Tim Fait Son Cinéma - OSCARS 2017 : BILAN DE LA CÉRÉMONIE

L'Article

Après les César vendredi soir (que j'ai regardé et dont j'ai trouvé à la fois le déroulement et le palmarès relativement honnête), la nuit dernière était donc consacrée aux Oscars, dont j’ai pu voir la dernière heure. Cette édition restera marquée à jamais par ce cafouillage tout simplement hallucinant au moment de remettre l’Oscar du meilleur film. C’est un moment de télévision qui va devenir culte et que l’on risque de revoir dans de très nombreuses années. Sinon, comme c’était prévisible, les différents discours ont servi de tribune anti-Trump. Suite à la polémique née l’an dernier de l’absence d’acteurs noirs dans les nominations, on peut remarquer que ce cru 2017 comportait un très grand nombre de citations pour des longs métrages joués et réalisés par des noirs. Est-ce une réponse directe aux critiques adressées aux membres de l’Académie des Oscars, un « clin d’œil » au nouveau Président des Etats-Unis ou tout simplement la logique de films et d’interprétation de qualité. J’espère sincèrement que c’est la dernière réponse qui est la plus proche de la vérité, même si on ne pourra malheureusement jamais en avoir la certitude. Je vais donc revenir rapidement sur le palmarès, même si je suis loin d’avoir vu tous les films en course :

- La La Land avait égalé le nombre de nominations dans une même édition avec quatorze (comme Eve en 1950 et Titanic en 1997). Le merveilleux film de Damien Chazelle repart donc avec six statuettes mais ne remporte finalement pas la plus prestigieuse, celle du Meilleur Film (pourtant, ils y ont cru pendant trois minutes)… Par rapport à la musique (meilleure bande originale et meilleure chanson), c’est assez logique même si City of Stars est loin d’être la chanson la plus réussie du long métrage. Pour ce qui est de la photographie et des décors, j’avoue être un tout petit peu plus circonspect tant la concurrence me semblait solide.

- C’est donc Moonlight qui repart finalement avec la statuette la plus convoitée. Drame sur un jeune noir homosexuel, ce film ne partait pas forcément favori mais avait ses soutiens. Personnellement, je ne l’ai pas (encore) vu puisqu’il n’est pas sorti dans mes contrées (j’espère une re-sortie suite à cette récompense). Barry Jenkins, le réalisateur, repart également avec la statuette du meilleur scénario adapté puisqu'il s'agit au départ d'une pièce de théâtre.

- Damien Chazelle, lui, pourra se consoler en se disant qu’il devient le plus jeune récipiendaire de l’Oscar du meilleur réalisateur pour La La Land. C’est un sacré accomplissement pour un metteur en scène d’à peine trente-deux ans, qui avait déjà été fortement remarqué il y a deux ans avec Whiplash. De façon assez claire, les portes d’Hollywood et de ses studios lui sont maintenant ouvertes. Mais le plus dur est peut-être à venir…

- Emma Stone complète la collection de titres pour La La Land et c’est d’une certaine façon logique tant elle éclabousse le long métrage de son talent, même si on peut être un peu déçu pour Isabelle Huppert, effarante dans Elle. Jeune actrice qui a connu un parcours relativement linéaire, Emma Stone voit là une sacrée consécration pour un rôle qui ne lui était au départ pas destiné puisqu’une autre Emma – Watson – devait jouer Mia.

- Je suis hyper heureux de voir Casey Affleck remporter l’Oscar du meilleur acteur pour Manchester by the sea. D’abord parce que c’est un très beau film (qui a d’ailleurs également remporté la récompense pour le meilleur scénario original), qu’il le porte sur ses épaules et ensuite parce que c’est un comédien dont j’ai toujours aimé le jeu (et la voix). Finalement assez rare au cinéma, il est toujours hyper convaincant et sort définitivement de l’ombre de son grand frère avec cet Oscar.

- Pour les meilleurs seconds rôles, ce sont Mahershala Ali dans Moonlight et Viola Davis dans Fences qui raflent la mise. Je n’ai pas vu les deux films donc je ne peux pas en dire grand-chose pour le moment.

- Pour ce qui est des Oscars « techniques », la répartition est importante cette année avec un Tu ne tueras point qui en remporte deux (montage et mixage de son) et quelques autres qui complètent la liste, dont Premier Contact qui ne repart finalement qu’avec une seule statuette sur huit nominations (pour le meilleur son)…

- Le Client a été sacré Meilleur film en langue étrangère et, si le film est de qualité, on peut tout de même se demander à quel niveau le vote de l’Académie n’est pas une réponse à la politique migratoire de Donald Trump, qui vise en particulier l’Iran. Là encore, on ne le saura jamais et, de toute façon, je n’ai pas vu les autres films en « finale » donc j’aurais du mal à donner un avis bien plus intéressant.

- Walt Disney confirme qu’il a peut-être repris la main sur l’animation en remportant son troisième Oscar en quatre ans pour le meilleur film d’animation. Dans une année où aucun Pixar n’était nominé (une rareté !), Zootopie était sans doute le choix le plus évident même si les deux longs-métrages en coproduction française Ma vie de courgette et La Tortue Rouge auraient pu prétendre à la récompense.

LE PALMARÈS COMPLET

MEILLEUR FILM