules, auditions,… Pendant une heure et demie, cela devient un peu lassant et bloque finalement toute envie de s’intéresser vraiment à ce personnage et donc toute émotion. Le spectateur ne se voit pas assez accordé de temps pour comprendre vraiment ce personnage. Il doit suivre une chronologie rythmée et c’est tout. De plus, on a l’impression parfois que le réalisateur fait tout, dans certaines scènes, pour provoquer chez le spectateur des sentiments, de façon un peu trop artificielle à mon goût.

Enfin, le dernier problème de ce film est un peu plus général et plus « idéologique ». Il s’agit du fait de réaliser un film sur un évènement qui, s’il a connu un dénouement judiciaire officiel, est encore dans toutes les mémoires et n’a sans doute pas encore eu le temps d’être réellement analysé d’un point de vue « historique ». Selon moi, c’est un peu limite qu’un long métrage prenne pour sujet un tel évènement et décrive des faits si récents et des personnes qui sont encore aujourd’hui vivantes (et parfois en prison pour les actes commis). Il devrait y avoir une sorte de délai que s’imposent les réalisateurs afin d’être sûr de ce qu’ils font. Mais bon, le cinéma est une composante à part entière du monde de l’immédiateté dans lequel nous vivons et ce film nous le rappelle fortement.


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Bertrand V. 15.09.2011, 15:37

Pour sa défense, le film est une adaptation du livre de Alain Marécaux... Pas besoin donc à mon goût de "délai". Et c'est aussi pour cette raison que le film ne s'attarde pas plus sur Jimmy. C'est pour ca qu'on est tout le long du film avec Alain Marécaux, il ne peut raconter que ce qu'il a vu et vécu. Le truc amusant dans ce film, c'est que le scénar est tellement burlesque, que si c'était pas une histoire vraie, on pourrait penser que le scénariste est un guignol.


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