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TimFaitSonCinema
La République populaire (et démocratique) de Bubunne est un pays où ce sont les femmes qui ont le pouvoir alors que les hommes s’occupent des tâches ingrates. Mais Jacky, lui, ne rêve que d’une chose : épouser la fille de la dictatrice. Quand vient l’heure du grand bal pour que celle-ci choisisse son mari, les choses se compliquent pour Jacky…
Verdict:
Trop foutraque, inégal et pas assez maitrisé pour être un film vraiment intéressant, Jacky au Royaume des filles n’en reste pas moins un long métrage qui se base sur une idée de départ assez dingue et réussit, à sa manière, à aller assez loin avec, peut-être trop parfois…
Coup de coeur:

L’idée de départ

La date de sortie du film:

29.01.2014

Ce film est réalisé par

Riad SATTOUF

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Auteur de bandes-dessinées à succès, Riad Sattouf avait connu une sacrée première dans le cinéma puisque son premier film, Les beaux gosses, avait été l’un des succès surprises de l’année 2009 et lui avait même permis de remporter un César pour la meilleure première œuvre. Depuis, il s’était plutôt consacré de nouveau à ses dessins avant qu’il trouve un nouveau sujet qui pourrait réellement l’intéresser. Et il aura donc fallu attendre plus de quatre ans avant qu’il n’écrive un scénario à partir d’une idée qui est, il faut bien le dire, assez folle. En effet, tout son long métrage se base sur la description d’une forme de distopie (monde qui ressemble caricaturalement à une dictature) qui a la particularité d’être dirigée par des femmes et où les hommes, eux, ne sont pas vraiment considérés comme autre chose que des moins que rien. Forcément, on comprend bien que le but est bien, avec ce film, de montrer un miroir de notre société actuelle où les femmes n’ont encore pas atteint l’égalité avec les hommes. Riad Sattouf avait montré avec son film précédent une vraie capacité à s’attaquer de manière assez frontale aux sujets qui l’intéressent. Là, forcément, il utilise un moyen un peu détourné puisque c’est derrière les artifices d’une comédie parfois grivoise et volontairement subversive qu’il fera passer des messages. Ce n’est pas une mauvaise idée dans l’absolu, à condition que ce soit maitrisé et que ça parvienne à tenir la durée d’un film d’une heure et demie. Dans l’absolu, la façon de fonctionner du long métrage et le ton général employé font un peu penser aux sketchs du Groland, mélange d’une certaine part de réalité avec beaucoup d’exagération et de n’importe quoi. Mais ce sont des sketchs, qui durent tout au plus une dizaine de minutes et il faut bien dire que, sur quatre-vingt dix minutes, c’est beaucoup plus difficile de garder le rythme. C’est un peu le souci de ce Jacky au Royaume des filles qui, malgré de très bons passages et quelques idées assez géniales, ne réussit pas à complètement séduire.

Quand on a vu le jour précédent le deuxième volet de Nymphomaniac, il faut bien avouer que la première scène du film est à la fois assez cocasse et même assez traumatisante puisqu’on y voit le fameux Jacky se masturber devant un portrait de la Colonelle, interprétée, donc, par Charlotte Gainsbourg. La connexion entre les deux fait un peu bizarre, mais bon… Au-delà de ça, le film commence plutôt fort avec une rentrée directe dans ce monde parallèle où le langage est différent (on aime rajouter « erie » à la fin des mots), de même que la typographie. Mais c’est surtout au niveau sociétal que les spécificités de cette « République » sont notables. En effet, ce sont bien les femmes qui ont le pouvoir (« elles portent le cullotin ») sur des hommes qui doivent mettre le voile et accomplir les tâches ménagères. C’est une idée de départ pour le moins intéressante et drôle. Riad Sattouf en joue largement en allant même très loin de ce côté-là (les hommes peuvent être tenus en laisse, quand même…) et c’est parfois extrêmement drôle de voir un tel retournement. Mais, en même temps, et le long métrage pêche un peu en partie pour cela, toute cette idée n’est pas forcément exploitée au mieux. Cela tient notamment au fait que le scénario n’est pas assez travaillé et ne parvient pas à faire de cette idée quelque chose d’encore plus intéressant. C’est en effet à la fois assez répétitif (ça tourne parfois gentiment en rond) et complètement foutraque (c’est très inégal d’une séquence à une autre). Parfois, ça part dans tous les sens et on a le sentiment que le réalisateur hésite toujours un peu par rapport à ce qu’il veut vraiment faire (une comédie subversive ou un film complètement potache). La fin, totalement folle, est finalement un bon résumé de cet aspect totalement disparate d’un long métrage qui peut autant se voir comme une vaste blague que comme une œuvre subversive. Finalement, c’est à la fois un peu tout ça et rien de tout ça. Drôle de film, en résumé…



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